mercredi 30 mai 2007

Paraît-il qu'il faut que je vous parle de chaussures...


... Selon Monsieur A. Alors, je lui dédicace expressément tous les billets qui seront consacrés à mes chaussures dorénavant. Et en plus, pour faire durer le plaisir, je ne parlerai que d'une paire à chaque fois que j'aborderai le sujet. On verra bien sur combien de paires je tiens !

Pour commencer, mes chaussures de princesse. Ah non, c'est vrai, j'avais oublié, j'avais déjà fait un billet sur mes chaussures de Minnie (ou Dorothy, comme vous préférez)!

Ici, c'est une histoire différente. Avant celles-ci, je n'avais pas de chaussures "de dames" (lisez "de talons de plus de 2 centimètres"). Et il y a deux ans, je me suis sentie prête. Les talons et moi, ça allait commencer. Mais bon, on ne sort pas d'une vie de kitschouille et de rose de petite fille comme ça... Quand je les ai vues, j'ai su. C'étaient elles. Je les voulais. Mais elles étaient trop chères bien sûr. Évidemment, les chaussures sont toujours trop chères.

J'ai patienté. J'ai lorgné. Je leur tournais autour, mais j'attendais. Et sont venues les soldes. Et là, sans attendre, je les ai achetées.

Au bout de mes pieds, elles me donnent l'air d'une princesse. Bon, c'est sûr, il a fallu supporter de nombreuses ampoules, et s'habituer aux talons. Mais maintenant, elles sont mon excuse pour me mettre en jupe, et dire "j'ai mal aux pieds" pendant les soirées. Parce que les ballerines, c'est bien mignon, mais si elles nous empêchent de nous plaindre pour une raison futile, elles nous enlèvent un peu de ce qui fait de nous des filles !

lundi 28 mai 2007

Beuhaa

Vu dans la rue, tout à l'heure, en rentrant des courses : un gros rat mort, les quatre fers en l'air. Il était énorme! Il devait faire au moins 30 cm de long... J'ai failli prendre une photo pour la mettre ici, mais je me suis dit que ça serait peut être un peu glauque...

Et vous? Vous avez déjà vu des trucs crado comme ça dans la rue?

vendredi 25 mai 2007

Pourquoi ?

Pourquoi les crèves reviennent avec les beaux jours ? C'est usant à la fin...

Mon fond

A la demande de Sabine, voilà mon fond d'écran :


Je l'ai trouvé chez Anne-So, et j'ai complètement fondu... Il est tout sucré, tout rose, tout ce que j'aime!

Et puis comme ce genre de truc ça se refile, c'est pour Marionnette et Oufili. Eh oui, au boulot les filles !

mercredi 23 mai 2007

Tartes flambées, cigognes et petite cousine

Il est des voyages comme des histoires. Certains sont simples et en lignes droites. D'autres sonnent comme des retrouvailles. Avec des gens perdus de vue depuis des années, de la famille qui plus est. Et puis avec un pays, et des racines. Cette sensation d'appartenir à un endroit.

L'Alsace. On peut se moquer des alsaciens. De ces français de l'intérieur. On ne va pas se priver d'ailleurs! Riche de ses jackies magnifiques aux voitures tunées qu'on repère à dix kilomètres, ou de ses alsaciens pur beurre (ou pomme de terre) qui parlent avec un accent à couper au couteau, de son patois qui mélange l'allemand au français en plaçant des mots en "vrai" français au milieu de ce charabia, de son humour potache qui ne vole pas plus haut que le tuyaux d'échappement des voitures suscitées... Riche aussi de sa cuisine qui décline la pomme de terre de 365 façons (gratins de pommes de terre aux macaronis par exemple...).

Mais riche aussi de ses paysages, de ses maisons à colombages, de ses villages colorés, de sa neige l'hiver, de son soleil l'été, de son marché de Noël, de ses bredles, de ses travaux manuels, de ses grands-mères qui tiennent la maison.

Voilà. Je suis une inconditionnelle de l'Alsace je crois. Car dans toutes les richesses que j'ai citées plus haut, de celles qui font rire comme les autres, plus terre à terre, il n'y en a pas une que je n'enlèverais. Elles font toutes partie de l'Alsace que j'aime. Et puis je pourrais rajouter les souvenirs d'enfance, les mytilles, les balades en forêt, les miradors, les ballots de paille, le début des études et de l'indépendance...

Et donc ce week end, j'y suis retournée, pour une grande réunion de famille, avec des gens que je ne connaissais même pas, et d'autres que je n'avais pas vus depuis des années.

