lundi 20 décembre 2010

How to be alone.

Merci MiLK pour ce joli lien...

jeudi 2 décembre 2010

Et la neige.


C'est drôle. Depuis que je suis rentrée il n'a pas arrêté de neiger. Et j'ai droit à tout va à des "C'est bien, ça doit pas te changer beaucoup." et des "Ah mais c'est toi qui nous a ramené ça de Montréal, merci bien !".

En ce moment, il neige encore. Et ça m'apaise. Oui il fait froid, oui c'est dangereux en voiture comme à pied. Mais c'est beau. C'est doux. C'est blanc. C'est cotonneux. C'est calme. Ça atténue le bruit des voitures qui passent à coté, et ça ralentit les jeunes fous en mobylette.

Et surtout, ça me donne une excuse pour rester au chaud et au calme. Je peux tranquillement m'asseoir près du feu, et, de temps en temps m'approcher de la fenêtre et regarder la neige tomber. Et ça me fait du bien.

mercredi 1 décembre 2010

En transit.


Quand j'ai écrit mon dernier billet, il y a un mois, je sortais d'une période de travail intense. Après elle, j'ai eu l'impression d'être délivrée. Et j'abordais mon dernier mois montréalais avec impatience.

Mais au fond de moi, je sentais déjà poindre la tristesse de la fin de l'année à venir. Et maintenant.

Maintenant elle est là, bien présente. J'essaie sincèrement de me réjouir de mon retour en France, mais je suis encore à l'heure québécoise.

Cette année aura été tellement riche en rencontres, en voyages, en découvertes, en apprentissage de langues (et je ne parle pas que de l'anglais, le québécois est une langue à part entière), en petites et grandes joies, en moments difficiles parfois. Tout aura été rendu plus intense grâce à la sensation d'accomplir les choses par moi-même. Et avoir à affronter les difficultés seule aussi.

Je ne peux pas dire que ma vie sur place aura été solitaire. Au contraire. Là encore, pour la première fois, j'ai vécu au sein d'une communauté. Des colocs qui étaient ma famille sur place. Et des amies comme des sœurs.

Des occupations, des spectacles, des cours de chant et de danse.

Et sur la fin, un bel américain.

Alors oui. Je suis triste d'être rentrée. Je suis triste de ce que je laisse derrière. La ville, les amis, l'américain, la vie montréalaise, le travail.

Je suis heureuse aussi de ce que je retrouve, la maison, la famille, les amis. Et bientot Paris. Mais j'ai besoin de temps pour me réjouir de tout ça. Ne plus penser à ce que j'ai quitté mais à ce que je retrouve.

Et laisser la place aux rêves et aux projets. Trouver des choses qui seront compatibles avec celle que je suis devenue. Que j'ai peut être toujours été, mais qui avait besoin de grandir un peu pour s'épanouir.

mercredi 27 octobre 2010

Quelques points

De couture bien sûr, d'abord. De tricot alors, ensuite.

Des pointillés qui marquent mes passages ici, et qui reflètent à quel point je suis occupée, ou que je cours toujours à droite à gauche, un spectacle s'est monté, patiemment, pendant que les petites mains étaient à leur affaire.


Et moi ? Je suis presque morte de fatigue, mais je renais de mes cendres, parce que le spectacle continue ! Les spectacles continuent ! Arrive Casse-Noisette, que je ne verrai pas pour cause de retour en France et de fin de visa...

Et tout ça, tout ça, la fin d'une année qui approche, et pas l'angoisse, non, qui s'y lie, mais quelque chose de plus sourd, de plus triste, comme laisser un bout de moi ici, ne pas vouloir partir mais ne pas être prête à vouloir rester non plus. Le paradoxe des "pvtistes" comme on s'appelle entre nous. De belles choses qui m'attendent de nouveau de l'autre côté de l'Atlantique, sans doute. Et, la chose la plus grande de toutes, l'impression d'avoir grandi justement. Passé des caps. Vaincu certaines peurs. Et laisser des choses derrière moi, pour mon bien. Une maturité pas désagréable. Comme une petite fille finit par ranger dans un placard ses vêtements préférés, mais trop petits. Et passer à autre chose...

Voilà ce qui m'arrive en ce moment, une certaine confusion, mais agréable malgré tout. Et une certitude : demain je me lève tôt parce que je travaille.

jeudi 12 août 2010

Aie aie aie!

Au secours ! Je me noie !

Fatigue quand tu nous tiens... Des journées de travail qui commencent à 8h45 pour finir à 23h... Heureusement que c'est sur du court terme, je ne tiendrais pas longtemps sinon ! Mais les costumes seront beaux, et espérons... Solides !

A bientôt à ceux qui passent encore par ici...

jeudi 24 juin 2010

Et on prend une respiration

Trois semaines sans nouvelles, trois semaines durant lesquelles... J'ai travaillé. Beaucoup. Et quand je ne travaillais pas je pensais au travail. Et quand je ne pensais pas au travail je sortais, et je voyais des amies, et des concerts.

Et ce soir... Ce soir j'ai un peu le temps de revenir. Mon esprit s'est vidé, plus de costumes qui attendent dans un coin de ma tête en me répétant "Couds-moi ! Couds moi ! Ma future propriétaire m'attend !" Là je donne des dates, et des indisponibilités. Car oui je suis quelqu'un de très occupée, ici ou là, Paris ou Montréal, même combat. Comment réussir à faire tout ce que je veux faire dans une semaine de sept jours et des journées de vingt-quatre heures ? Oh ça commence doucement à ressembler à une complainte... Non non non ! J'aime ces semaines où j'ai le temps de voir les gens, où je le prends. Mais arrive le moment où ce n'est plus possible... Ce moment où tu veux, tu dois voir des amis... Mais tu tombes de fatigue, comme une larve un vendredi à 21h30. Les batteries, vidées.

