vendredi 30 avril 2010

Ces histoires qu'on nous raconte #14

Chaque femme est un roman, d'Alexandre Jardin


A la bibliothèque l'autre jour j'ai emprunté plein de livres, pour le plaisir de toutes les possibilités qui s'offraient à moi... Et je cherchais un livre d'Emmanuel Carrère, mais je ne le savais pas à ce moment-là, je pensais que c'était Alexandre Jardin qui en était l'auteur. Or les deux ne se ressemblent pas du tout, mais là encore, je ne le savais pas à ce moment-là.

Donc, pour ne pas repartir trop dépitée, j'ai pris un livre d'Alexandre Jardin sous mon bras, Chaque femme est un roman.

Dans ce livre, Alexandre loue les femmes qui l'ont fait changer, et aidé à appréhender le monde d'une autre manière. Sur le papier, cela semble très sympathique, mais au fur et à mesure de la lecture, j'ai trouvé ça redondant... Les personnages décrits sont hauts en couleur, réels ou pas, peu importe finalement, mais à un moment ça suffit un peu. On a compris son point de vue. Et son écriture est sans doute trop emberlificotée pour moi. J'aime quand c'est simple, efficace, quand les images parlent d'elles-mêmes et pas quand on a besoin d'ouvrir son dictionnaire toutes les cinq minutes pour comprendre le texte (c'était déjà pour ça que L'élégance du hérisson m'avait agacée). C'est un peu le cas dans ce livre. Je ne peux pas dire trop non plus, la lecture n'était pas affreusement désagréable, mais une chose qui me fait réaliser que la balance penche plutôt du coté moins que plus, c'est que j'étais contente de finir ce livre...

Alors pour la suite on verra, je recommencerai peut-être avec Alexandre, mais avec un vrai roman cette fois !

jeudi 29 avril 2010

Tri express

Un petit mot sur Tri Express, où j'ai dîné dimanche soir.


Je crois pouvoir affirmer avec certitudes que je n'ai jamais mangé d'aussi bons makis de ma vie. C'est dans ce restaurant que le chef Tri fait de la cuisine japonaise "fusion". J'en avais souvent entendu parler, cela semble très branché à Montréal, mais je n'avais jamais eu l'occasion de goûter en vrai. Je ne sais pas si c'est partout aussi bon, mais là, comme dans quelques rares grands restaurants, j'ai senti se matérialiser les images du début de Ratatouille, vous savez quand Rémy explique à son frère ce que peuvent donner les saveurs mélangées. Eh bien là il y avait tout : le croustillant surprenant, la douceur en bouche mais aussi réveillée par des épices savamment dosées et ce je-ne-sais quoi qui chatouille les papilles...

Tout semblait bon, et, si on ne tape pas dans le homard dès le début, les prix, quoiqu'un peu plus chers que dans un restaurant "classique" ne sont pas pour autant inabordables. Et pour moi, pour un restaurant de cette qualité, c'est vraiment une bonne chose!

Tri Express
1650 Laurier Est, Montreal
514-528-5641

5 mois et toutes mes dents


Arf la rime ne marche pas mais quand même !

Peu de nouvelles du front mais tout va bien ici. Comme promis le printemps est une véritable bouffée d'air pur... Quand il ne se décide pas à disparaître sous quelques centimètres de neige ! Eh oui, la grande surprise était hier, quand la neige s'est décidée à tomber, un 27 avril. On n'a pas idée, même si la météo avait prévu tout ça. Mme la météo a aussi prévu 19°C pour vendredi, et 22°C pour samedi. Je veux bien la croire, vu qu'elle a prévu la neige !


Voilà, ça c'est de nuit parce que je n'ai pas voulu mettre le nez dehors de la journée, mais le soir, comme le mardi le cinéma est moins cher, je me suis prise en main pour aller voir Greenberg, avec Ben Stiller. Hier, en sortant du film, j'étais plutôt mitigée, parce que le personnage n'est pas si attachant, que je n'étais pas moi non plus au top de ma bonne humeur... Mais à posteriori, je crois que j'ai bien aimé ce film. Il correspondait bien à mon humeur du moment (mi figue-mi raisin) et je dois admettre que j'aime bien les films de bras cassés, de gens paumés qui ne savent pas ce qu'ils veulent, où ils vont. Ils font chier les autres autour, sont trop compliqués pour eux-mêmes, et, même si on a envie de leur mettre une bonne paire de claques, au bout du compte, on les aime bien. Voilà l'effet que m'a fait ce film.


Sinon, pour revenir à mon habituel "bilan" mensuel... Le travail est fini pour l'instant, mais je travaille à créer de nouveaux liens, qui peut-être déboucheront sur des contrats, je l'espère en tout cas. Et puis, cette dernière semaine, j'ai profité de la présence du Doc pour me relâcher un peu... Pis de toute façon je bossais pas.

