Affichage des articles dont le libellé est boulot. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est boulot. Afficher tous les articles

mercredi 27 octobre 2010

Quelques points

De couture bien sûr, d'abord. De tricot alors, ensuite.

Des pointillés qui marquent mes passages ici, et qui reflètent à quel point je suis occupée, ou que je cours toujours à droite à gauche, un spectacle s'est monté, patiemment, pendant que les petites mains étaient à leur affaire.


Et moi ? Je suis presque morte de fatigue, mais je renais de mes cendres, parce que le spectacle continue ! Les spectacles continuent ! Arrive Casse-Noisette, que je ne verrai pas pour cause de retour en France et de fin de visa...

Et tout ça, tout ça, la fin d'une année qui approche, et pas l'angoisse, non, qui s'y lie, mais quelque chose de plus sourd, de plus triste, comme laisser un bout de moi ici, ne pas vouloir partir mais ne pas être prête à vouloir rester non plus. Le paradoxe des "pvtistes" comme on s'appelle entre nous. De belles choses qui m'attendent de nouveau de l'autre côté de l'Atlantique, sans doute. Et, la chose la plus grande de toutes, l'impression d'avoir grandi justement. Passé des caps. Vaincu certaines peurs. Et laisser des choses derrière moi, pour mon bien. Une maturité pas désagréable. Comme une petite fille finit par ranger dans un placard ses vêtements préférés, mais trop petits. Et passer à autre chose...

Voilà ce qui m'arrive en ce moment, une certaine confusion, mais agréable malgré tout. Et une certitude : demain je me lève tôt parce que je travaille.

jeudi 12 août 2010

Aie aie aie!

Au secours ! Je me noie !

Fatigue quand tu nous tiens... Des journées de travail qui commencent à 8h45 pour finir à 23h... Heureusement que c'est sur du court terme, je ne tiendrais pas longtemps sinon ! Mais les costumes seront beaux, et espérons... Solides !

A bientôt à ceux qui passent encore par ici...

jeudi 24 juin 2010

Et on prend une respiration

Trois semaines sans nouvelles, trois semaines durant lesquelles... J'ai travaillé. Beaucoup. Et quand je ne travaillais pas je pensais au travail. Et quand je ne pensais pas au travail je sortais, et je voyais des amies, et des concerts.

Et ce soir... Ce soir j'ai un peu le temps de revenir. Mon esprit s'est vidé, plus de costumes qui attendent dans un coin de ma tête en me répétant "Couds-moi ! Couds moi ! Ma future propriétaire m'attend !" Là je donne des dates, et des indisponibilités. Car oui je suis quelqu'un de très occupée, ici ou là, Paris ou Montréal, même combat. Comment réussir à faire tout ce que je veux faire dans une semaine de sept jours et des journées de vingt-quatre heures ? Oh ça commence doucement à ressembler à une complainte... Non non non ! J'aime ces semaines où j'ai le temps de voir les gens, où je le prends. Mais arrive le moment où ce n'est plus possible... Ce moment où tu veux, tu dois voir des amis... Mais tu tombes de fatigue, comme une larve un vendredi à 21h30. Les batteries, vidées.

On fait alors tenir le plus qu'on peut, s'accrochant à l'imminence d'une livraison (ah non deux, puis trois) et des deux jours de repos pour se dire qu'on tient. Mais le fil devient de plus en plus ténu, et le matin, on se lève en pensant déjà au soir quand on retournera se coucher. En plus on emmène du travail à la maison. Oh ! Pas grand-chose... Des boutons pressions, des biais à finir à la main, mais qu'on finit devant la télé. Mais on finit à minuit et demi. Et puis on se couche en faisant des listes dans sa tête pour en gros : "alors demain je fais d'abord les altérations, ensuite je finis les guêtres, et sur la robe il me reste à faire : les coutures anglaises sur les cotés, sur les épaules, poser les manches, poser le zip, ah mince j'oubliais les fronces du dos !"