On fait alors tenir le plus qu'on peut, s'accrochant à l'imminence d'une livraison (ah non deux, puis trois) et des deux jours de repos pour se dire qu'on tient. Mais le fil devient de plus en plus ténu, et le matin, on se lève en pensant déjà au soir quand on retournera se coucher. En plus on emmène du travail à la maison. Oh ! Pas grand-chose... Des boutons pressions, des biais à finir à la main, mais qu'on finit devant la télé. Mais on finit à minuit et demi. Et puis on se couche en faisant des listes dans sa tête pour en gros : "alors demain je fais d'abord les altérations, ensuite je finis les guêtres, et sur la robe il me reste à faire : les coutures anglaises sur les cotés, sur les épaules, poser les manches, poser le zip, ah mince j'oubliais les fronces du dos !"



Penser couture, vivre couture... Telle est ma croix. Mais quand enfin le miracle se fait, que le dernier point est cousu, les étoiles reviennent dans les yeux, et le besoin de montrer à tout le monde "Regarde je l'ai finie, regarde comme c'est beau !" telle une petite fille qui a besoin de l'approbation de ses parents. Réaliser finalement que ce n'est pas toujours nécessaire, que plus on avance, plus le doigté et l'expérience sont là. Et la confiance en ce que l'on fait aussi.

Je réalise que je parle beaucoup de mon métier. Mais comme je l'expliquais il occupe une grande partie de ma tête, j'espère que vous n'êtes pas trop tannés (hop mot québécois) de ça...

vendredi 4 juin 2010

Christine Tassan et les Imposteures

Parce qu'à chaque moment, chaque travail, est associée une musique, à ce contrat s'associe ceci :



Christine Tassan et les Imposteures qui l'accompagnent, c'est de la musique manouche de Montréal, c'est du soleil pendant la couture... Et même si elles chantent qu'elles aiment "les nuits de Montréal" elles parlent de la Place Pigalle... Et moi... Ça me donne envie de rentrer.

Après six mois ici, et malgré toutes les questions que je me pose sur une éventuelle prolongation de mon séjour... Paris c'est chez moi. C'est dit.

jeudi 20 mai 2010

Ces départs

Demain, j'ai un coloc qui s'en va. Il part retrouver son pays de Galles natal. J'ai un peu le cœur lourd, parce que ce coloc, c'est celui qui m'a accueillie, qui m'a nourrie quand j'étais malade et déprimée, et qui a eu les mots qui réconfortent. C'était, je dois l'avouer, mon coloc chouchou. Et puis quelque part, ça me met devant mon départ futur, dans six mois certes, mais les six premiers sont passés tellement vite !

Alors je sais qu'il va en Angleterre, et que ça ne sera pas loin de la France quand moi aussi je serai rentrée, mais, moi qui n'avais jamais été en coloc avant, si j'ai appris à apprécier cela, c'est en partie grâce à lui, et aux autre quand même qui sont super. Alors sans lui, ça ne sera pas tout à fait pareil. Et puis on parlera moins anglais au loft, et ça ça me faisait un bien fou, cette parenthèse anglophone. Car oui Montréal est une ville mixte pour les anglophones et les francophones, mais les deux mondes ne se mélangent pas toujours, sauf si on fait partie de la grande famille du cirque. Ce qui est un peu le cas dans cette coloc en fait.

Mais en tout cas, Lyndall (c'est son prénom) est une personne que je suis contente de connaître, et j'irai le visiter un jour, dans ses Wales adorées, pleines de montagnes, de lacs et de verdure, et j'irai voir sa caravane, et le cirque pour lequel il travaillera, et je passerai de bonnes vacances!

Gaspard Royant

Je me suis toujours dit que si un jour j'avais un fils, je ne saurais pas comment l'appeler... Les filles ont toujours des idées pour leurs futures filles, mais pour la plupart, les prénoms de garçons sont un trou noir. Mais Gaspard c'est joli. Ça a cette aura de royauté un peu passée, ça pourrait très bien sortir tout droit d'un livre du XIXème siècle, et c'est ainsi que s'appellerait le héros un peu voyou de ce livre, la casquette un peu de travers, mais au grand coeur et loyal.

Ce Gaspard là, je ne sais pas s'il est tout ça, mais il fait de la belle musique. Et sa chanson "Yours" avec Marie-Flore, a ce truc des chansons qu'on veut écouter en boucle.



Et n'hésitez pas à aller faire un tour sur son Myspace, les chansons y sont addictives. Et depuis novembre, un EP est disponible, et dessus, une chanson que j'adore : "Things I Want To Remember (At The End Of The World)".

mercredi 19 mai 2010

Presque deux ans de platine

Il est des choses auxquelles on ne s'attend pas, comme que quelqu'un vous souhaite (en l'occurrence ma géniale sœurette) un bon anniversaire de blond platine.

Et pour l'occasion, ce clip :



J'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi.

Et bientôt, des nouvelles montréalaises...

dimanche 2 mai 2010

Un samedi de française...


Aujourd'hui, journée calme et pluvieuse. Montréal m'avait habituée à du beau temps les week ends ces derniers temps. Soit, c'est pas grave, on fait avec.

Depuis le temps que j'ai commencé les cours de chants je découvre que je peux réussir un peu à vaincre mes blocages, mais certains restent ancrés. Heureusement, ma prof sait y faire avec moi, et petit à petit, certaines choses se lâchent. C'est agréable de voir que des choses en nous n'étaient qu'endormies et qu'on arrive à les réveiller. Ça et les débuts de cours de danse africaine, c'est comme une petite libération. Le corps qui fait mal un peu, mais pas trop. Juste assez pour savoir que ce n'est pas commun, et cette petite fierté de se bouger enfin les fesses...

