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jeudi 12 janvier 2012

Et la bonne année...



Bonjour, bonsoir, bienvenue.

Ne m'en veuillez pas si j'ai été pas mal absente ici (c'est récurrent) c'est que j'étais... A Venise, à Porto, à ... Dole. Forcément après les deux premiers ça fait moins exotique. Et pourtant, des trois ça aura été la destination la plus chamboulante, la plus déterminante, et la plus passionnante... Parce que là bas, j'ai touché du doigt ce que je sais, aime et veux faire : j'ai créé les costumes d'un spectacle.

Avec du recul, ça ressemble un peu à du patchwork, faire du neuf avec du vieux, accorder les couleurs, les styles, répondre aux impératifs du spectacle et du cirque.

Et regarder la magie opérer, spectacle après spectacle.

Cette année qui commence, j'aimerais qu'elle soit remplie, pour vous comme pour moi, de ce patchwork qui existe aussi dans la vie : mêler les nouvelles rencontres aux anciennes, ces bricolages de-ci de-là qui font que tout tiennent ensemble, et encore un peu, et qui rendent parfois ce qui existe plus solide qu'avant. Et puis aller chercher des morceaux plus loin, pour mélanger ce qui est différent, et qui s'accorde bien, au gré des voyages, plus ou moins lointains... Enfin, une année douce et moelleuse, comme ces couvertures que l'on tire sur nous quand il fait froid, car on va avoir besoin de chaleur et de douceur en 2012.

Voilà, je vous souhaite une année pleine de couture et de création, et sans ça, qu'elle soit belle, tout simplement.

vendredi 25 mars 2011

Elle.

Beaucoup de rencontres dans ma vie m'ont faite celle que je suis. Certes quelques traits de caractère doivent m'être propres, mais je suis convaincue que l'on se forge au gré des personnes que l'on croise, plus ou moins longtemps, et que certaines personnes ont une influence si forte sur nous que nous ne serions pas tels que nous sommes sans elles.

L'une d'entre elles est une des personnes qui me connaît le mieux au monde, et qui, même si je peux dire que je la connais beaucoup, a encore beaucoup de secrets à me livrer : ma grand-mère.

C'est une personne de cette génération où le travail, comme le mariage, c'était pour la vie, qui a connu la guerre, la faim, la misère. Pour qui je fais un travail insensé, qui s'inquiète à chaque instant pour moi, qui voudrait que je change de métier pour avoir une vie plus stable. C'est sans doute un de nos rares sujets de dispute. Ou plutôt de désaccord. Elle s'inquiètera toujours pour moi, et je lui tiendrai sans doute toujours tête à ce niveau là : ce métier, cette vie, je les ai choisis. Le jour où ils me rendront trop malheureuse, j'arrêterai. Pour l'instant j'aime trop ce que je fais pour ça.

Mais malgré ce point de vue différent à ce sujet, on s'aime, et sa présence au long de ma vie a toujours été nécessaire. Elle m'a aidé à grandir, a été présente toujours, et généreuse et douce. Elle est le genre de grand-mère que je veux devenir si un jour j'ai des petits-enfants.

Et elle est malade. Elle est âgée. C'est le genre de choses qui arrivent à son âge. Que je comprends mais que je n'envisage pas. Ou que j'envisage mais que je ne comprends pas. Elle va se faire opérer dans 10 jours. Et seulement aujourd'hui, je réalise que c'est possible de la perdre.

Et ça ça n'est simplement pas possible.

mardi 22 mars 2011

Tentant. (ou pas).

Avec Twitter, j'oublie un peu de relater les petites anecdotes qui ponctuent mon quotidien. C'est un peu dommage, 140 caractères ça oblige à oublier les détails.