Nous avons profité de ce week end pour nous promener dans des petits villages alsaciens, et voilà sur quoi on tombe quand on fait un tour vers Uhrwiller ou Kindwiller, je ne sais plus...




Je suis tombée amoureuse de cette maison... Digne du conte de Hansel et Gretel non?

Et puis en week end en Alsace, il y a forcément Strasbourg et sa petite France, les caneaux, le monde, les étrangers, les glaces de chez Franchi (miam!), d'autres maisons à colombages, une dame qui fabrique des costumes traditionnels qu'il faut aller voir et qui ne prend plus personne en stage, le pont couvert...


Enfin se retrouver dans un musée du train, avec des modèles réduits à 1/10 ou 1/8. Et un vieux monsieur qui a passé toute sa vie à les contruire. Il y en a là plus d'une trentaine, peut-être même quarante ou cinquante. Et, si on ne s'intéresse pas au train en général, on s'y intéresse cette fois-ci, parce qu'on sait que tout a été fait à la main. Et puis, avec des explications, en alsacien certes, c'est mieux.

Et si vous êtes venus jusqu'au bout, je vous tire mon chapeau parce que je ne sais plus vraiment ce que j'écris, mais c'était un bon week end au bout du compte.

En passant

"Les vaches aussi ont mal au ventre."

Moi j'aime pas...

... les gens qui mâchent leur chewing-gum la bouche ouverte.

mercredi 16 mai 2007

Hihi

Vous saviez, vous, que dans l'archipel des îles Marshall, dans le Pacifique, il y a une île qui s'appelle Bikini?

Et puis, entendu dans le RER hier

Parfois dans le métro ou le RER, on peut tomber sur des conversations rigolotes. Parfois c'est plutôt le contraire. Hier soir ce fut un de ces soirs.

Prenant le RER pour aller au théâtre, j'entends deux hommes parler un peu fort, mais pas si fort finalement. Ils auraient pu être deux amis se racontant une blague en rentrant. Mais l'un des deux disait à l'autre, très calmement :
"Si tu continues comme ça je vais t'éclater les lèvres. Arrête ou je t'éclate les dents en plus."
Ce à quoi l'autre rétorque : "Vous n'êtes vraiment pas civilisé."

Et là :
- Quoi, tu me dis que je manque de civisme ?
- Non, je dis que vous n'êtes pas civilisé, et dans une civilisation on ne se conduit pas comme ça.
- Je vais vraiment t'éclater.

Après ça, plus rien, mais on pouvait les voir bouillir intérieurement. Et, au moment où le "non-civilisé" allait descendre, l'autre lui dit "Au revoir". Le premier lui a sauté à la gorge, a essayé de l'étrangler. A ce moment là une dame est sortie en prenant bien soin de l'entraîner avec elle, et en faisant en sorte qu'il lâche l'autre.

Après, le monsieur calme est resté calme, il a réajusté sa veste et a repris son souffle. Je me demande si son "au revoir" était ironique.

Mais, encore une fois, j'ai trouvé cette violence surréaliste, tellement calme. Mais tellement forte en même temps. Ça m'a secouée...

mardi 15 mai 2007

La leçon de piano


C'est au moins la cinquième fois que vois ce film. Ce soir, un peu distraite, je n'ai pas tout regardé. Pourtant je me suis laissée bercer par cette musique qui fait tournoyer l'esprit et donne envie de pianoter. Même de jouer ce morceau, "The heart asks pleasure first".



Bon, ça n'est pas pour tout de suite, mais ça viendra.

Mais ce film, en attendant, je peux le regarder. Et voir ces couleurs en demi-tons somptueuses, cette harmonie colorée générale du film. Même Ada et sa fille, par leur pâleur, font écho au gris du ciel au blanc bleuté de l'écume des vagues. A aucun moment dans ce film on ne voit une couleur banche, saturée, tout est passé sous un filtre bleuté. Et je trouve cela absolument magnifique (je ne pourrai jamais être objective avec ce film je crois).

Et il y a donc cette musique, lancinante, répétitive, et très belle elle aussi. Qui colle aux bruits et mouvements des vagues sur la plage, aux gestes et aux courses chorégraphiées des personnages. Je repense à une scène superbe, quand Ada court dans les bois rejoindre Baines. Son mari se cache, la surprend, la rattrape rapidement, puis l'attrape, la serre contre lui, elle se débat, essaie de s'échapper, il s'accroche à sa crinoline, essaie de la déshabiller, elle tente de se faufiler sous des branches, et s'agrippe à des racines, pour ne pas se laisser entraîner. Et la pluie tombe, et la musique est là, prenante, et ce sont deux pantins qui dansent, pas ensemble, mais l'un contre l'autre, l'un après l'autre.