Enfin je dis me relâcher, mais j'ai aussi arpenté les cours de danse avec une amie, et j'ai découvert qu'en fait j'aimais bien me remuer le popotin. Ouh la la je suis vraiment très classe ce soir ! Mais ceci dit, c'est très vrai. Aller à ces cours de danse m'a fait réaliser que j'aime ça, danser, même si je me sens gauche et pas du tout gracieuse, il y a un bien-être qui en découle qui est très appréciable. Une énergie et un sourire sur mon visage à la sortie du cours de danse africaine... Les jours passant, après mes 3 cours sur 3 jours consécutifs, le sourire s'est un peu figé pour laisser place à un "j'ai mal" beaucoup plus approprié à la situation de vendredi soir. Mais avec cette satisfaction d'avoir essayé ce que je voulais, et de finalement m'être inscrite à la danse africaine.

Et maintenant que j'y suis, je ne me trouverai pas d'excuse pour y échapper, après tout, ça fait du bien, et je sais que je vais pouvoir progresser (merci monsieur le prof optimiste).

Pour le reste, je passe du bon temps. J'ai "écouté ma première game de hockey" dans un bar lundi soir. Pour la traduction littérale : j'ai regardé mon premier match de hockey dans un bar lundi soir. On m'a expliqué les règles rapidement "C'est comme au foot sauf que les joueurs peuvent passer derrière le but et se battre" et c'était parti. Pas de bol (ou si justement) pour moi, l'écran était dans mon dos, donc je ne me retournais qu'aux cris des gens dans le bar, du coup je loupais toutes les actions, mais en même temps, je discutais aussi avec mes copines, et j'étais dans l'ambiance, donc, même si ce n'est pas encore le jour où j'ai pu comprendre le jeu, j'ai passé une très bonne soirée.

Et puis je commence à faire comme les gens ici... Le week end je pense brunch, c'est une religion ici. D'ailleurs je suis allée à l'Evidence, sur St-Denis, et c'était gargantuesque, pas trop cher, et bon avec un jus de fruits frais qui déchirait sa race ! (oui ça me manque de jurer en français, ça me manque de jurer tout court) Et l'assiette en elle-même se défendait pas mal non plus. Après ce brunch on est allé digérer dans un parc, à Lafontaine, écouter les musiciens manouches d'à côté, en compagnie de plein de gens qui viennent passer leurs weeks ends ensoleillés dans les parcs...

Je vais aussi à Juliette et Chocolat, faire des cures de vrai chocolat. Avec un chocolat viennois à l'ancienne, et un brownie au coulis de caramel au beurre salé... L'ensemble est une tuerie mais la prochaine fois je veillerai à les prendre séparément pour être sûre de ne pas frôler l'overdose.


Et en me baladant dans les magasins vintages (à ce stade ce n'est plus une simple friperie) sur St-Laurent, j'achète une barrette à plumes rouges, comme celle de mon amie Aude, parce que c'est beau et que c'est bien de pouvoir faire un peu cancan certains jours...


Et je vais au théâtre, voir des pièces pour lesquelles j'ai fait des costumes, comme Red Noses, une pièce finalement assez obscure vu qu'elle était en anglais et déclamée avec un accent anglais moyennageux très difficile à comprendre... Heureusement que j'avais la tête à regarder les costumes et qu'il y avait beaucoup de moments de "spectacle" pur. Ou d'autres pour lesquelles je n'ai pas fait de costumes, comme Félicité. Et là encore, comme pour Greenberg, il faut un peu de recul pour dire si on a ou non aimé la pièce. Et dans mon cas, j'ai aimé, même si (ou justement parce que) c'est complètement barré, on rit, puis on rit jaune, puis on rit moins, puis on re-rit... On est perdu mais on se laisse porter.

Et demain soir je vais voir la première de Et Vian! Dans la gueule! au TNM. Puis un spectacle de cirque. Puis la présentation du film de ma coloc.



Ce qui est bien en tout cas, c'est que j'ai beau ne pas travailler, je ne m'ennuie pas ! Même si j'ai hâte de retravailler...

samedi 17 avril 2010

Ces histoires qu'on nous raconte #13

Et le petit (tout petit) livre d'aujourd'hui, c'est :

Je ne sais pas, de Mathieu Boogaerts


J'ai eu de la chance, pour Noël, en février (eh oui ici on fête aussi Noël en février, surtout quand la famille débarque à ce moment là) ma petite soeur m'a offert ce livre, dédicacé par Mathieu, d'un beau "Bonjour Léa!". J'aime ça. C'est mon livre.

J'ai attendu un peu pour le lire, comme on garde ses chocolats après Pâques parce qu'ils sont jolis... Mais si, vous savez..? Oui hein ?