Et puis après le chant, un tour vers Jean Talon avec une copine. Pour ceux qui ne savent pas, à Montréal, le marché Jean Talon est très connu, il est grand et les étals sont beaux, les fruits et légumes appétissants. Mais il y aussi, dans le coin, le paradis des costumières et couturières de tout bord : la rue St-Hubert et ses magasins de tissus et fournitures. Et aujourd'hui c'était le bonheur pour moi... Au vu du petit projet dans lequel je me lance, j'ai fait le plein de trucs. Ah oui je n'en parle pas plus, pour laisser une part de suspense...

Enfin, nous avons fini par le marché en lui même, et là, l'appel a été trop fort. Je n'ai pas pu ne pas m'arrêter à la fromagerie Hamel. Petit paradis pour la française mangeuse de fromage que je suis. Réalisant que j'avais passé un cap psychologique d'acceptation du prix, j'ai acheté pour presque 14$ de fromage, alors que mes morceaux étaient tout petits ! Enfin je saurai faire durer le plaisir en le mangeant par petits bouts.

Ce fromage et du bon pain ce soir ont conclu ma soirée. Et c'était parfait, après avoir été regarder le film sur lequel travaillait ma coloc depuis des mois...

vendredi 30 avril 2010

Ces histoires qu'on nous raconte #14

Chaque femme est un roman, d'Alexandre Jardin


A la bibliothèque l'autre jour j'ai emprunté plein de livres, pour le plaisir de toutes les possibilités qui s'offraient à moi... Et je cherchais un livre d'Emmanuel Carrère, mais je ne le savais pas à ce moment-là, je pensais que c'était Alexandre Jardin qui en était l'auteur. Or les deux ne se ressemblent pas du tout, mais là encore, je ne le savais pas à ce moment-là.

Donc, pour ne pas repartir trop dépitée, j'ai pris un livre d'Alexandre Jardin sous mon bras, Chaque femme est un roman.

Dans ce livre, Alexandre loue les femmes qui l'ont fait changer, et aidé à appréhender le monde d'une autre manière. Sur le papier, cela semble très sympathique, mais au fur et à mesure de la lecture, j'ai trouvé ça redondant... Les personnages décrits sont hauts en couleur, réels ou pas, peu importe finalement, mais à un moment ça suffit un peu. On a compris son point de vue. Et son écriture est sans doute trop emberlificotée pour moi. J'aime quand c'est simple, efficace, quand les images parlent d'elles-mêmes et pas quand on a besoin d'ouvrir son dictionnaire toutes les cinq minutes pour comprendre le texte (c'était déjà pour ça que L'élégance du hérisson m'avait agacée). C'est un peu le cas dans ce livre. Je ne peux pas dire trop non plus, la lecture n'était pas affreusement désagréable, mais une chose qui me fait réaliser que la balance penche plutôt du coté moins que plus, c'est que j'étais contente de finir ce livre...

Alors pour la suite on verra, je recommencerai peut-être avec Alexandre, mais avec un vrai roman cette fois !

jeudi 29 avril 2010

Tri express

Un petit mot sur Tri Express, où j'ai dîné dimanche soir.


Je crois pouvoir affirmer avec certitudes que je n'ai jamais mangé d'aussi bons makis de ma vie. C'est dans ce restaurant que le chef Tri fait de la cuisine japonaise "fusion". J'en avais souvent entendu parler, cela semble très branché à Montréal, mais je n'avais jamais eu l'occasion de goûter en vrai. Je ne sais pas si c'est partout aussi bon, mais là, comme dans quelques rares grands restaurants, j'ai senti se matérialiser les images du début de Ratatouille, vous savez quand Rémy explique à son frère ce que peuvent donner les saveurs mélangées. Eh bien là il y avait tout : le croustillant surprenant, la douceur en bouche mais aussi réveillée par des épices savamment dosées et ce je-ne-sais quoi qui chatouille les papilles...

Tout semblait bon, et, si on ne tape pas dans le homard dès le début, les prix, quoiqu'un peu plus chers que dans un restaurant "classique" ne sont pas pour autant inabordables. Et pour moi, pour un restaurant de cette qualité, c'est vraiment une bonne chose!

Tri Express
1650 Laurier Est, Montreal
514-528-5641

5 mois et toutes mes dents


Arf la rime ne marche pas mais quand même !

Peu de nouvelles du front mais tout va bien ici. Comme promis le printemps est une véritable bouffée d'air pur... Quand il ne se décide pas à disparaître sous quelques centimètres de neige ! Eh oui, la grande surprise était hier, quand la neige s'est décidée à tomber, un 27 avril. On n'a pas idée, même si la météo avait prévu tout ça. Mme la météo a aussi prévu 19°C pour vendredi, et 22°C pour samedi. Je veux bien la croire, vu qu'elle a prévu la neige !


Voilà, ça c'est de nuit parce que je n'ai pas voulu mettre le nez dehors de la journée, mais le soir, comme le mardi le cinéma est moins cher, je me suis prise en main pour aller voir Greenberg, avec Ben Stiller. Hier, en sortant du film, j'étais plutôt mitigée, parce que le personnage n'est pas si attachant, que je n'étais pas moi non plus au top de ma bonne humeur... Mais à posteriori, je crois que j'ai bien aimé ce film. Il correspondait bien à mon humeur du moment (mi figue-mi raisin) et je dois admettre que j'aime bien les films de bras cassés, de gens paumés qui ne savent pas ce qu'ils veulent, où ils vont. Ils font chier les autres autour, sont trop compliqués pour eux-mêmes, et, même si on a envie de leur mettre une bonne paire de claques, au bout du compte, on les aime bien. Voilà l'effet que m'a fait ce film.


Sinon, pour revenir à mon habituel "bilan" mensuel... Le travail est fini pour l'instant, mais je travaille à créer de nouveaux liens, qui peut-être déboucheront sur des contrats, je l'espère en tout cas. Et puis, cette dernière semaine, j'ai profité de la présence du Doc pour me relâcher un peu... Pis de toute façon je bossais pas.