Et puis il y a, bien sûr, l'histoire. Pas trop compliquée ni emberlificotée pour qu'on y croie, et suffisamment creusée pour être captivante. Vous la connaissez sans doute déjà, alors je vous l'épargne. Mais c'est une belle et vraie histoire d'amour, sans le côté guimauve qui arrive trop souvent à l'esprit quand on parle d'"Amour".

Enfin il y a les acteurs. Holly Hunter fascinante dans ce rôle (SON rôle), celui d'Ada bien sûr, où elle joue une muette qui s'exprime si bien autrement, tout son corps, ses regards, parlent. Harvey Keitel presque torride dans Baines, son rôle d'homme brut, découpé à la machette, mais si touchant et sensible à la fois. Et Sam Neill, le mari jaloux, possessif, et brutal, amoureux mais blessé dans son amour propre. Enfin Anna Paquin, la très jeune Flora, bavarde, pleine de vie, et agaçante.

Pour ceux qui n'ont pas encore vu le film, rattrapez votre retard!

samedi 12 mai 2007

Spider-man


Ça faisait une éternité que je n'étais pas allée au cinéma. Pour preuve, je ne me rappelle plus du dernier film que je suis allée voir avant ce soir. Et pour mes retrouvailles avec les salles obscures, je suis allée voir Spider-man 3. J'aime ça, de temps en temps, les films à gros budget, le bon divertissement, et, admettons-le, les Américains, le divertissement, c'est leur rayon.

Je n'avais pas été déçue par les deux premiers. Ce soir un peu je l'avoue. J'ai passé un bon moment, mais un peu trop long. J'ai eu l'impression que Sam Raimi voulait nous montrer son nouveau gadget super performant, mais avec plein de fonctions qui ne servent à rien. Un peu comme un couteau-suisse qui a plus de 5/6 accessoires. En général, ceux qui sont en plus sont là pour la déco. Eh bien là, c'était pareil. J'ai apprécié les scènes d'action, la dynamique générale du film, mais bon, par exemple, trop de méchant tue le méchant. Et paf! Là, trop de méchants. Et trop de morale aussi, parce que ça, ça m'énerve, ou plutôt m'exaspère. Et puis la morale, là pareil, on dira ce qu'on voudra, mais c'est leur rayon aussi aux Américains... Oui je vous vois venir "mais nous ici, on a aussi La Fontaine, et ça, pour faire la morale, il fait la morale". Certes. Mais de là à mettre, je ne sais pas, moi, Jean Valjean, joué par notre cher Depardieu national, devant un drapeau français volant au vent (c'est le seul symbole que j'ai pu trouver, désolée, je manque vraiment d'inspiration passé minuit), ben non, vraiment, je vois pas.

Donc, ce que j'ai vu, dans ce film, ce sont des bonnes intentions, assez creusées, gâchées par d'autres bonnes intentions pas creusées cette fois. Alors ça m'a un peu gâché mon plaisir, et terni mes retrouvailles avec les salles obscures. Je ne regrette pas, non, mais, je dirais bien à Sam Raimi, comme à un bon élève, qui pour une fois a 12 au lieu de 17/20 "Reprends-toi, t'as intérêt à faire mieux la prochaine fois!" C'est pas dit qu'il m'écoute, mais je tente toujours ma chance, hein? Parce que j'irai le voir, ton 4ème, si jamais tu le fais.

Et puis la prochaine fois que j'irai au ciné, j'irai voir Jesus Camp, et ça marquera pour de vrai mon retour dans les salles obscures, parce qu'elles m'ont manqué!

vendredi 11 mai 2007

Venez voir les concerts de JOhn JOhn


Si vous ne faites rien mercredi 16 mai, venez au Sentier des Halles, parce que JOhn JOhn, c'est vraiment bien, et ça mérite le détour. Voilà le lien pour aller écouter quelques unes de ses chansons : JOhn JOhn

Concert spécial de JOhn JOhn @ Le Sentier des Halles
Le mercredi 16 mai à 21h30
Entrée : 10€

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Le Sentier des Halles : 50 rue d'Aboukir 75002 Paris / M° Sentier
Réservations : 01 42 61 89 96
Loc. Points de vente habituels

mercredi 9 mai 2007

Bannibal


Encore un post de "quand j'étais petite"... Mais ce n'est pas grave, quand j'aurai fait le tour, j'arrêterai.