Eh bien après avoir attendu comme ça, je l'ai englouti en moins de deux temps trois mouvements. Parce qu'en effet, c'est un petit livre. Mais qui permet de mieux cerner le chanteur, Mathieu Boogaerts, son écriture et sa musique, mais pas que. La musique en général. Parce qu'il nous parle de sa démarche. Il y a un petit côté "recette de cuisine" qui donne un côté plus artisanal, concret, à la création, et gestation des chansons. Mais on lit aussi au travers des lignes le perfectionniste, qui ne laisse pas sortir sa chanson si elle n'est pas exactement ce qu'elle doit être, ou si elle ressemble trop à, ou a un air de... On se rend compte de la peine d'être un artiste parfois (souvent?) se pose trop de questions, et cultive son unicité par trop de moyens. Pour au final parfois n'être que le reflet de lui même. C'est vrai aussi pour Mathieu Boogaerts. Mais là où c'est touchant, c'est que d'une certaine façon, il l'admet. Et il a aussi cette remise en question à chaque album, comme s'il remettait sa vie en jeu. Même s'il cultive l'art de l'artisanat, justement.

Un être de paradoxe comme je les aime, ce Mathieu.

jeudi 15 avril 2010

Montréal au printemps

Bon voilà. Tout plein de trucs à raconter depuis un mois en fait. Parce que voilà, déjà plus de quatre mois et demi ici, soit plus du tiers de mon année de PVT.

Et tellement de choses ces derniers temps. En fait je triche un peu. Parce qu'il y a un mois tout pile, j'avais le moral dans les chaussettes. Mais les amis, loin ceux de longtemps, près les plus récents, ont su trouver les mots pour m'aider. Et peu à peu, le printemps s'y est mis, et de fil en aiguille, le travail aussi.

Parce que oui, le travail était ma préoccupation première ces derniers temps... Et quand il est revenu, un poids s'est soulevé. Comme à chaque fois d'ailleurs. Je me demande quand viendra le temps où je m'habituerai à cet état non permanent du travail de costumière ? Alors que c'est justement ce qui me plaît, c'est ce qui me fait aussi le plus peur. Mais pour l'instant croisons les doigts pour que ça continue, les contrats s'enchainent.

Récemment j'ai travaillé pour l'université Concordia, une université anglophone de Montréal. C'était pour une pièce qui s'appelle Red Noses, et qui se passe en France au Moyen Age, avec en fond historique la peste noire. A priori c'est une comédie satirique, on verra bien, je vais aller voir ça dimanche.

Ce qui est chouette là encore c'est les rencontres que j'ai faites en travaillant là-bas, notamment la fille qui a fait appel à moi, elle fait du roller derby, je ne sais pas si vous connaissiez, moi non avant qu'elle m'en parle, mais j'ai trop envie d'aller voir ses matches maintenant quand elle en aura. Ca a l'air complètement fou ce sport. Du coup c'est drôle quand je parlais d'elle à des gens qui la connaissent, ils m'ont tous dit qu'elle était un peu tarée, et ça tombe bien, j'aime bien les gens un peu tarés.

J'ai fini ce travail (et les robes médiévales qui allaient avec) lundi, et ça tombait bien, parce que lundi matin j'avais dans ma boîte mail un mail de quelqu'un qui avait besoin d'aide pour un rush de costumes... Je suis donc arrivée à la rescousse aujourd'hui, tel un chevalier blanc sur son fier destrier !... Et de nouveau j'ai rencontré de chouettes filles, j'ai parlé anglais, et français, et franglais. Mais surtout anglais. Moi qui avait peur de ne pas parler anglais ici je suis rassurée. Je suis dans une coloc internationale, je bosse avec des anglophones, mon anglais ne se porte pas trop mal. Ouf!

Et puis je n'ai pas trop parlé de la vie ici ces derniers temps, mais outre le travail, je profite de la ville et du printemps. Comme tout le monde ici en fait ! Je n'avais jamais vu une ville se réveiller comme ça... Quoique je n'ai pas vu Oslo ou Stockholm sortir de l'hiver, j'imagine que ça doit être plutôt impressionnant là-bas. Mais ici, même si l'hiver n'a pas été si froid, il a été long, et on sent que les gens sont habitués à hiberner dans le sens réel du terme, pas comme en France où on réduit les sorties mais où on en fait quand même. Ici il y a quelque chose de plus latent. Par contre, il y a ce truc de quand on sort, c'est pour profiter de la neige, alors on chausse ses patins, ses raquettes, ses skis... Et on file ! Mais bon, ça je ne l'ai pas trop vu finalement.