Anecdote presque fraîche, d'hier :

Un jeune homme m'accoste dans la rue, hier soir, avant que je prenne le métro, pour me demander une cigarette. Je n'en ai pas, je remets mon casque sur les oreilles, et repars. Il me suit, je ne l'entends pas qui me parle, ma musique me rend sourde. Finalement il me rattrape, me dit que je suis très belle et qu'il me kiffe (wouhou!..). Et voilà la partie tentante (ou pas) : il me propose de me raccompagner, de fumer un joint et d'apprendre à mieux se connaître, parce qu'en plus ce soir il galère. "Non merci je vais rentrer chez moi." "Ah tu vas retrouver ton copain c'est ça ?" "Oui oui c'est ça." "Ah la la, je comprends pas qu'il ait laissé une princesse comme toi sortir toute seule..." "Ahah... Bonne soirée alors!"

Et je suis finalement partie. Pour une fois, il ne faisait pas peur, ne m'a pas tenu la jambe pendant trop longtemps, et il a même réussi à me faire rire à posteriori. Bravo!

Du neuf.

Hier était un de ces bons jours. Tu sais, celui qui te donne le sourire. Celui qui te donne la pêche. La perspective d'un nouveau travail, d'un entretien après pour peut-être encore un autre.

Des trucs bêtes, mais, prendre des rendez-vous pour faire le point avec les médecins divers et variés, se sentir responsable.

Retrouver une jolie rousse pour aller faire un tour au salon du livre, avoir plein de cadeaux avec un éditeur parce que ma sœur a travaillé pour lui, prolonger la soirée en allant chez les chinois, repartir avec des aliments aux saveurs inconnues, pleins de promesses, regarder Top Chef pour la première fois, autour d'un bon curry, avec un chat qui fait les yeux doux juste à côté.

Et puis avant ça... Du jaune ! Du jaune ! Du curcuma, de la gaude...

La joie et le bonheur de faire des petits plis, de trouver un moyen de créer les motifs par le vide... Tu te rappelles quand tu découpais des flocons dans des feuilles de papier plié ? Eh bien là c'était pareil. Des tests, pour voir comment la couleur peut apparaître quand on plie le tissu, et qu'on met des pinces dessus, ou alors des plaques de bois, triangulaires, carrées... Et finalement le jaune qui se fixe sur le tissu. La sensation d'être à Noël quand on déplie les morceaux de tissu pour voir ce qu'ils sont devenus.

Et puis la signification du tissu teint au curcuma : quand on offre un vêtement teint de cette façon à quelqu'un, c'est pour lui souhaiter une bonne santé. Du coup, je vais m'y remettre, faire un foulard pour ma grand-mère, qui en a vraiment besoin en ce moment.


Et enfin aujourd'hui, veille d'un nouveau contrat. Faire le plein des placards, du bol à fruits, cuisiner pour être sure de bien manger demain midi. Et, comme chaque veille de premier jour, être raisonnable. Impatiente et stressée un peu.

Et plein d'autres pensées... La tête toujours dans les nuages.

vendredi 4 mars 2011

Tartelettes menthe chocolat.

A chaque fois que je tente un retour sur ce blog je me dis "Oh ! Déjà trois semaines ! Déjà un mois ! déjà un mois et demi !"...

Cette fois-ci j'ai mieux... Oh ! Déjà deux mois !

Oui. Deux mois. Deux mois à faire plein de choses et puis rien. Puis re-plein de choses puis re-rien. Et des choses qui semblaient des riens, et des riens qui semblaient des choses.

Et récemment je me suis aussi dit... Oh la la. Déjà trois mois depuis mon retour. Je vois une grosse différence depuis mes premières semaines à Paris. Je me sens de nouveau chez moi. Enfin presque. La bougeotte toujours. Si je pouvais sauter dans un train ou un avion demain pour à peu près n'importe où, je le ferais.

Mais voir les amis qui m'avaient tant manqués, et aussi d'autres que j'ai rencontrés à Montréal et qui, en fait, vivent en France maintenant, et tisser de nouveaux liens, c'est vraiment agréable. Ça aide à retrouver sa place, doucement.

Et les projets, l'envie d'un investissement personnel de ma part. Quelque chose de différent des costumes. Quelque chose de "para-professionnel" ou "semi-amateur"... Ou comment inventer des mots pour l'occasion.

Ce genre de choses. Qui me fera sortir de ce détachement qui est le mien depuis trois mois. J'ai envie d'électricité, de passion un peu ! Je ne veux pas essayer de rentrer dans un moule qui n'est plus à ma taille !