Penser couture, vivre couture... Telle est ma croix. Mais quand enfin le miracle se fait, que le dernier point est cousu, les étoiles reviennent dans les yeux, et le besoin de montrer à tout le monde "Regarde je l'ai finie, regarde comme c'est beau !" telle une petite fille qui a besoin de l'approbation de ses parents. Réaliser finalement que ce n'est pas toujours nécessaire, que plus on avance, plus le doigté et l'expérience sont là. Et la confiance en ce que l'on fait aussi.

Je réalise que je parle beaucoup de mon métier. Mais comme je l'expliquais il occupe une grande partie de ma tête, j'espère que vous n'êtes pas trop tannés (hop mot québécois) de ça...

lundi 1 mars 2010

3 mois

Aujourd'hui cela fait trois mois tout pile que je suis ici. Et en trois mois ma vie a changé mais pas tant que ça. Le fond est le même, je suis toujours une blonde un peu lunaire, célibataire et qui cherche un travail. Temporairement du moins.

Parce qu'ici, dans le monde du costume, le Cirque du Soleil, c'est Dieu, et Dieu, c'est Lui qui décide des choses, si les jeunes costumières arrivantes auront du tavail ou non. Le pire c'est que je ne travaille même pas sur leurs costumes ! Mais comme les commandes se réduisent, mes collègues qui travaillent dessus, elles, se retrouvent coincées sans rien à l'atelier, et font donc le travail que je suis sensée réaliser... Et moi, on prolonge mes vacances. Merci bien le Cirque du Soleil. Sauf que des vacances forcées, c'est tout de suite moins apprécié.

En trois mois, j'ai appris donc à ne pas trop aimer cette grosse machine, qui semble tout engloutir sur son passage ici. On ne peut pas nier les emplois qu'elle apporte cette machine, mais on ne peut pas fermer les yeux sur ceux qu'elle prend.

Mais en trois mois j'ai aussi changé de coloc, et ça, c'est bien. Je me sens bien ici avec ces gens, ces artistes de cirque qui ont des idées pour moi, et qui me font voir le monde un peu différemment. J'aime voir le monde à travers les yeux des artistes, ce sont eux qui y mettent un peu d'étoiles, et font rêver.

En trois mois, j'ai voyagé presque la moitié du temps, en allant jeter un peu plus qu'un oeil à New-York :


Toronto :

Boston :

Kingston :

Re-Toronto :

Ottawa :

Et puis après dans les Laurentides, à Saint-Donat... Mais ça c'est encore une autre histoire, de chiens, de traineau, de trappeur...

Tout ça pour dire qu'en trois mois, j'ai pu visiter un peu les alentours. Quand on regarde la carte, fait quand même une sacrée distance parcourue...


Agrandir le plan

Mais en trois mois il n'y a pas que le travail, la coloc et les voyages. Il y a aussi toutes ces petites choses du quotidien. La fierté de tricoter une paire de moufles "Bella" trouvées chez Knit Spirit, les amitiés qui se forment doucement avec une costumière parisienne en PVT, une autre française en PVT, mes collègues de travail avec qui je dois aller à un 5 à 7 après le travail même si je ne travaille pas, mes colocs justement... Et puis des trucs idiots, mais être heureuse parce que je découvre qu'il y a des coquillettes Barilla dans mon IGA, alors ne pas en acheter, vu que maintenant il y a la possibilité de le faire (c'est bête une fille des fois).

Et penser à la France. Un peu. Beaucoup parfois. Parfois moins. Mais y penser. Et avoir la certitude que je ne suis que de passage ici, mais déjà un an c'est bien, un an c'est beau.

Et ce soir, dormir dans des draps propres et une chambre rangée, et rien que ça, c'est exceptionnel !..

jeudi 4 février 2010

Le pacte du sang

Je te donnerai ma vie, je l'ai juré de mon sang.

A chaque geste, chaque dérapage, la douleur. C'est le dur choix de la vie de costumière, être prête à affronter ses démons, souvent cachés par les plis des tissus soyeux, veloutés. Mais qui s'y frotte s'y pique !

Combien de paires de mains auraient pu dire ça ? Combien ont souffert en silence ? Parce qu'à la douleur s'ajoute la crainte, beaucoup plus grande, de la marque. Oh le honni tissu blanc, celui de toutes les méfiances ! A chaque coup d'aiguille mal placé, à chaque épingle dissimulée, la menace rôde...

