Deux ans déjà. Deux ans qu'il est parti et que ma vision du monde a changé. A tout jamais. Bouleversant mon optimisme que je pensais immuable.
Se dire que sa vie n'aura été qu'une étoile filante. Brillant intensément sur les nôtres.
Il avait peur qu'on l'oublie. Jamais ce ne sera le cas. On a grandi ensemble. Proches et lointains parfois. Sa maladie nous a rapprochés, en nous éloignant aussi. Cela faisait partie des choses qu'on ne pouvait pas gérer. Pas comprendre. Et il acceptait tout cela, en se battant, jusqu'au bout.
Et il y a deux ans, même si nous savions que ça allait arriver, même si nous essayions de nous préparer, quand la fin est venue, tout est tombé. Je ne sais pas pourquoi ça s'est brisé à l'intérieur de moi comme ça. Est-ce parce qu'il était si jeune? Est-ce parce que ça me renvoyait la mort future de mes proches dans mon esprit? Je l'aimais, comme on aime un ami avec qui on a grandi, mais dont on s'éloigne. Comme on aime quelqu'un qu'on connaît depuis toujours. Mais je ne connaissais pas toutes ses craintes, ses espoirs, ceux qu'il partageait avec sa famille. J'ai ce regret de ne pas avoir essayé plus de communiquer avec lui quand il a eu le plus besoin de parler. Mais j'ai aussi le sentiment d'avoir été présente, à ma façon. La seule chose que je sais, c'est que je n'ai pas été forte. Que je n'ai pas su gérer cela. Que je ne saurais pas comment gérer si ça arrivait encore. Alors je me cadenasse. Je souris et je ne pleure plus devant les films. Et quand ça m'arrive c'est une petite victoire sur moi. Mais j'ai parfois l'impression d'avoir un coeur de pierre. Quelqu'un qui me connaît très peu m'a dit avant hier "il faut que tu compartimentes tout, tu ne laisses rien dépasser, tu laisses de la place à l'imprévu parfois?" et il avait raison. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais il m'a cernée très vite. Ah... Chasser les démons.
Chacun porte ça en soi, comme il peut. Chez moi ça ressort ponctuellement. Je voulais écrire ma propre bouteille à la mer, à son intention. Ce sera chose faite. En attendant, je pleure un peu et je ne l'oublie pas.
4 commentaires:
Ton post m'a émue, j'ai eu envie de pleurer... Tu es loin d'avoir un oceur de pierre, tu sais, on se protège comme on peut, n'est-ce pas ?
Bises à toi, et n'oublie pas, si tu as besoin de trouver un ballon, on viendra t'aider...
merci sabine...
Je crois que dans se genre de situation on sait pas toujours quoi faire et si comme tu le dis tu a été présente à ta façon et ben ej pense que c'était le mieux que tu pouvait faire pour lui. Pis aussi dans ce genre de situation il faut pas se dire qu'il faut être fort ou quoi. On est comme on est.
Et Sabine à raison tu n'as pas un coeur de pierre ^____^
merci aussi... ^^
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