Enfin je dis me relâcher, mais j'ai aussi arpenté les cours de danse avec une amie, et j'ai découvert qu'en fait j'aimais bien me remuer le popotin. Ouh la la je suis vraiment très classe ce soir ! Mais ceci dit, c'est très vrai. Aller à ces cours de danse m'a fait réaliser que j'aime ça, danser, même si je me sens gauche et pas du tout gracieuse, il y a un bien-être qui en découle qui est très appréciable. Une énergie et un sourire sur mon visage à la sortie du cours de danse africaine... Les jours passant, après mes 3 cours sur 3 jours consécutifs, le sourire s'est un peu figé pour laisser place à un "j'ai mal" beaucoup plus approprié à la situation de vendredi soir. Mais avec cette satisfaction d'avoir essayé ce que je voulais, et de finalement m'être inscrite à la danse africaine.

Et maintenant que j'y suis, je ne me trouverai pas d'excuse pour y échapper, après tout, ça fait du bien, et je sais que je vais pouvoir progresser (merci monsieur le prof optimiste).

Pour le reste, je passe du bon temps. J'ai "écouté ma première game de hockey" dans un bar lundi soir. Pour la traduction littérale : j'ai regardé mon premier match de hockey dans un bar lundi soir. On m'a expliqué les règles rapidement "C'est comme au foot sauf que les joueurs peuvent passer derrière le but et se battre" et c'était parti. Pas de bol (ou si justement) pour moi, l'écran était dans mon dos, donc je ne me retournais qu'aux cris des gens dans le bar, du coup je loupais toutes les actions, mais en même temps, je discutais aussi avec mes copines, et j'étais dans l'ambiance, donc, même si ce n'est pas encore le jour où j'ai pu comprendre le jeu, j'ai passé une très bonne soirée.

Et puis je commence à faire comme les gens ici... Le week end je pense brunch, c'est une religion ici. D'ailleurs je suis allée à l'Evidence, sur St-Denis, et c'était gargantuesque, pas trop cher, et bon avec un jus de fruits frais qui déchirait sa race ! (oui ça me manque de jurer en français, ça me manque de jurer tout court) Et l'assiette en elle-même se défendait pas mal non plus. Après ce brunch on est allé digérer dans un parc, à Lafontaine, écouter les musiciens manouches d'à côté, en compagnie de plein de gens qui viennent passer leurs weeks ends ensoleillés dans les parcs...

Je vais aussi à Juliette et Chocolat, faire des cures de vrai chocolat. Avec un chocolat viennois à l'ancienne, et un brownie au coulis de caramel au beurre salé... L'ensemble est une tuerie mais la prochaine fois je veillerai à les prendre séparément pour être sûre de ne pas frôler l'overdose.


Et en me baladant dans les magasins vintages (à ce stade ce n'est plus une simple friperie) sur St-Laurent, j'achète une barrette à plumes rouges, comme celle de mon amie Aude, parce que c'est beau et que c'est bien de pouvoir faire un peu cancan certains jours...


Et je vais au théâtre, voir des pièces pour lesquelles j'ai fait des costumes, comme Red Noses, une pièce finalement assez obscure vu qu'elle était en anglais et déclamée avec un accent anglais moyennageux très difficile à comprendre... Heureusement que j'avais la tête à regarder les costumes et qu'il y avait beaucoup de moments de "spectacle" pur. Ou d'autres pour lesquelles je n'ai pas fait de costumes, comme Félicité. Et là encore, comme pour Greenberg, il faut un peu de recul pour dire si on a ou non aimé la pièce. Et dans mon cas, j'ai aimé, même si (ou justement parce que) c'est complètement barré, on rit, puis on rit jaune, puis on rit moins, puis on re-rit... On est perdu mais on se laisse porter.

Et demain soir je vais voir la première de Et Vian! Dans la gueule! au TNM. Puis un spectacle de cirque. Puis la présentation du film de ma coloc.



Ce qui est bien en tout cas, c'est que j'ai beau ne pas travailler, je ne m'ennuie pas ! Même si j'ai hâte de retravailler...

samedi 17 avril 2010

Ces histoires qu'on nous raconte #13

Et le petit (tout petit) livre d'aujourd'hui, c'est :

Je ne sais pas, de Mathieu Boogaerts


J'ai eu de la chance, pour Noël, en février (eh oui ici on fête aussi Noël en février, surtout quand la famille débarque à ce moment là) ma petite soeur m'a offert ce livre, dédicacé par Mathieu, d'un beau "Bonjour Léa!". J'aime ça. C'est mon livre.

J'ai attendu un peu pour le lire, comme on garde ses chocolats après Pâques parce qu'ils sont jolis... Mais si, vous savez..? Oui hein ?

Eh bien après avoir attendu comme ça, je l'ai englouti en moins de deux temps trois mouvements. Parce qu'en effet, c'est un petit livre. Mais qui permet de mieux cerner le chanteur, Mathieu Boogaerts, son écriture et sa musique, mais pas que. La musique en général. Parce qu'il nous parle de sa démarche. Il y a un petit côté "recette de cuisine" qui donne un côté plus artisanal, concret, à la création, et gestation des chansons. Mais on lit aussi au travers des lignes le perfectionniste, qui ne laisse pas sortir sa chanson si elle n'est pas exactement ce qu'elle doit être, ou si elle ressemble trop à, ou a un air de... On se rend compte de la peine d'être un artiste parfois (souvent?) se pose trop de questions, et cultive son unicité par trop de moyens. Pour au final parfois n'être que le reflet de lui même. C'est vrai aussi pour Mathieu Boogaerts. Mais là où c'est touchant, c'est que d'une certaine façon, il l'admet. Et il a aussi cette remise en question à chaque album, comme s'il remettait sa vie en jeu. Même s'il cultive l'art de l'artisanat, justement.

Un être de paradoxe comme je les aime, ce Mathieu.

jeudi 15 avril 2010

Montréal au printemps

Bon voilà. Tout plein de trucs à raconter depuis un mois en fait. Parce que voilà, déjà plus de quatre mois et demi ici, soit plus du tiers de mon année de PVT.