Quand enfin le drame survient, plus qu'une solution. Déjà arrêter l'hémorragie et ne pas pleurer sur le costume souillé. A tout problème sa solution, ce n'est point le moment de faire couler une goutte de mascara sur un vêtement qui pourra être rattrapé.

La sage costumière le sait : "Si de ton sang tu souilles le tissu, de ta salive tu répareras l'affront. Ta salive lave ton sang, souviens-t'en."

Il suffit alors d'une boulette de fil, une goutte de salive, et frotter.

Le drame est enfin terminé... jusqu'au prochain.

Être costumière n'est décidément pas de tout repos.

Ma vie à Montréal

Petit à petit, les choses se casent, les habitudes se prennent.

Le trajet du matin, la course pour ne pas arriver trop tard au travail, parce que je suis toujours en retard... Les travaux qui démarrent à 7h en semaine, juste en bas de ma fenêtre, et on m'a dit que c'était souvent le cas ici. Le petit dej de temps en temps sauté, et les tranches de pain que j'emmène pour me faire mon cass'dale au travail, parce qu'il y a : un grille pain, du café, du beurre de cacahuète, du lait. Et aussi pour le midi un four à micro ondes, un four, un grill, des plaques électriques et une casserole et une passoire... Tout ce qu'il faut pour manger. Bref, une vraie cuisine.

Le café au lait du matin, préparé par mes soins ou ceux de ma chef ou de son assistant. Quand on se lance on fait trois tasses de café, on fait mousser le lait, on passe au micro-ondes et la mousse gonfle, c'est fou ! Ça peut même déborder. Sauf quand la mousse ne tient pas, ou alors que dans une seule des trois tasses (celle de la chef bien sûr) et on se moque de moi en disant que je fais du favoritisme (même pas vrai).

Et la couture. Je touche à tout. Ca va de la fleur en volants : sous vos yeux ébahis 18 mètres environ de bande de tissu vert froncé, magnifiquement agencé par mes soins...


... à la brassière verte (tout ça pour une pub activia, avec des costumes que l'on a refait 4 fois...) en passant par le manteau en cachemire, le repassage divers, les housses de coussins, les housses de robes, des préparations de robes, de jupes, un pantalon, des retouches, beaucoup.

Et puis ces coussins de Diane Dufresne, qui, en plus d'être chanteuse :



Vous voyez de qui je parle du coup ? Parce que moi avant de faire des recherches sur le net, j'avais un peu oublié...

... est aussi artiste peintre. Du coup elle a monté une exposition avec son compagnon qui a disposé et sculpté ses œuvres, quelques costumes, et différentes installations. Ce qui fait que j'ai pu aller à un vernissage, et croiser plein de stars québécoises ! A ce qu'on m'a dit, parce qu'en fait, je n'en connaissais aucune ! Sauf Diane du coup, parce que j'avais fait des recherches avant.


En fait, pour cette expo, avec mes collègues, j'ai travaillé sur les coussins que vous voyez accrochés à droite de l'image au-dessus, et sur des housses de vêtements, faites de toiles peintes par elle, desquelles sortaient certains de ses costumes de scène... Bon sur ceux-là j'ai été un peu déçue, vu qu'on ne voyait pas les costumes, ou à peine. Mais j'étais heureuse de participer à cet évènement, comme si je faisais déjà un peu partie de la vie culturelle d'ici. Et puis j'étais avec une amie, et les discussions se lançant, le verre de vin se remplissant continuellement, je suis restée, un peu plus que prévu.

Mais, pour en revenir à mon métier, le travail c'est aussi : des collègues qui chantent fort, et faux, mais pas si souvent faux, moi qui commence à les accompagner en essayant de vaincre ma timidité vocale, des pipis cacas pets (on dit "pètes") gaz farcin (je vous laisse chercher par vous même) morve et autres choses pas trop ragoûtantes dont ils parlent très souvent, j'avais prévu de mettre des petits bâtons sur une feuille à chaque mot comme ça prononcé, mais je suis déjà perdue loin derrière, la musique donc, constante et bonne, les mêmes goûts que moi, dont plusieurs CDs que je possède également, des bêtises, des blagues pas drôles mais qui me font quand même rire, une vraiment bonne ambiance avec eux...

