Je te donnerai ma vie, je l'ai juré de mon sang.
A chaque geste, chaque dérapage, la douleur. C'est le dur choix de la vie de costumière, être prête à affronter ses démons, souvent cachés par les plis des tissus soyeux, veloutés. Mais qui s'y frotte s'y pique !
Combien de paires de mains auraient pu dire ça ? Combien ont souffert en silence ? Parce qu'à la douleur s'ajoute la crainte, beaucoup plus grande, de la marque. Oh le honni tissu blanc, celui de toutes les méfiances ! A chaque coup d'aiguille mal placé, à chaque épingle dissimulée, la menace rôde...
Quand enfin le drame survient, plus qu'une solution. Déjà arrêter l'hémorragie et ne pas pleurer sur le costume souillé. A tout problème sa solution, ce n'est point le moment de faire couler une goutte de mascara sur un vêtement qui pourra être rattrapé.
La sage costumière le sait : "Si de ton sang tu souilles le tissu, de ta salive tu répareras l'affront. Ta salive lave ton sang, souviens-t'en."
Il suffit alors d'une boulette de fil, une goutte de salive, et frotter.
Le drame est enfin terminé... jusqu'au prochain.
Être costumière n'est décidément pas de tout repos.
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