Et tellement de choses ces derniers temps. En fait je triche un peu. Parce qu'il y a un mois tout pile, j'avais le moral dans les chaussettes. Mais les amis, loin ceux de longtemps, près les plus récents, ont su trouver les mots pour m'aider. Et peu à peu, le printemps s'y est mis, et de fil en aiguille, le travail aussi.

Parce que oui, le travail était ma préoccupation première ces derniers temps... Et quand il est revenu, un poids s'est soulevé. Comme à chaque fois d'ailleurs. Je me demande quand viendra le temps où je m'habituerai à cet état non permanent du travail de costumière ? Alors que c'est justement ce qui me plaît, c'est ce qui me fait aussi le plus peur. Mais pour l'instant croisons les doigts pour que ça continue, les contrats s'enchainent.

Récemment j'ai travaillé pour l'université Concordia, une université anglophone de Montréal. C'était pour une pièce qui s'appelle Red Noses, et qui se passe en France au Moyen Age, avec en fond historique la peste noire. A priori c'est une comédie satirique, on verra bien, je vais aller voir ça dimanche.

Ce qui est chouette là encore c'est les rencontres que j'ai faites en travaillant là-bas, notamment la fille qui a fait appel à moi, elle fait du roller derby, je ne sais pas si vous connaissiez, moi non avant qu'elle m'en parle, mais j'ai trop envie d'aller voir ses matches maintenant quand elle en aura. Ca a l'air complètement fou ce sport. Du coup c'est drôle quand je parlais d'elle à des gens qui la connaissent, ils m'ont tous dit qu'elle était un peu tarée, et ça tombe bien, j'aime bien les gens un peu tarés.

J'ai fini ce travail (et les robes médiévales qui allaient avec) lundi, et ça tombait bien, parce que lundi matin j'avais dans ma boîte mail un mail de quelqu'un qui avait besoin d'aide pour un rush de costumes... Je suis donc arrivée à la rescousse aujourd'hui, tel un chevalier blanc sur son fier destrier !... Et de nouveau j'ai rencontré de chouettes filles, j'ai parlé anglais, et français, et franglais. Mais surtout anglais. Moi qui avait peur de ne pas parler anglais ici je suis rassurée. Je suis dans une coloc internationale, je bosse avec des anglophones, mon anglais ne se porte pas trop mal. Ouf!

Et puis je n'ai pas trop parlé de la vie ici ces derniers temps, mais outre le travail, je profite de la ville et du printemps. Comme tout le monde ici en fait ! Je n'avais jamais vu une ville se réveiller comme ça... Quoique je n'ai pas vu Oslo ou Stockholm sortir de l'hiver, j'imagine que ça doit être plutôt impressionnant là-bas. Mais ici, même si l'hiver n'a pas été si froid, il a été long, et on sent que les gens sont habitués à hiberner dans le sens réel du terme, pas comme en France où on réduit les sorties mais où on en fait quand même. Ici il y a quelque chose de plus latent. Par contre, il y a ce truc de quand on sort, c'est pour profiter de la neige, alors on chausse ses patins, ses raquettes, ses skis... Et on file ! Mais bon, ça je ne l'ai pas trop vu finalement.

Par contre, j'assiste au réveil du printemps, et je le vis aussi ! L'euphorie est collective et communicative. Et donnez nous un week end à 25°C de moyenne, et là, c'est physique, on se sent bien, on est de bonne humeur, on a envie de rire et de danser, de tourner dans le grand couloir de l'appartement, de sautiller en poussant des petits cris ! Et aussi, de s'acheter une nouvelle jolie robe. Surtout quand on part en quête d'une veste de mi-saison. Bon ben déjà premier constat : les vestes de mi-saison ça existe pas ici. On passe de la veste d'hiver en laine à... rien. Ou si, une veste en jean. Mais moi ça me va pas. Il me faut un truc qui me ceintre la taille sinon ça me fait des grosses fesses. Bon ça m'embête pas, je me connais, je le sais. Sauf que les Canadiens ils sont pas trop au courant. Alors ma quête pour l'instant ne fait que commencer (et non je ne veux pas d'un gilet). Seulement quand on met une Léa frustrée de veste dans un Urban Outfitters, ben ça fait une victime beaucoup plus réceptive à une jolie robe.

Voilà l'objet du délit. Bon je franchis des caps sur ce blog en mettant une photo de ma tenue, mais j'avais quand même envie de partager avec vous (mais surtout mes copines qui lisent) : vous avez vu comme c'était impossible de résister ? En plus étrangement ça fonctionnait vraiment bien avec mes collants roses fluo et mes bottes rouges... Bon c'est vrai que j'ai pas peur des mélanges toniques en général, mais là ça l'était vraiment.

Et du coup j'ai pu me balader dans la ville juste comme ça, sans rien sur le dos (ben oui il faisait 25 dehors) mais j'avais quand même mon gilet dans mon sac, au cas où.

Et puis j'ai pu fixer un peu plus les couleurs de la ville en me promenant. Montréal n'est pas une ville facile d'accès quand on arrive au début de l'hiver. On a beau savoir que la ville se réveille au printemps et pétille l'été, on se dit que ça ira mieux, mais ce n'est quand même pas facile. Et puis, au soleil, quelque chose se passe. Même si les couleurs avaient toujours été là, c'est différent, maintenant, on les voit. Et on découvre vraiment l'art urbain des tags. C'est un moyen d'expression qui m'a toujours plu et touchée, mais jamais je ne l'ai trouvé autant approprié qu'ici. Je vous laisse avec quelques photos de la ville, parmi d'autres...