Et par dessus ça : des cours de québécois, quelque chose comme "à chaque jour suffit son expression". En gros, ça donne une Léa qui ne comprend pas tout ce que ses collègues disent, et qui doit demander à chaque fois qu'elle ne comprend pas. Et j'ai appris :

- une efface : ben une gomme, ça peut paraître simple comme ça, mais au milieu de nulle part, c'est bizarre,
- l'eau au cave : c'est à peu près notre équivalent à "la pêche aux moules", et quand du coup je leur ai dit notre expression, ils ont fait la même tête que moi quand je ne connais pas
- quétaine : hum... je saurais pas trop l'expliquer mais c'est un truc genre "démodé, de mauvais goût" et là ils m'ont dit que pour me le figurer il fallait que j'imagine une grosse dame de 50 ans avec des fuseaux (vous voyez, le caleçon avec des élastiques sous les pieds ?) et un T-Shirt avec un aigle dessus (chez nous ça serait Johnny) et là vous avez quétaine
- un beigne : un beignet, mais alors, pareil que pour l'efface, c'est proche mais alors j'ai encore fait ma tête "je ne comprends pas"
- c'est platte : c'est nul, ça craint, c'est dommage, etc, ça dépend du contexte, mais en tout cas ce n'est pas positif
- ostie, cibole, criss, calice, calvaire... : des jurons, j'aime bien

Et plein d'autres encore mais là ce soir je ne m'en rappelle plus... Quand ça me reviendra je ferai un autre billet.

Et puis tout simplement, le reste de la vie : une amie qui vient de Boston pour passer le week end à Montréal, les balades dans le Vieux Montréal, le Vieux Port, sur le Mont-Royal, dans la ville, au musée McCord sur l'histoire canadienne, redécouvrir la ville que je ne voyais plus en tant que touriste.


Et des soirées où je rentre tard, dans le froid, mais où je me suis bien amusée.

Et une rencontre pas tout à fait fortuite, mais très appréciée, d'une demoiselle que j'aimerais bien revoir à son retour de France...

Des lectures, des films vus, la vie quoi. Même si ma carte UGC me manque énormément !

Enfin, je ne suis encore qu'une néophyte de Montréal, de mon quartier... A moi de prendre le temps de découvrir où aller prendre un bon brunch, acheter du fromage qui ne coûte pas la peau des fesses, bouger mes fesses justement...

mardi 7 avril 2009

Top secret

Attention. Je vais vous écrire ici l'un des plus grands secrets des costumières.

Qui aurait finalement besoin d'être connu du plus grand nombre, parce que, ça peut arriver à tout le monde.

Le topo : vous vous piquez, vous saignez. Vous faites une tâche sur la magnifique robe de mariée que vous êtes en train de faire. Là, c'est le drame.

Non ! Pas de panique ! Le grand secret des costumières arrive là : "Ta salive nettoie ton sang". Vous faites donc une petite boulette de fil, blanc de préférence, vous l'humectez de salive, et vous tapotez la tâche. Et le miracle, c'est que ça marche ! Sauf si bien sûr vous venez de vous taillader à coups de ciseaux et d'épingles, là le truc le plus conseillé, c'est d'aller chez le médecin...

En espérant vous avoir été utile...

mercredi 18 mars 2009

En suspension...

Quand j'aurai fini, oui quand j'aurai fini, je reviendrai. Si je peux, un peu plus tôt. De toute façon j'ai du boulot sur ce blog, je l'aime plus comme ça. 

Il va falloir que je prenne des cours avec des demoiselles qui s'y connaissent. Elles sont pas sorties ! Et moi non plus...

dimanche 15 février 2009

Hopla

Strasbourg, une semaine. 
Se lever tôt et prendre le bus. Arriver à l'opéra et travailler. Se piquer sans arrêt. Voir ses mains qui commencent à ne plus ressembler à rien. Et de nouveau, cette satisfaction des choses qui avancent, une veste d'homme par-ci, une jupe par là...

Ce froid prenant. La neige. Les balades près de la cathédrale. Les tartes flambées, le shopping. 