Par contre, j'assiste au réveil du printemps, et je le vis aussi ! L'euphorie est collective et communicative. Et donnez nous un week end à 25°C de moyenne, et là, c'est physique, on se sent bien, on est de bonne humeur, on a envie de rire et de danser, de tourner dans le grand couloir de l'appartement, de sautiller en poussant des petits cris ! Et aussi, de s'acheter une nouvelle jolie robe. Surtout quand on part en quête d'une veste de mi-saison. Bon ben déjà premier constat : les vestes de mi-saison ça existe pas ici. On passe de la veste d'hiver en laine à... rien. Ou si, une veste en jean. Mais moi ça me va pas. Il me faut un truc qui me ceintre la taille sinon ça me fait des grosses fesses. Bon ça m'embête pas, je me connais, je le sais. Sauf que les Canadiens ils sont pas trop au courant. Alors ma quête pour l'instant ne fait que commencer (et non je ne veux pas d'un gilet). Seulement quand on met une Léa frustrée de veste dans un Urban Outfitters, ben ça fait une victime beaucoup plus réceptive à une jolie robe.

Voilà l'objet du délit. Bon je franchis des caps sur ce blog en mettant une photo de ma tenue, mais j'avais quand même envie de partager avec vous (mais surtout mes copines qui lisent) : vous avez vu comme c'était impossible de résister ? En plus étrangement ça fonctionnait vraiment bien avec mes collants roses fluo et mes bottes rouges... Bon c'est vrai que j'ai pas peur des mélanges toniques en général, mais là ça l'était vraiment.

Et du coup j'ai pu me balader dans la ville juste comme ça, sans rien sur le dos (ben oui il faisait 25 dehors) mais j'avais quand même mon gilet dans mon sac, au cas où.

Et puis j'ai pu fixer un peu plus les couleurs de la ville en me promenant. Montréal n'est pas une ville facile d'accès quand on arrive au début de l'hiver. On a beau savoir que la ville se réveille au printemps et pétille l'été, on se dit que ça ira mieux, mais ce n'est quand même pas facile. Et puis, au soleil, quelque chose se passe. Même si les couleurs avaient toujours été là, c'est différent, maintenant, on les voit. Et on découvre vraiment l'art urbain des tags. C'est un moyen d'expression qui m'a toujours plu et touchée, mais jamais je ne l'ai trouvé autant approprié qu'ici. Je vous laisse avec quelques photos de la ville, parmi d'autres...











Et puis, comme ces temps-ci je ne fais que passer (juste ces temps-ci me direz vous ? et vous auriez tout à fait raison) sur mon blog, j'espère que vous allez bien et que le printemps vous réussit à vous aussi.

samedi 10 avril 2010

Ces histoires qu'on nous raconte #12

Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de livres. Pourtant ceux que j'ai lus dernièrement m'ont beaucoup touchée. Il valait mieux parce que je lis peu en ce moment. Peut-être le manque de transports en commun. (Et aussi parce que sur les longs trajets de bus je joue à la DS)

En tout cas, voici le livre d'aujourd'hui :
Les déferlantes, de Claudie Gallay

Tempête, sculpture, mort, amour, mer. Les déferlantes c'est un peu tout ça. Claudie Gallay nous emmène dans un univers austère, sauvage, pourtant commun à ceux qui peuvent connaître la solitude des campagnes françaises. On le sait. Mais le lire de cette façon, ces passés lourds de conséquences, ces histoires de famille qu'on se balade de l'enfance à la vieillesse...

Tout ça, plus une écriture dure, mais coulante, comme pour exorciser la douleur, un chant d'amour, un chant d'adieu. La beauté des amours naissantes, le temps qui apaise la peine de celles qui disparaissent.

Ce livre, lu dans une période pas forcément facile pour moi, a été une respiration, l'affirmation de ce que je savais : la possibilité des choses, le jour nouveau qui arrive plein de promesses, même dans les difficultés. C'est lire entre les lignes, mais c'est ce qu'on y trouve. Un optimisme qui passe à travers la peine, la tempête, les éléments qui se déchainent. Cet optimiste, cette vie après tout, vient comme une récompense, un soleil après la pluie.

Oui j'ai aimé et recommande, et je dirais... Peu importe le moment de votre vie, ce livre est de ceux qui font réfléchir, et qui portent.

dimanche 4 avril 2010

Montreal -40°C

Encore une parenthèse musicale locale avant de faire un vrai billet, en plus, c'est un vrai décalage avec le temps, puisqu'aujourd'hui il a fait environ 25°C dehors, l'occasion pour moi de mettre une robe comme si j'allais à la plage, c'était bon. En tout cas, là c'est Malajube avec Montréal -40°C et ça donne la pêche !

vendredi 2 avril 2010

Bernard Lavilliers

C'est une chanson qui va bien avec le soleil, la bonne humeur (c'est étrange j'allais naturellement l'écrire bonhumeur...) et les week ends un peu plus longs :