Et puis, comme ces temps-ci je ne fais que passer (juste ces temps-ci me direz vous ? et vous auriez tout à fait raison) sur mon blog, j'espère que vous allez bien et que le printemps vous réussit à vous aussi.

samedi 10 avril 2010

Ces histoires qu'on nous raconte #12

Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de livres. Pourtant ceux que j'ai lus dernièrement m'ont beaucoup touchée. Il valait mieux parce que je lis peu en ce moment. Peut-être le manque de transports en commun. (Et aussi parce que sur les longs trajets de bus je joue à la DS)

En tout cas, voici le livre d'aujourd'hui :
Les déferlantes, de Claudie Gallay

Tempête, sculpture, mort, amour, mer. Les déferlantes c'est un peu tout ça. Claudie Gallay nous emmène dans un univers austère, sauvage, pourtant commun à ceux qui peuvent connaître la solitude des campagnes françaises. On le sait. Mais le lire de cette façon, ces passés lourds de conséquences, ces histoires de famille qu'on se balade de l'enfance à la vieillesse...

Tout ça, plus une écriture dure, mais coulante, comme pour exorciser la douleur, un chant d'amour, un chant d'adieu. La beauté des amours naissantes, le temps qui apaise la peine de celles qui disparaissent.

Ce livre, lu dans une période pas forcément facile pour moi, a été une respiration, l'affirmation de ce que je savais : la possibilité des choses, le jour nouveau qui arrive plein de promesses, même dans les difficultés. C'est lire entre les lignes, mais c'est ce qu'on y trouve. Un optimisme qui passe à travers la peine, la tempête, les éléments qui se déchainent. Cet optimiste, cette vie après tout, vient comme une récompense, un soleil après la pluie.

Oui j'ai aimé et recommande, et je dirais... Peu importe le moment de votre vie, ce livre est de ceux qui font réfléchir, et qui portent.

dimanche 4 avril 2010

Montreal -40°C

Encore une parenthèse musicale locale avant de faire un vrai billet, en plus, c'est un vrai décalage avec le temps, puisqu'aujourd'hui il a fait environ 25°C dehors, l'occasion pour moi de mettre une robe comme si j'allais à la plage, c'était bon. En tout cas, là c'est Malajube avec Montréal -40°C et ça donne la pêche !

vendredi 2 avril 2010

Bernard Lavilliers

C'est une chanson qui va bien avec le soleil, la bonne humeur (c'est étrange j'allais naturellement l'écrire bonhumeur...) et les week ends un peu plus longs :

lundi 29 mars 2010

Défier les rites

Un joli clip de Tricot Machine montré par une amie qui a travaillé dessus aussi :



Et puis c'est ça, je découvre la musique québécoise presque en même temps que vous !

lundi 8 mars 2010

Un signe de tête

Parfois, on ne croit plus aux choses, et lorsque finalement elles arrivent... On découvre que ce n'est que pour une toute petite période.

Alors, on prend une grande respiration, et on essaie d'en profiter sur cette petite période.

Et on secoue la tête pour s'enlever les douces illusions qui viennent s'y coller.

Une semaine, et c'est tout.

vendredi 5 mars 2010

Mon auberge espagnole


C'est bien le hasard de m'être retrouvée ici. Même si je n'y crois pas complètement.

L'amie d'une amie, la magie de Facebook (eh oui Facebook peut être utile parfois), le bon timing, la rencontre en décembre, et l'arrivée avec mes valises en janvier...

Et là le bonheur d'être ici. Des colocs sympas, juste des artistes de cirque, et moi. Notre auberge espagnole sans espagnols : trois françaises, un suisse, un anglais, une québécoise, et de passage : un américain, un autre français, des amis, beaucoup d'amis. Des fêtes, des soirées au calme, des dîners entre colocs, des longues discussions, des silences. L'organisation du ménage, nos noms qui se répartissent dans le mois, le tri des poubelles, la vaisselle qui s'entasse ou pas, faire la queue pour l'unique salle de bain.

Et découvrir que c'est bien d'être une costumière au milieu de tous ces artistes de cirque. Penser aux futurs costumes, commencer à faire les retouches, entendre parler d'une costumière, prendre des contacts. Récupérer la machine à coudre (neuve!!!) de ma super coloc qui ne va pas s'en servir tout de suite à cause de sa tournée, faire des plans. Relever des patrons, faire des essayages.

Et puis rire ensemble, mais savoir aussi que chacun a sa chambre, son lieu, son intimité. Essayer de ne pas se marcher dessus, tout en étant heureux de vivre ensemble.

Bien sûr le lieu n'est pas parfait, il pourrait avoir plus de fenêtres, être mieux isolé, on pourrait ne pas entendre les voisins du dessus comme s'ils étaient chez nous...

Mais ici j'ai trouvé mon auberge espagnole. Et je n'en bougerai pas.

lundi 1 mars 2010

3 mois

Aujourd'hui cela fait trois mois tout pile que je suis ici. Et en trois mois ma vie a changé mais pas tant que ça. Le fond est le même, je suis toujours une blonde un peu lunaire, célibataire et qui cherche un travail. Temporairement du moins.

Parce qu'ici, dans le monde du costume, le Cirque du Soleil, c'est Dieu, et Dieu, c'est Lui qui décide des choses, si les jeunes costumières arrivantes auront du tavail ou non. Le pire c'est que je ne travaille même pas sur leurs costumes ! Mais comme les commandes se réduisent, mes collègues qui travaillent dessus, elles, se retrouvent coincées sans rien à l'atelier, et font donc le travail que je suis sensée réaliser... Et moi, on prolonge mes vacances. Merci bien le Cirque du Soleil. Sauf que des vacances forcées, c'est tout de suite moins apprécié.

En trois mois, j'ai appris donc à ne pas trop aimer cette grosse machine, qui semble tout engloutir sur son passage ici. On ne peut pas nier les emplois qu'elle apporte cette machine, mais on ne peut pas fermer les yeux sur ceux qu'elle prend.

Mais en trois mois j'ai aussi changé de coloc, et ça, c'est bien. Je me sens bien ici avec ces gens, ces artistes de cirque qui ont des idées pour moi, et qui me font voir le monde un peu différemment. J'aime voir le monde à travers les yeux des artistes, ce sont eux qui y mettent un peu d'étoiles, et font rêver.