Et ce vendredi soir... Un bon mojito, des tartes flambées, des jolies tenues... Et une virée en boîte. Une boite gay. Le rafiot. Danser et faire les folles, c'est le cas de le dire. Et me faire draguer par une fille pour la première fois de ma vie. "Tu es lesbienne ?" "Non." "Dommage."... 

Difficile d'expliquer ce que ça fait, ce n'est pas gênant, non, mais c'est direct, un peu abrupt, et de toute façon, sans conséquence aucune. Pareil quand on se fait draguer par un garçon qui vient d'embrasser un garçon juste avant. En fait c'est plutôt marrant. Et pour couronner le tout, sur le moment de partir, après avoir bien bougé nos fesses, un garçon vient me demander si j'ai une copine. Non. Parce qu'il a une amie qui est intéressée. Ah mais je suis hétéro. Bon tant pis. 

Du coup tout ça c'était assez drôle, et le samedi fut bien rempli aussi. Terminé en beauté par une soirée à l'opéra. Vous connaissez Nina Stemme ? Eh bien moi non plus. Mais c'était magique. Un récital où elle chantait Wagner, Grieg, Sibelius et Rachmaninov.  

Mon premier récital en fait. Je recommencerai. Et si je peux, accompagnée. Parce qu'un moment comme ça c'est magique, et ça serait chouette de le partager... 

Et mercredi je remets ça avec ce concert, par l'orchestre symphonique de Mulhouse. Vivent les invitations de l'opéra!

mardi 10 février 2009

Ca a commencé

Un billet en prologue de mes aventures alsaciennes... 

Je vais faire court, parce qu'il est tard (eh oui il faut que je me lève à 6h45 le matin pour trouver 23h20 tard...). 

Strasbourg, c'est bien. Mais il y a du vent le matin. Ou alors il neigeotte. Certes, on connaît ça ailleurs, j'avais la même à Paris la semaine dernière. 

Il ne fait pas bon être maladroite quand on est costumière. Malheureusement pour moi, je suis les deux.

Bien au chaud sous la couette, il est temps de dormir. Mais pas avant d'avoir mis de la crème pour les mains.

samedi 7 février 2009

Blog en déplacement !

Demain matin (8h24, beaucoup trop tôt pour un dimanche), je pars à Strasbourg. Je pars retrouver cette cité que j'aime pour... Travailler ! Eh oui ! J'ai retrouvé du travail. A l'Opéra National du Rhin, s'il vous plaît.

Donc je vais continuer de raconter mes pérégrinations par ici, et je vous parlerai des spécimens locaux, je les aime bien les Alsaciens, ils sont marrants. 

Et, après mes vacances tout sauf diététiques, je vais essayer de faire un peu attention, mais ça va être encore plus dur qu'avant... Courage ! 

lundi 8 septembre 2008

Matière

Un manteau. Des centaines de pétales de tissu. Cousus à la main. Un travail lent, mais gratifiant. Et une belle matière.

jeudi 24 juillet 2008

Une robe de princesse

Depuis un peu plus d'une semaine, mes doigts ont repris leur chemin. Celui des ateliers.

Dé au doigt, aiguille entre le pouce et l'index, je suis prête à attaquer. Un travail monumental s'est lancé.

Une robe de mariée Givenchy pour une princesse arabe.
De la soie blanche.
Très blanche.
Cette peur de la poussière.
De la tache.
De l'aiguille.
Du sang.

Et fip. Très importante fip. La joie d'avoir une radio dans l'atelier.


Découvrez Bebe!


Et chercher sans relâche le nom de la chanteuse qui chante cette chanson.
Puis trouver.

Et quitter la salle et la musique, pour aller préparer un joli corset... On avance on avance!

mercredi 21 mai 2008

Quand on fait un bilan

C'est souvent l'heure des bilans. Mais là, c'est celui de la fin de contrat. Eh oui. Presque trois mois chez les tailleurs, le temps passe si vite !

