mercredi 28 novembre 2007

Quand c'est déjà un peu Noël

Chez moi, à Paris, c'est Noël depuis le premier novembre. Oui j'étais outrée "mais comment ils osent faire ça, c'est à peine halloween" toussa toussa, même si je ne cautionne en aucune façon la fête d'halloween, mais bref, c'était trop tôt.

Et puis, comme chaque année depuis 3 ans, je m'habitue. Et même. Je me laisse porter par ces lumières, et cette rêverie. Et je pense à Noël.

En lisant le post de Sabine, je me suis demandé pourquoi moi j'aimais autant Noël, quand d'autres voient cette fête arriver avec une angoisse grandissante, une nostalgie ou tristesse voilée,un agacement certain, ou même une bête indifférence.

Moi j'ai de nouveau cinq ans à l'approche de Noël. Et j'aime cette régression, parce que ça me fait penser, dans le désordre, à tout ça :

- quand quelqu'un de la famille secouait des grelots de l'autre coté de ma fenêtre pour me faire croire que le père Noël arrivait (il fallait quand même monter à l'échelle pour ça, vu que j'étais au premier étage, sous le toit)
- quand je racontais des histoires de Noël aux petits pour les faire patienter
- mon père faisant des tests culinaires sur ses cobayes (pas tout le monde parce qu'on a plein de gens très très difficiles dans la famille)
- ma grand-mère maternelle racontant des bêtises (beaucoup) parce qu'elle a bu trop de champagne
- mes cousines et moi se moquant d'elle
- ma grand-mère paternelle nous donnant les bredles
- un Noël en Alsace, où je suis allée à la messe de minuit avec mon père, et à la sortie de laquelle on nous a donné des oranges et du chocolat
- toujours en Alsace, ma grand-mère attendant le 24 au soir pour nous montrer le sapin, parce que ça a toujours été comme ça
- à 8 ou 9 ans, un des fous rires les plus mémorables avec ma cousine, et en buvant du coca
- ma tante manquant de faire une crise d'hystérie quand elle montrait le père Noël (toujours le même au fil des ans) à ma cousine "Regarde ma chériiiiie, c'est le père Noëëëëëël"
- un repas, en famille, tous ensemble, tout bêtement
- ma grand-mère maternelle parlant à mon beau-cousin (et surtout, notez le fait qu'elle s'adresse directement à lui) "Et Huoy, il est allergique aux crevettes?"
- rire de ça
- et me dire, encore et toujours, que j'ai une chance incroyable d'avoir la famille que j'ai, et les aimer tous, sans condition, aimer ce clan, aimer les défauts des gens, et aimer en rire, aimer ces commérages qui passent on ne sait trop par où et qui finissent par revenir à l'envoyeur qui ne les avaient jamais envoyés...

Peut-être que c'est pour tout ça que j'aime Noël. Je pourrais trouver encore des dizaines d'anecdotes, et je n'en vois pas une seule qui ferait pencher la balance de l'autre côté. A part peut-être le fait de mettre la table. Parce que ça, c'est assez chiant en fait.

Et j'aimerais vraiment pouvoir partager ça avec mes amis qui n'ont pas ma chance. Pour qu'ils aiment un peu Noël eux aussi.

mardi 27 novembre 2007

Quand on mange du chocolat

Je ne sais pas pourquoi les soirées ici sont si longues... Mais du coup, j'ai eu envie de parler de chocolat, peut-être à cause de toi, ma Marionnette, qui m'en proposes.

Je n'oublierai jamais ce geste, que toi et la grande bouclée avaient fait, quand j'étais malheureuse, qu'un vilain garçon m'avait laissée tomber. Ce chocolat réconfort et salvateur. Venant de mains amies. Ce chocolat qui a toujours ce côté réconfortant, mais plus la même force parce que ce n'est pas vous qui me l'offrez.

Pourtant, je n'ai pas besoin d'être triste pour en manger du chocolat. Ou même ne pas en manger. Avoir une tablette dans le placard, et ne pas y toucher pendant un mois. Et, quand on l'ouvre, n'en prélever qu'un carré. De temps en temps. De cette consommation parcimonieuse naît la sensation de faire durer le plaisir.