Donc, quand j'étais petite, ou disons, plus jeune, j'ai traversé une phase "je deviendrai conteuse". J'étais au préalable passée par la fameuse "je serai institutrice" et l'autre "je serai comédienne" qui ne m'a pas tout à fait lâchée, je dois l'avouer.

Mais, pendant un certain temps, je me suis dit que ça serait possible, de devenir conteuse. J'ai toujours apprécié raconter des histoires, et comme j'aimais les enfants, tout cela me semblait aller de paire. Je ne voyais pas clairement comment on devenait conteur, mais je savais que c'était pour moi. Je me voyais déjà dans les classes et les bibliothèque, un jeune public attentif, et à mon écoute.

Puis, vers 13 ou 14 ans, la révélation. Lors d'une colonie sur le thème du théâtre, j'étais, avec une autre fille, la conteuse de l'histoire. Et ça me plaisait drôlement. Comme si nous étions les marionnettistes de ce conte. Un conte qui s'appelait Bannibal, du nom du roi très méchant au centre de l'histoire.

Laissez-moi vous la raconter. (Je vous ai fait une version courte...)

"Bannibal est un roi méchant. Très méchant. Qui passe ses journées à engloutir tout ce que lui préparent ses boulangers, pâtissiers, cuisiniers… Il mange beaucoup. Il mange énormément. Et arrose tous ses repas de dizaines de litres de vin.

Et s’il n’est pas content, il fait pendre ses boulangers, pâtissiers, cuisiniers, chasseurs… Et s’il a toujours faim, il mange leurs enfants : les filles à la vanille et les garçons, au citron.

Le soir, il aime qu’on le divertisse, alors il fait venir des clowns, des danseuses, des jongleurs, des acrobates, des conteurs… Qui jouent pour lui tout seul. Et si, après le spectacle, il réclament leur salaire, il les jette à ses crocodiles et ses piranhas, parce que lui, il n’a plus faim.

Petit à petit les comédiens ne viennent plus, et Bannibal a vidé toutes les réserves de nourriture de son royaume. Il se retrouve à la tête d’un pays plongé dans la tristesse et la misère.

Mais un jour arrive un mystérieux conteur. Il promet au peuple que tout va s’arranger le soir même. Il va voir Bannibal, et lui fait le meilleur spectacle qu’il ait jamais vu. A la fin, lorsqu’il demande son salaire, Bannibal se met en colère et lui ordonne de partir. Albert lui propose alors une dernière devinette, qui se réalise avec un échiquier. Il s’agit de deviner combien de grain de blés cet échiquier peut contenir. Le roi cruel accepte. Mais au fil des cases, il se rend comte de ce que cela représente. Arrivé au terme de l’échiquier, il se jette par la fenêtre, tombant aux mains des villageois. Ces derniers décident de ne pas le tuer, mais de le bannir, afin que tout le monde puisse se moquer de celui qui a perdu son royaume en une devinette…"

Et puisque vous avez été sages, voici deux extraits du livre :

« Il était une fois un roi méchant, puissant et sale.
Et ce roi très méchant, très puissant et très sale, on l'appelait BANNIBAL !
Or Bannibal était vraiment très très méchant, et même assez sadique ; très très puissant et même omnipotent ; très très sale, et même parfaitement
dégoûtant ! et ventripotent !
Comme cela se passait très loin d'ici, comme cela se passait il y a très longtemps, apprenez d'abord comment se passait chacune de ses journées.

Sachez que, tous les matins, Bannibal déjeunait à 8 heures, avec tout ce qu'il avait volé entre 7 et 8 heures à tous les boulangers de son royaume : c'est-à-dire qu'il avalait '2 pains de 4 livres, 4 pains de 2 livres, avec les baguettes et les ficelles, les sons et les seigles, les mies et les complets : puis 30 croissants au beurre, qu'il trempait dans 30 bols de chocolat au lait, suivis de 12 oeufs au bacon.
Mais les oeufs au bacon, ça donne soif, alors Bannibal terminait son petit déjeuner par 5 litres de vin. »

(…)

« Si par hasard le boulanger, le pêcheur, le pâtissier ou l'épicier n'avaient plus rien dans leur boutique ou leur échoppe, alors Bannibal prenait les enfants du boulanger, du pêcheur, du pâtissier, de l'épicier, et il les mangeait ! Sur place ! Les filles,
à la vanille, les garçons, au citron ! Et si l'épicier protestait parce que le roi pillait sa boutique, alors Bannibal le faisait fouetter. Et si le pêcheur se révoltait parce que le roi croquait ses enfants, alors Bannibal le faisait pendre.