En trois mois donc :

- j'ai appris à faire des jolis points de rabattement, ce mot peut ne pas vous sembler très français, mais si vous faites de la couture à la main vous comprendrez

- je ne crois pas être beaucoup plus rapide, mais je pense que j'arrive mieux à m'organiser dans mon travail

- j'ai de la corne au bout de mon index et de mon pouce droits

- mais je me pique toujours au moins une fois par jour

- j'aime faire des points de chausson, des poches passepoilées, des brides de boutons, des brides tout court

- je n'aime pas poser des têtes de manche, sauf quand elles se placent toutes seules, cas exceptionnel, et je n'aime pas non plus rabattre les doublures, c'est hypnotisant, mais ça fait partie du jeu

- je réalise que j'ai quand même beaucoup progressé

- je n'arrive pas à plier mes doigts comme il faut, mon chef me dit que j'aurai des problèmes plus tard, mais je pense que c'est déjà le cas

- je ne pourrai pas faire ce métier de tailleur toute ma vie, déjà, c'est trop répétitif, et puis, mes doigts ne suivront pas, je pense que je ne serai jamais rapide non plus, moins lente certes mais rapide non, et puis... je ne pourrai pas, trop loin de moi

- le sentiment de se sentir à sa place a fait place à son opposé, à la fois je me sens bien, et à la fois je sais qu'à long terme ça ne me conviendrait pas, il me manquerait la création

- je crois qu'il faut continuer dans les ateliers un temps pour maitriser la technique, mais aussi trouver des compagnies pour créer vraiment les costumes, le métier est là!

- je n'ai vraiment pas choisi une voie facile, mais bon, j'y vais!

Et voilà... Et comme je disais l'autre fois, j'ai vraiment plein de trucs à raconter, demain peut-être...

dimanche 27 avril 2008

Quand le dimanche sauve le week end

Photo de Mlle J.

Samedi de course folle après le train, de course folle après le temps, le temps de manger, de dire bonjour à ma grand-mère, de me maquiller, de me préparer...

Puis de mettre le pain, les boissons, et d'autres choses diverses dans les camions. Puis courir pour préparer les tables, essayer d'éviter de casser les aquariums, éponger, plier les serviettes d'une façon qui ressemble à peu au soulier d'Aladdin. Puis lancer l'apéritif, les petits fours, courir dans l'herbe si verte sous le premier et chaud soleil.

Courir pour le début du repas, courir entre les tables, courir pour apporter du vin et de l'eau. Dresser et débarrasser. Arriver au dessert, café, ranger.

Et finir par rentrer et dormir. Enfin.

Et passer le dimanche les orteils en éventail. Au soleil sur le transat. Vernis et lecture débile. Chat sur les genoux et discussion entre nièce et tante.

Courir à nouveau pour repartir. Et retrouver la cousine pour trois jeux que je ne connaissais pas... Syllabus, Cash & Guns, Crôa. Une bonne soirée où j'ai ri, menacé des gens avec un pistolet en mousse, mangé de la pizza...

Il fait bon être dimanche.

jeudi 10 avril 2008

Quand on a la pression

Cumuler la précision et la rapidité. Réussir à finir ces vestes et ces pantalons dans les temps en les faisant bien. Et vite.

Sans défaire. Et refaire. Et redéfaire. Et rerefaire. Une sorte de cercle vicieux. Sauf que le tissu s'abîme et que la patience s'effiloche. L'exaspération se pointe. La lassitude.

Et cette fichue envie de jeter cette satanée veste par la fenêtre!

Pourquoi toujours regarder notre travail avec suspicion? Pourquoi venir sans arrêt nous dire que "le repassage c'est important, il ne faut jamais négliger la préparation. Et ne vous servez pas de la vapeur!" Une fois oui. Deux fois. Trois fois. Mais à la dixième? On a envie de dire : "oui je sais que j'ai mal travaillé mais arrêtez de me le répéter je le vois toute seule!"

Apprécier ce que l'on fait. Mais ne pas oser prendre de l'assurance. Avec ces regards qui pèsent, qui nous surveillent.

Ah oui. C'est vrai. Là-bas c'est une grande famille. Donc ça se tient.

mardi 18 mars 2008

Quand on fait un premier bilan

Deux semaines. Deux semaines et un jour en fait. Des éclats de voix, des coups de ciseaux, des aiguilles plantées dans les doigts. Du sang. Un peu.