En trois mois, j'ai voyagé presque la moitié du temps, en allant jeter un peu plus qu'un oeil à New-York :


Toronto :

Boston :

Kingston :

Re-Toronto :

Ottawa :

Et puis après dans les Laurentides, à Saint-Donat... Mais ça c'est encore une autre histoire, de chiens, de traineau, de trappeur...

Tout ça pour dire qu'en trois mois, j'ai pu visiter un peu les alentours. Quand on regarde la carte, fait quand même une sacrée distance parcourue...


Agrandir le plan

Mais en trois mois il n'y a pas que le travail, la coloc et les voyages. Il y a aussi toutes ces petites choses du quotidien. La fierté de tricoter une paire de moufles "Bella" trouvées chez Knit Spirit, les amitiés qui se forment doucement avec une costumière parisienne en PVT, une autre française en PVT, mes collègues de travail avec qui je dois aller à un 5 à 7 après le travail même si je ne travaille pas, mes colocs justement... Et puis des trucs idiots, mais être heureuse parce que je découvre qu'il y a des coquillettes Barilla dans mon IGA, alors ne pas en acheter, vu que maintenant il y a la possibilité de le faire (c'est bête une fille des fois).

Et penser à la France. Un peu. Beaucoup parfois. Parfois moins. Mais y penser. Et avoir la certitude que je ne suis que de passage ici, mais déjà un an c'est bien, un an c'est beau.

Et ce soir, dormir dans des draps propres et une chambre rangée, et rien que ça, c'est exceptionnel !..

mardi 23 février 2010

Oméga fait le bonheur de Léa

C'est au Parc Oméga que j'ai rencontré Bambi et ses amis... Laissez-moi vous les présenter :

Quelques loups Arctique

Un cerf

Un bison

Lequel des deux est l'animal ?.. Un peu les deux, mais aussi un petit moment de poésie (gloire aux carottes de nous permettre ça)

Bambi et toute sa famille

Soeurette qui a dû faire de bien belles photos

Notre ami le cerf (ou un de ses frères)

Bambi

Mon ami Hector, le wapiti

Un petit écureuil qui avait bien faim (mais tous les écureuils ont toujours faim non ?)

Et enfin notre ami Rouky

Se promener dans le parc était magique... C'est un endroit où l'on arrive à être proche des animaux, et à sentir qu'ils n'y sont pas malheureux. Et pouvoir avoir la chance des les toucher, surtout les chevreuils qui avaient l'air d'être plus habitués que les autres aux humains, se sentir enfin comme Blanche-Neige au milieu d'eux... Même s'ils avaient besoin d'un morceau de carotte pour nous approcher...

jeudi 18 février 2010

A venir

Une schtroumfette dans la neige...


Et plein plein plein d'animaux.

En fait j'aurais dû dire une Blanche-Neige.

mardi 9 février 2010

La jeune fille aux cheveux blancs

Pendant que ma soeur dort, et mes parents aussi sûrement... J'écoute Camille et ses cheveux blancs.


Camille > La Jeune Fille aux Cheveux Blancs (Live)

Et Pierre Lapointe, qui revient toujours un peu, cette fois avec ses Plaisirs Dénudés... Cette chanson me donne envie de pleurer et m'apaise en même temps, drôle de cocktail quand on l'écoute pour la première fois au travail...



Je sais que comme les autres, tu ne resteras pas
Je sais que, toi aussi, tu partiras
Mais quand même, cette fois,
J'espère
C'est pourquoi j'ai gardé au fond de mon cœur une lueur d'espoir
En ton honneur

Car il y a déjà longtemps que je monte
Vers le haut des murs du malheur
Que je tombe, je tombe, en essayant d'aspirer le bonheur
Celui que j'ai laissé trop souvent
Celui que j'ai brûlé de mes 20 ans
En me disant, comme un pauvre imbécile « Demain, je serai bien plus heureux demain »

Et je donne des noms au Soleil, à la lune
En espérant que demain plaisirs dénudés,
Regards frissonnants reviendront pour m'habiter
Pour alléger la lourdeur des jours à traîner

Et je danse, je danse... sur les mêmes rythmes barbares
Et je pleure, je pleure en m'assurant qu'il est déjà trop tard
Trop tard pour le bonheur éternel
Trop tard pour le grand pays des merveilles
En me répétant, comme un pauvre imbécile :« Demain, je serai bien plus heureux demain »

Pierre Lapointe, Plaisirs Dénudés

jeudi 4 février 2010

Le pacte du sang

Je te donnerai ma vie, je l'ai juré de mon sang.

A chaque geste, chaque dérapage, la douleur. C'est le dur choix de la vie de costumière, être prête à affronter ses démons, souvent cachés par les plis des tissus soyeux, veloutés. Mais qui s'y frotte s'y pique !

Combien de paires de mains auraient pu dire ça ? Combien ont souffert en silence ? Parce qu'à la douleur s'ajoute la crainte, beaucoup plus grande, de la marque. Oh le honni tissu blanc, celui de toutes les méfiances ! A chaque coup d'aiguille mal placé, à chaque épingle dissimulée, la menace rôde...

Quand enfin le drame survient, plus qu'une solution. Déjà arrêter l'hémorragie et ne pas pleurer sur le costume souillé. A tout problème sa solution, ce n'est point le moment de faire couler une goutte de mascara sur un vêtement qui pourra être rattrapé.

La sage costumière le sait : "Si de ton sang tu souilles le tissu, de ta salive tu répareras l'affront. Ta salive lave ton sang, souviens-t'en."

Il suffit alors d'une boulette de fil, une goutte de salive, et frotter.

Le drame est enfin terminé... jusqu'au prochain.

Être costumière n'est décidément pas de tout repos.