Voilà comment se passait une journée moyenne de Bannibal. Quand il avait fini de voler, de manger, de boire, de fouetter et de pendre, Bannibal était content.

Alors la soirée pouvait commencer, la fête pouvait démarrer. »

J'aime la façon dont c'est écrit, la cruauté sans bornes du roi est vraiment palpable. Et avec tout ça, c'est vraiment vivant et très drôle aussi. J'espère que moi aussi je serai un jour capable de raconter des histoires comme ça... En plus, dans ce livre, les illustrations, faites comme des ombres chinoises, sont magnifiques.

Bannibal, d'Anne Quesemand et Laurent Berman

vendredi 4 mai 2007

David Lynch et salade de riz


This man was shot 0.9502 seconds ago,David Lynch, 2004


Un premier mai un peu en retard... Mais si je faisais les choses dans les temps ça ne serait pas tout à fait moi.

Paris sous le soleil, les Parisiens de sortie. Le parc des Buttes Chaumont envahi de couples d'amoureux, de familles, de bandes d'amis, d'enfants qui crient et qui courent dans tous les sens, de filles en soutien-gorge qui jouent au badminton. Mardi il a fait beau. Tout cela était donc normal. Et j'ai fait pareil. Nous avons fait pareil. Des Parisiens parmi tant d'autres (et autant de Parisiens éphémères que de Parisiens à temps plein).Pique-niquer. Continuer ces moments de repos au soleil, comme si cela nous était dû, comme si cela ne pouvait pas être autrement. Regarder Riri dessiner. Et garder la pause quelques minutes. Écouter un peu de musique. Et se sentir bien, sous le soleil et les arbres.

Et, vers 16h30, se dire qu'il serait peut-être temps d'aller se cultiver un peu.

Nous sommes donc allés voir l'expo de David Lynch à la Fondation Cartier. Bon, je l'avoue, je ne savais pas du tout ce que nous allions voir. Je pensais naïvement que ça aurait un rapport avec l'esthétique de ses films, une sorte de clé pour les comprendre, et puis aussi ses influences. Bon, finalement, je ne me suis pas tant plantée que ça. Parce que cette exposition regroupe ses oeuvres à lui. Ses dessins griffonnés sur des serviettes en papier (ça ils l'ont tous fait...), ses premiers dessins, ses peintures avec Bob, un personnage récurrent, ses photos déformées, et aussi toute une série de peintures noires. Et puis aussi, des photos (très belles, très construites, et un peu hors du temps, sans représentation humaines, comme un décor), des courts métrages et dessins animés expérimentaux, et un tableau réalisé en vrai, en grandeur nature. Tout ça. Eh oui ! L'homme est assez productif. Et je n'ai pas tout aimé, loin de là. Sa série de déformation de photos (des femmes nues des années 1900) m'a mise vraiment mal à l'aise. Et aussi certaines de ses peintures. Mais il y en a que j'ai vraiment adorées. Pleines de sensibilité, de tourment, et de dérision naïve aussi. Comme ces désillusions qui nous tombent dessus alors qu'on veut rester optimiste malgré tout. Et ce qui m'a beaucoup plu dans ses tableaux, ce sont les recherches de textures, qui apportent beaucoup de dynamisme, et une lumière vraiment différente. Et ça, même sur les tableaux que je n'ai pas aimés (dont un avec des yeux... pour ceux qui iront, il faudra me donner votre avis). Et pour les croquis, ce qui est étonnant, c'est qu'ils sont dans un tout autre esprit, beaucoup plus abstrait, et tous reliés les uns aux autres, et finalement, sans relation frappante avec les peintures. Et sur la durée où ils ont été faits (pratiquement toute sa vie), ils sont tous cohérents. C'est marrant, ça me frappe au moment même où je l'écris en fait.

Vraiment c'est une expo à voir. En dehors du réalisateur, on peut voir se dessiner un personnalité complexe, et riche d'un univers assez déroutant, mais intéressant. On aimera, ou pas, mais on ne ressortira pas neutre de cette exposition. Et les clés qu'elle donne pour la compréhension de son oeuvre ne sont pas évidentes à trouver non plus, mais au moins, ça pousse à faire des connexions entre les différents supports qu'il utilise pour s'exprimer.