La corne qui se fait. Les sensations qui se perdent sur le pouce et l'index droits. La première veste qui a été montée. Le premier pantalon également. Et on passe à la suite. La deuxième veste. Les gestes qui se répètent. Mais certains qui ne devaient pas.

Les erreurs. Les retours en arrière. Les "on défait et on recommence". Encore et encore. L'exaspération. Le dégoût des ongles très longs. Certains souvenirs remontés à la surface. Et en faire abstraction.

Apprendre. Travailler. Donner du rond et de l'embus. Travailler au fer. Etre un tailleur. Parmi d'autres. Mais à part. Dans sa petite pièce. Avec une autre. Une pièce rapportée elle aussi. Qui comprend le retour au tailleur et ses difficultés. Qui n'était pas là aujourd'hui.

Seule dans son coin, on travaille bien en fait. La musique sur les oreilles, une aiguille à la main, un dé sur le majeur, il suffit de peu de choses parfois pour se sentir à sa place.

jeudi 6 mars 2008

Quand on est au Français

Une paire de ciseaux de 30 centimètres. La lame. De 30 centimètres. Un atelier calme, des abeilles au travail. Des costumes qui se montent dans les combles d'une des institutions françaises les plus connues.

Vous êtes à la Comédie Française. Un peu le Saint des Saints des costumières. Pas de toutes. Mais un passe royal. Une valeur sûre. Incontestablement.

Peut-être un des derniers endroits où la tradition du costume, du tailleur, est respectée. Parce que les gens prennent le temps de travailler. De faire des points à la main. De donner du rond. De faire des points de chausson, du glaçage, des crochets... Tout un vocabulaire qui ne parle pas au commun des mortels et j'en suis désolée! Car travailler à l'atelier tailleur de la Comédie Française, c'est apprendre l'amour des belles matières, d'un point main qui ne se voit pas sur l'endroit du tissu alors que, malgré tout, vous avez passé un fil dans le dit tissu. C'est aimer soi-même voir une poitrine se former dans un devant qu'on a travaillé au fer. C'est comprendre pourquoi tout avance si lentement. C'est ne pas culpabiliser si on est soi-même très lente. Le professionnalisme finira par revenir, doucement. C'est exiger le meilleur de ses capacités, au quart de millimètre près. C'est apprendre à voir les défauts au quart de millimètre près.

C'est aussi refaire trois fois la même surpiqûre parce que la vôtre n'était pas parfaite. Pour finalement apprendre que, c'est mieux sans surpiqûre. C'est accepter sans broncher.

C'est redécouvrir le mal de doigt propre à la couture à la main. C'est vouloir retrouver la corne sur le bout de son index pour ne plus sentir la douleur de tirer sur une aiguille qui passe à travers cinq couches de tissu.

C'est réapprendre à travailler dans un atelier, avec tous les défauts que cela comporte, le commérage en étant le premier.

C'est se dire que le chemin est encore long mais qu'on est sur la bonne route.

C'est être exactement là où je voulais être, et un peu par hasard. C'est bien.

Hé non Jean-Michel, je ne fais pas de guitare...

dimanche 25 novembre 2007

Quand on était en Inde (pour le travail)

Alors je suis partie. En Inde. A Delhi. Vous savez, ce genre de voyage dont on rêve quand on veut... Découvrir le monde. Tout bêtement. Je m'étais imaginée l'Inde. Ses couleurs, ses odeurs, ses épices, ses sourires. La pauvreté je savais, ne nous leurrons pas, mais elle ne faisait pas partie de mon paysage. Ou en arrière plan. Très très loin.

Et en fait non. C'est la première chose qui vous saute au visage et qui vous retourne le coeur et le corps. Les odeurs aussi. Ces odeurs... de... Ne cherchez pas, ce ne sont pas les épices. Non. Ce sont les gens quand vous êtes au milieu de la foule. Cette odeur corporelle si forte et si identifiable. A cause des épices peut être? Sans doute. Très probablement même. Et les odeurs du dehors. Ces relents de macération, d'égouts, de crasse, et des déchets qui sont empilés sur le bord des routes. Et les odeurs des rivières. De ce qu'on nous a dit. Parce que les rivières, on ne les a pas vues. C'est même plutôt le contraire. Tout ce sable, toute cette poussière. Secs. Alors pour respirer on se met parfois du tissu sur le visage.