Du coup je m'exprime en cuisine... Je cherche le frisson comme je peux, et s'il doit passer par les papilles, que ce soit là pour l'instant.

Ainsi, après toutes ces tergiversations, laissez-moi vous copier ici une recette que j'ai trouvée sur Marmiton, ici précisément, et vous donner mon avis dessus.




Tarte menthe chocolat :

Préparation: 30 min
Cuisson: 40 min

Ingrédients (pour 6 à 8 personnes):
- 250 g de farine
- 180 g de chocolat noir pâtissier
- 60 g de chocolat au lait
- 240 g de crème fleurette
- 175 g de beurre bien froid
- 95 g de sucre glace
- 30 g d'amandes en poudre
- 1 oeuf
- 10 feuilles de menthe
- sel

Préparation:
La pâte se prépare la veille.
- Mélanger la farine, 150 g de beurre froid, une pincée de sel, le sucre glace et les amandes, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de morceaux de beurre apparents. Ajouter l'oeuf battu. Former un disque et laisser reposer au moins 12 h au réfrigérateur.
- Étaler la pâte (il ne faut pas qu'elle soit trop fine). A l'aide du rouleau à pâtisserie, la positionner dans le moule à tarte (28 cm de diamètre). La piquer à l'aide d'une fourchette. La remettre au frais pendant 2 h.
- Puis la cuire à 140°, thermostat 4-5, pendant 40 min environ, suivant votre four.

Préparer la ganache:
- dans une casserole, faire chauffer la crème à feu doux avec les feuilles de menthe coupées en morceaux, pendant 5 min.
- Couper le chocolat en morceaux et le mettre dans un saladier avec le beurre restant. Passer la crème au chinois et la verser encore chaude sur le chocolat et le beurre. Mélanger doucement jusqu'à ce que la préparation soit bien lisse.
- Mettre la préparation dans la tarte et laisser 1 h au réfrigérateur.

Sortir la tarte 1/2 heure avant de servir. Dégustez...



Verdict : délicieuse telle que ! Mais. On ne fait pas une tarte menthe chocolat pour que ça ne goûte pas trop la menthe. Alors ma suggestion pour la prochaine fois (pour moi) c'est de mettre plus de menthe fraîche dans la crème. Et quelques gouttes d'huile essentielle de menthe, sur les conseils de Victoria. Comme ça le frisson de l'after eight sera plus présent. Là c'est plus un effleurement. C'est déjà bien ceci dit. C'est agréable les effleurements...

samedi 1 janvier 2011

Adieu 2010, bienvenue 2011 !


C'est avec un certain pincement au cœur que j'ai regardé hier la page de 2010 se tourner. Ça ne m'est pas souvent arrivé, tout à la joie que j'étais de voir une nouvelle année se profiler, pleine de promesses et d'espoirs. Cette année, le tournant de minuit, je l'ai fait loin du bruit de la fête qui battait son plein à l'intérieur de la salle où nous faisions le service. J'étais avec une amie, dehors, pour être loin de cette cohue et de ce bruit. Je voulais un premier contact avec 2011 dans le calme, même si ça voulait dire le froid. Et là, avec elle, j'ai dit adieu à 2010, en souhaitant simplement que 2011 soit aussi bien.

Bien sûr un jour ne change rien, celle que j'étais hier n'est pas différente de celle que je suis aujourd'hui, mais si je fais le point sur une année, alors oui, celle que j'étais il y a un an est radicalement différente de celle que je suis maintenant. Et j'aime beaucoup plus celle que je suis maintenant.

Alors voilà, ici je voulais simplement dire que je suis reconnaissante.
A 2010, à Montréal, au PVT, aux magnifiques rencontres que j'ai faites, aux voyages, aux paysages, aux projets, aux beaux costumes et aux gens qui m'ont donné ma chance, aux épreuves que j'ai aussi traversées sans trop baisser la tête, à ma capacité à me relever que je ne connaissais pas, au printemps québécois et à tout ce qu'il a réveillé, à l'été et à ses festivals, au cirque et à sa capacité à faire briller mes yeux, à mes colocs qui m'ont emmené dans ce monde là, à eux aussi qui m'ont permis de voir que je peux vivre en communauté, aimer ça, et être une bonne coloc, à eux toujours qui ont été là quand j'étais moins bien, à ceux qui me donnent un peu de projets pour 2011, à cette vie outre Atlantique qui m'a donné envie de voyager, qui m'a aussi permis de me rapprocher d'une famille un peu plus éloignée, de grandir et de m'en rendre compte, de voir ce qui était essentiel...