Ah le regard des parents qui voient le chocolat béni de Pâques se perdre à cause de cette maudite manie de "faire durer le plaisir" ! Et finir par le manger en le trempant dans le café, en espérant que je ne remarquerais pas mon stock diminuer.

Et à côté de ça, manger la tablette en une heure. Parce que le goût est un baume sur le coeur, la gourmandise et la déprime. Ah les vertus du chocolat! Pourquoi ce paradoxe de sa dégustation?

En tout cas Marionnette, merci pour le chocolat.

Quand on va aller dormir

Continuer à apprendre. S'émouvoir des choses que l'on nous dit. Ne pas rester sur le bas côté de la route à regarder passer les voitures. Essayer de grimper parfois.

dimanche 25 novembre 2007

Quand on était en Inde (pour le travail)

Alors je suis partie. En Inde. A Delhi. Vous savez, ce genre de voyage dont on rêve quand on veut... Découvrir le monde. Tout bêtement. Je m'étais imaginée l'Inde. Ses couleurs, ses odeurs, ses épices, ses sourires. La pauvreté je savais, ne nous leurrons pas, mais elle ne faisait pas partie de mon paysage. Ou en arrière plan. Très très loin.

Et en fait non. C'est la première chose qui vous saute au visage et qui vous retourne le coeur et le corps. Les odeurs aussi. Ces odeurs... de... Ne cherchez pas, ce ne sont pas les épices. Non. Ce sont les gens quand vous êtes au milieu de la foule. Cette odeur corporelle si forte et si identifiable. A cause des épices peut être? Sans doute. Très probablement même. Et les odeurs du dehors. Ces relents de macération, d'égouts, de crasse, et des déchets qui sont empilés sur le bord des routes. Et les odeurs des rivières. De ce qu'on nous a dit. Parce que les rivières, on ne les a pas vues. C'est même plutôt le contraire. Tout ce sable, toute cette poussière. Secs. Alors pour respirer on se met parfois du tissu sur le visage.

Puis vient la pauvreté. Non, c'est vrai. Elle est là en même temps que les odeurs. La vue de la pauvreté et l'odorat donc. Ces gens qui vivent sous des tentes le long des routes. Qui viennent vous voir à la fenêtre du taxi. Qui restent. Qui attendent. Mais quoi? Quel geste peut les sortir de leur misère? Cette déculpabilisation de ne rien faire parce que "si on donne à un (des sous, à manger, des cahiers, des stylos, au choix) dix arrivent par la suite". Oui mais ne rien faire, c'est dur aussi. Alors on détourne le visage, la musique aux oreilles, un livre sous les yeux. Et le feu passe au vert. Mais il y a d'autres feux. Et ces vaches squelettiques qui se baladent partout. Qui se nourrissent sur les tas de détritus. Et ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui vivent au milieu des immondices.

Arriver à l'hôtel finalement. Et là, décalage complet. Le luxe et la grandeur.

Choyées par les employés, aux petits oignons. Choyées par les fournisseurs. Le thé, les gâteaux, le lunch. Souvent des petits sandwichs au fromage et aux tomates, pour ne pas tomber malades. Des essayages. Longs, très longs. Un nombre incalculable de vêtements à essayer. Trop serrés, trop grands, "perfect, ok GAP" ce genre de choses. Des journées passées chez eux. Ceux qui se déplacent à l'hôtel. Ceux qui viennent exprès de Bombay. Et après ça... Se sentir épuisée. Dormir. Le décalage horaire, la fatigue, n'ont cependant pas eu raison de moi.

Puisque j'ai pu... Voir des éléphants.


Des dromadaires.



Aller à un mendhi, qui est, si j'ai bien compris, le nom de la soirée dédiée à la mariée, avec seulement sa famille à elle, une semaine avant le mariage, et aussi le nom du henné qu'ils mettent sur les mains. Avoir droit aussi à son mendhi.



Etre invitée et danser. Se sentir comme dans un Bollywood. Essayer de mettre en pratique la leçon de "caresser un chien en dévissant une ampoule" mais être un peu mal à l'aise. Goûter un kulfi, une glace indienne, très bonne.