Puis vient la pauvreté. Non, c'est vrai. Elle est là en même temps que les odeurs. La vue de la pauvreté et l'odorat donc. Ces gens qui vivent sous des tentes le long des routes. Qui viennent vous voir à la fenêtre du taxi. Qui restent. Qui attendent. Mais quoi? Quel geste peut les sortir de leur misère? Cette déculpabilisation de ne rien faire parce que "si on donne à un (des sous, à manger, des cahiers, des stylos, au choix) dix arrivent par la suite". Oui mais ne rien faire, c'est dur aussi. Alors on détourne le visage, la musique aux oreilles, un livre sous les yeux. Et le feu passe au vert. Mais il y a d'autres feux. Et ces vaches squelettiques qui se baladent partout. Qui se nourrissent sur les tas de détritus. Et ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui vivent au milieu des immondices.

Arriver à l'hôtel finalement. Et là, décalage complet. Le luxe et la grandeur.

Choyées par les employés, aux petits oignons. Choyées par les fournisseurs. Le thé, les gâteaux, le lunch. Souvent des petits sandwichs au fromage et aux tomates, pour ne pas tomber malades. Des essayages. Longs, très longs. Un nombre incalculable de vêtements à essayer. Trop serrés, trop grands, "perfect, ok GAP" ce genre de choses. Des journées passées chez eux. Ceux qui se déplacent à l'hôtel. Ceux qui viennent exprès de Bombay. Et après ça... Se sentir épuisée. Dormir. Le décalage horaire, la fatigue, n'ont cependant pas eu raison de moi.

Puisque j'ai pu... Voir des éléphants.


Des dromadaires.



Aller à un mendhi, qui est, si j'ai bien compris, le nom de la soirée dédiée à la mariée, avec seulement sa famille à elle, une semaine avant le mariage, et aussi le nom du henné qu'ils mettent sur les mains. Avoir droit aussi à son mendhi.



Etre invitée et danser. Se sentir comme dans un Bollywood. Essayer de mettre en pratique la leçon de "caresser un chien en dévissant une ampoule" mais être un peu mal à l'aise. Goûter un kulfi, une glace indienne, très bonne.

Et revoir Marie. Souvent. Aller à une soirée sur un toit, rencontrer des gens. Parler en anglais et en français. Rire et danser. Prendre le rickshaw, ce minuscule taxi qui fait penser au mélange d'un pousse-pousse et d'une mobylette. Aller se balader dans des marchés. Se dire que c'est vraiment très différent de chez nous.


Penser à la devinette de Pauline. Soulever beaucoup de poussière.

Profiter des derniers instants avec Marie avant de la revoir en janvier, continuer encore et toujours les essayages, jusqu'au bout.

Et finir par rentrer, lessivée, de cette semaine trop courte et trop longue, de ce pays plein de paradoxes que je n'ai eu le temps que d'entre-apercevoir, mais où j'ai envie de retourner, pour donner corps à mes envies de couleur. Pour les odeurs on repassera. Et la prochaine fois je ramènerai des beaux tissus, parce que, même si les saris sont des choses quasiment impossibles à porter ici, ce sont parmi les plus beaux vêtements du monde.

Et revenir, la tête un peu douloureuse mais claire. Je repartirai.

mardi 30 octobre 2007

Quand on est aussi une Martine

Merci Mademoiselle Cococerise pour cette belle dédicace... J'ai vraiment bien ri en la voyant, du coup je partage...

Ah et puis être mannequin cabine, c'est fatigant... Déjà d'essayer des vêtements toute la journée, c'est dur. Vous voyez les filles, une journée entière de shopping? C'est crevant hein? Eh bien là c'est ça... en pire. Parce que dans la journée shopping, on s'accorde des pauses. Là non. Et en plus tous nos travers sont notés... Trop cambrée, grassouillette du haut des bras, ce genre de choses. Je m'arrête là où la décence m'oblige. Bref, ce n'est pas de tout repos. Mais je vais en Inde dans moins de deux semaines. Je ne vais pas me plaindre non plus.