Tout ça et encore plus.

Alors, après avoir versé ma larme sur 2010, je peux maintenant être optimiste pour 2011. Parce que, même si je l'ignore encore, de beaux projets vont croiser ma route, certains que je connais déjà, d'autres que j'ignore. Je souhaite des rêves plus grands et plus beaux, beaucoup de voyages, et aussi continuer à voir la beauté dans les petites choses, rester décalée et apprécier de l'être, frissonner au contact d'un beau tissu, m'emballer pour rien et pour tout, et continuer ma route, avec de belles personnes croisées au passage, ou déjà connues de longue date. Et aussi... Ah non, ça ça reste pour moi, mais qui sait, j'en parlerai peut être plus tard !

Merveilleuse année 2011 à ceux qui passent encore par ici !

jeudi 2 décembre 2010

Et la neige.


C'est drôle. Depuis que je suis rentrée il n'a pas arrêté de neiger. Et j'ai droit à tout va à des "C'est bien, ça doit pas te changer beaucoup." et des "Ah mais c'est toi qui nous a ramené ça de Montréal, merci bien !".

En ce moment, il neige encore. Et ça m'apaise. Oui il fait froid, oui c'est dangereux en voiture comme à pied. Mais c'est beau. C'est doux. C'est blanc. C'est cotonneux. C'est calme. Ça atténue le bruit des voitures qui passent à coté, et ça ralentit les jeunes fous en mobylette.

Et surtout, ça me donne une excuse pour rester au chaud et au calme. Je peux tranquillement m'asseoir près du feu, et, de temps en temps m'approcher de la fenêtre et regarder la neige tomber. Et ça me fait du bien.

mercredi 1 décembre 2010

En transit.


Quand j'ai écrit mon dernier billet, il y a un mois, je sortais d'une période de travail intense. Après elle, j'ai eu l'impression d'être délivrée. Et j'abordais mon dernier mois montréalais avec impatience.

Mais au fond de moi, je sentais déjà poindre la tristesse de la fin de l'année à venir. Et maintenant.

Maintenant elle est là, bien présente. J'essaie sincèrement de me réjouir de mon retour en France, mais je suis encore à l'heure québécoise.

Cette année aura été tellement riche en rencontres, en voyages, en découvertes, en apprentissage de langues (et je ne parle pas que de l'anglais, le québécois est une langue à part entière), en petites et grandes joies, en moments difficiles parfois. Tout aura été rendu plus intense grâce à la sensation d'accomplir les choses par moi-même. Et avoir à affronter les difficultés seule aussi.

Je ne peux pas dire que ma vie sur place aura été solitaire. Au contraire. Là encore, pour la première fois, j'ai vécu au sein d'une communauté. Des colocs qui étaient ma famille sur place. Et des amies comme des sœurs.

Des occupations, des spectacles, des cours de chant et de danse.

Et sur la fin, un bel américain.

Alors oui. Je suis triste d'être rentrée. Je suis triste de ce que je laisse derrière. La ville, les amis, l'américain, la vie montréalaise, le travail.

Je suis heureuse aussi de ce que je retrouve, la maison, la famille, les amis. Et bientot Paris. Mais j'ai besoin de temps pour me réjouir de tout ça. Ne plus penser à ce que j'ai quitté mais à ce que je retrouve.

Et laisser la place aux rêves et aux projets. Trouver des choses qui seront compatibles avec celle que je suis devenue. Que j'ai peut être toujours été, mais qui avait besoin de grandir un peu pour s'épanouir.

mercredi 27 octobre 2010

Quelques points

De couture bien sûr, d'abord. De tricot alors, ensuite.