Ma vie à Montréal

Petit à petit, les choses se casent, les habitudes se prennent.

Le trajet du matin, la course pour ne pas arriver trop tard au travail, parce que je suis toujours en retard... Les travaux qui démarrent à 7h en semaine, juste en bas de ma fenêtre, et on m'a dit que c'était souvent le cas ici. Le petit dej de temps en temps sauté, et les tranches de pain que j'emmène pour me faire mon cass'dale au travail, parce qu'il y a : un grille pain, du café, du beurre de cacahuète, du lait. Et aussi pour le midi un four à micro ondes, un four, un grill, des plaques électriques et une casserole et une passoire... Tout ce qu'il faut pour manger. Bref, une vraie cuisine.

Le café au lait du matin, préparé par mes soins ou ceux de ma chef ou de son assistant. Quand on se lance on fait trois tasses de café, on fait mousser le lait, on passe au micro-ondes et la mousse gonfle, c'est fou ! Ça peut même déborder. Sauf quand la mousse ne tient pas, ou alors que dans une seule des trois tasses (celle de la chef bien sûr) et on se moque de moi en disant que je fais du favoritisme (même pas vrai).

Et la couture. Je touche à tout. Ca va de la fleur en volants : sous vos yeux ébahis 18 mètres environ de bande de tissu vert froncé, magnifiquement agencé par mes soins...


... à la brassière verte (tout ça pour une pub activia, avec des costumes que l'on a refait 4 fois...) en passant par le manteau en cachemire, le repassage divers, les housses de coussins, les housses de robes, des préparations de robes, de jupes, un pantalon, des retouches, beaucoup.

Et puis ces coussins de Diane Dufresne, qui, en plus d'être chanteuse :



Vous voyez de qui je parle du coup ? Parce que moi avant de faire des recherches sur le net, j'avais un peu oublié...

... est aussi artiste peintre. Du coup elle a monté une exposition avec son compagnon qui a disposé et sculpté ses œuvres, quelques costumes, et différentes installations. Ce qui fait que j'ai pu aller à un vernissage, et croiser plein de stars québécoises ! A ce qu'on m'a dit, parce qu'en fait, je n'en connaissais aucune ! Sauf Diane du coup, parce que j'avais fait des recherches avant.


En fait, pour cette expo, avec mes collègues, j'ai travaillé sur les coussins que vous voyez accrochés à droite de l'image au-dessus, et sur des housses de vêtements, faites de toiles peintes par elle, desquelles sortaient certains de ses costumes de scène... Bon sur ceux-là j'ai été un peu déçue, vu qu'on ne voyait pas les costumes, ou à peine. Mais j'étais heureuse de participer à cet évènement, comme si je faisais déjà un peu partie de la vie culturelle d'ici. Et puis j'étais avec une amie, et les discussions se lançant, le verre de vin se remplissant continuellement, je suis restée, un peu plus que prévu.

Mais, pour en revenir à mon métier, le travail c'est aussi : des collègues qui chantent fort, et faux, mais pas si souvent faux, moi qui commence à les accompagner en essayant de vaincre ma timidité vocale, des pipis cacas pets (on dit "pètes") gaz farcin (je vous laisse chercher par vous même) morve et autres choses pas trop ragoûtantes dont ils parlent très souvent, j'avais prévu de mettre des petits bâtons sur une feuille à chaque mot comme ça prononcé, mais je suis déjà perdue loin derrière, la musique donc, constante et bonne, les mêmes goûts que moi, dont plusieurs CDs que je possède également, des bêtises, des blagues pas drôles mais qui me font quand même rire, une vraiment bonne ambiance avec eux...

Et par dessus ça : des cours de québécois, quelque chose comme "à chaque jour suffit son expression". En gros, ça donne une Léa qui ne comprend pas tout ce que ses collègues disent, et qui doit demander à chaque fois qu'elle ne comprend pas. Et j'ai appris :

- une efface : ben une gomme, ça peut paraître simple comme ça, mais au milieu de nulle part, c'est bizarre,
- l'eau au cave : c'est à peu près notre équivalent à "la pêche aux moules", et quand du coup je leur ai dit notre expression, ils ont fait la même tête que moi quand je ne connais pas
- quétaine : hum... je saurais pas trop l'expliquer mais c'est un truc genre "démodé, de mauvais goût" et là ils m'ont dit que pour me le figurer il fallait que j'imagine une grosse dame de 50 ans avec des fuseaux (vous voyez, le caleçon avec des élastiques sous les pieds ?) et un T-Shirt avec un aigle dessus (chez nous ça serait Johnny) et là vous avez quétaine
- un beigne : un beignet, mais alors, pareil que pour l'efface, c'est proche mais alors j'ai encore fait ma tête "je ne comprends pas"
- c'est platte : c'est nul, ça craint, c'est dommage, etc, ça dépend du contexte, mais en tout cas ce n'est pas positif
- ostie, cibole, criss, calice, calvaire... : des jurons, j'aime bien

Et plein d'autres encore mais là ce soir je ne m'en rappelle plus... Quand ça me reviendra je ferai un autre billet.

Et puis tout simplement, le reste de la vie : une amie qui vient de Boston pour passer le week end à Montréal, les balades dans le Vieux Montréal, le Vieux Port, sur le Mont-Royal, dans la ville, au musée McCord sur l'histoire canadienne, redécouvrir la ville que je ne voyais plus en tant que touriste.


Et des soirées où je rentre tard, dans le froid, mais où je me suis bien amusée.

Et une rencontre pas tout à fait fortuite, mais très appréciée, d'une demoiselle que j'aimerais bien revoir à son retour de France...

Des lectures, des films vus, la vie quoi. Même si ma carte UGC me manque énormément !

Enfin, je ne suis encore qu'une néophyte de Montréal, de mon quartier... A moi de prendre le temps de découvrir où aller prendre un bon brunch, acheter du fromage qui ne coûte pas la peau des fesses, bouger mes fesses justement...