Et revoir Marie. Souvent. Aller à une soirée sur un toit, rencontrer des gens. Parler en anglais et en français. Rire et danser. Prendre le rickshaw, ce minuscule taxi qui fait penser au mélange d'un pousse-pousse et d'une mobylette. Aller se balader dans des marchés. Se dire que c'est vraiment très différent de chez nous.


Penser à la devinette de Pauline. Soulever beaucoup de poussière.

Profiter des derniers instants avec Marie avant de la revoir en janvier, continuer encore et toujours les essayages, jusqu'au bout.

Et finir par rentrer, lessivée, de cette semaine trop courte et trop longue, de ce pays plein de paradoxes que je n'ai eu le temps que d'entre-apercevoir, mais où j'ai envie de retourner, pour donner corps à mes envies de couleur. Pour les odeurs on repassera. Et la prochaine fois je ramènerai des beaux tissus, parce que, même si les saris sont des choses quasiment impossibles à porter ici, ce sont parmi les plus beaux vêtements du monde.

Et revenir, la tête un peu douloureuse mais claire. Je repartirai.

Quand on prend le tram

Dans le tramway d'Orléans, une vieille dame, très vieille même, se fait, pas très gentiment, déloger de sa place par un aveugle. Bon, il ne pouvait pas savoir. Mais quand même.

samedi 24 novembre 2007

Quand on écrit des messages privés

Monsieur A., la grosse p*ute (ou conn*asse as you want (comme tu veux)) t'aime bien quand même.
J'en reviens pas qu'à cause de toi j'ai mis des grossièretés sur mon blog. Tu me le paieras. C'est tout.

Heu... En passant... Ce message n'a rien de sérieux hein? Et Monsieur A. il n'est même pas sérieux non plus.

mercredi 21 novembre 2007

Quand on revient

Fatiguée, décalée, prise dans les grèves que j'avais fait mine d'ignorer sous la chaleur indienne... Mais aussi heureuse de ce voyage qui fut épuisant. Mais déroutant. Intéressant. Dépaysant.

Et là... De retour. Se sentir vidée. Et écouter ça :

dimanche 11 novembre 2007

Quand l'Inde c'est après-demain

Techniquement, demain en fait. Et en vrac une semaine remplie de plein de trucs...

- Une crève indécrottable et indécrochable qui me fait penser à aller chez le médecin... mais j'ai jamais le temps (et maintenant ben c'est trop tard)

- Des filles qui débarquent chez moi après avoir fait des wouous sur une chanson même que du coup on dirait que c'est sorti tout droit de la scène de O Brother où les filles chantent dans la rivière

- L'étrange Noël de Mr Jack (eh oui en français...) en 3D c'est vraiment génial et du coup on redécouvre des détails de scènes qu'on ne voit pas forcément dans la version DVD, parce que c'est trop petit, ou dans un coin minuscule de l'image, et des lunettes dignes de Star Trek

- Des journées longues où on se retrouve à jongler entre 2 jobs... se dire qu'on tiendra pas et en fait on tient

- Les mêmes filles plus une qui viennent papoter et rigoler après un bon resto japonais

- Découvrir qu'on peut dessiner sur la DS et vraiment rire parce que ça ressemble à rien

- L'attente et la hâte de partir en Inde même si c'est pour travailler, et une angoisse sourde parce que je me pose vraiment trop de questions sur tout

- Se vexer intérieurement parce qu'on a des "épaules de catcheuse" et que c'est répété au moins quatre fois dans la même semaine

- Avoir envie de goûter le Chaï indien le vrai de vrai

- Penser aux beaux tissus que j' espère trouver mais peut être que je n'aurai pas le temps ça se trouve...

-Faire une liste monumentale pour le samedi, et, à l'heure qu'il est, ne pas avoir fait sa valise

- Un cours de piano où mes doigts sont tout rouillés mais où je me rappelle quand même de certains trucs ce qui n'est pas une mince affaire après sept mois

- Un visa indien dans le passeport... c'est la classe après le visa chinois

Et puis bon, je vais quand même faire ma valise... mais est-ce que je prends des robes ou non? Je sais pas quoi mettre dedans! Au secours!

dimanche 4 novembre 2007

Quand le temps passe comme de rien

Deux ans déjà. Deux ans qu'il est parti et que ma vision du monde a changé. A tout jamais. Bouleversant mon optimisme que je pensais immuable.

Se dire que sa vie n'aura été qu'une étoile filante. Brillant intensément sur les nôtres.

Il avait peur qu'on l'oublie. Jamais ce ne sera le cas. On a grandi ensemble. Proches et lointains parfois. Sa maladie nous a rapprochés, en nous éloignant aussi. Cela faisait partie des choses qu'on ne pouvait pas gérer. Pas comprendre. Et il acceptait tout cela, en se battant, jusqu'au bout.

Et il y a deux ans, même si nous savions que ça allait arriver, même si nous essayions de nous préparer, quand la fin est venue, tout est tombé. Je ne sais pas pourquoi ça s'est brisé à l'intérieur de moi comme ça. Est-ce parce qu'il était si jeune? Est-ce parce que ça me renvoyait la mort future de mes proches dans mon esprit? Je l'aimais, comme on aime un ami avec qui on a grandi, mais dont on s'éloigne. Comme on aime quelqu'un qu'on connaît depuis toujours. Mais je ne connaissais pas toutes ses craintes, ses espoirs, ceux qu'il partageait avec sa famille. J'ai ce regret de ne pas avoir essayé plus de communiquer avec lui quand il a eu le plus besoin de parler. Mais j'ai aussi le sentiment d'avoir été présente, à ma façon. La seule chose que je sais, c'est que je n'ai pas été forte. Que je n'ai pas su gérer cela. Que je ne saurais pas comment gérer si ça arrivait encore. Alors je me cadenasse. Je souris et je ne pleure plus devant les films. Et quand ça m'arrive c'est une petite victoire sur moi. Mais j'ai parfois l'impression d'avoir un coeur de pierre. Quelqu'un qui me connaît très peu m'a dit avant hier "il faut que tu compartimentes tout, tu ne laisses rien dépasser, tu laisses de la place à l'imprévu parfois?" et il avait raison. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais il m'a cernée très vite. Ah... Chasser les démons.

Chacun porte ça en soi, comme il peut. Chez moi ça ressort ponctuellement. Je voulais écrire ma propre bouteille à la mer, à son intention. Ce sera chose faite. En attendant, je pleure un peu et je ne l'oublie pas.

Quand on est coincée chez soi...

Normalement, ce week end, je devais être à Lyon. Et, un gros rhume se jetant allègrement sur moi, allié à la force médisante de la SNCF qui est vraiment trop chère... Je suis restée chez moi. A dormir et à ne rien faire... Un peu déçue de ne pas être parie, et contente d'avoir enfin un week end tranquille...

Avoir une visite improvisée avec un bon cake au citron dans son sac, très citronné paraît-il mais finalement pour moi c'était une bonne chose vu que je ne sens rien. Visite qui s'est prolongée en soirée avec un Merlin l'Enchanteur qui ne lasse pas. Avec une Madame Mim très drôle et un Clay très bête.

Ah et aussi une visite de Galliéra avec des amies. Une expo sur les années 20. Des robes magnifiques. Brodées, perlées, dentelées, japonisantes. Des thèmes intéressants au niveau de l'agencement des vêtements. De grands manteaux que je n'aime pas. Mais qui sont intéressants aussi.


Crâner avec son nouveau et très joli sac, fait par une créatrice de talent, qui en plus s'appelle comme une chanson de Daisybox, Le Dessert, qu'on aime bien.


Et se dire que c'est parfait, qu'il fallait que ce sac soit porté par une blonde. Et même que maintenant je vais me mettre à taper les garçons.


Enfin, dormir et dormir encore. Et se doper. Et se réveiller la nuit parce qu'on a le nez bouché. Et ne pas réussir à se rendormir.

Et puis écrire des posts qui deviennent un grand n'importe quoi et c'est pas grave...