Des pointillés qui marquent mes passages ici, et qui reflètent à quel point je suis occupée, ou que je cours toujours à droite à gauche, un spectacle s'est monté, patiemment, pendant que les petites mains étaient à leur affaire.


Et moi ? Je suis presque morte de fatigue, mais je renais de mes cendres, parce que le spectacle continue ! Les spectacles continuent ! Arrive Casse-Noisette, que je ne verrai pas pour cause de retour en France et de fin de visa...

Et tout ça, tout ça, la fin d'une année qui approche, et pas l'angoisse, non, qui s'y lie, mais quelque chose de plus sourd, de plus triste, comme laisser un bout de moi ici, ne pas vouloir partir mais ne pas être prête à vouloir rester non plus. Le paradoxe des "pvtistes" comme on s'appelle entre nous. De belles choses qui m'attendent de nouveau de l'autre côté de l'Atlantique, sans doute. Et, la chose la plus grande de toutes, l'impression d'avoir grandi justement. Passé des caps. Vaincu certaines peurs. Et laisser des choses derrière moi, pour mon bien. Une maturité pas désagréable. Comme une petite fille finit par ranger dans un placard ses vêtements préférés, mais trop petits. Et passer à autre chose...

Voilà ce qui m'arrive en ce moment, une certaine confusion, mais agréable malgré tout. Et une certitude : demain je me lève tôt parce que je travaille.

jeudi 12 août 2010

Aie aie aie!

Au secours ! Je me noie !

Fatigue quand tu nous tiens... Des journées de travail qui commencent à 8h45 pour finir à 23h... Heureusement que c'est sur du court terme, je ne tiendrais pas longtemps sinon ! Mais les costumes seront beaux, et espérons... Solides !

A bientôt à ceux qui passent encore par ici...

jeudi 24 juin 2010

Et on prend une respiration

Trois semaines sans nouvelles, trois semaines durant lesquelles... J'ai travaillé. Beaucoup. Et quand je ne travaillais pas je pensais au travail. Et quand je ne pensais pas au travail je sortais, et je voyais des amies, et des concerts.

Et ce soir... Ce soir j'ai un peu le temps de revenir. Mon esprit s'est vidé, plus de costumes qui attendent dans un coin de ma tête en me répétant "Couds-moi ! Couds moi ! Ma future propriétaire m'attend !" Là je donne des dates, et des indisponibilités. Car oui je suis quelqu'un de très occupée, ici ou là, Paris ou Montréal, même combat. Comment réussir à faire tout ce que je veux faire dans une semaine de sept jours et des journées de vingt-quatre heures ? Oh ça commence doucement à ressembler à une complainte... Non non non ! J'aime ces semaines où j'ai le temps de voir les gens, où je le prends. Mais arrive le moment où ce n'est plus possible... Ce moment où tu veux, tu dois voir des amis... Mais tu tombes de fatigue, comme une larve un vendredi à 21h30. Les batteries, vidées.

On fait alors tenir le plus qu'on peut, s'accrochant à l'imminence d'une livraison (ah non deux, puis trois) et des deux jours de repos pour se dire qu'on tient. Mais le fil devient de plus en plus ténu, et le matin, on se lève en pensant déjà au soir quand on retournera se coucher. En plus on emmène du travail à la maison. Oh ! Pas grand-chose... Des boutons pressions, des biais à finir à la main, mais qu'on finit devant la télé. Mais on finit à minuit et demi. Et puis on se couche en faisant des listes dans sa tête pour en gros : "alors demain je fais d'abord les altérations, ensuite je finis les guêtres, et sur la robe il me reste à faire : les coutures anglaises sur les cotés, sur les épaules, poser les manches, poser le zip, ah mince j'oubliais les fronces du dos !"



Penser couture, vivre couture... Telle est ma croix. Mais quand enfin le miracle se fait, que le dernier point est cousu, les étoiles reviennent dans les yeux, et le besoin de montrer à tout le monde "Regarde je l'ai finie, regarde comme c'est beau !" telle une petite fille qui a besoin de l'approbation de ses parents. Réaliser finalement que ce n'est pas toujours nécessaire, que plus on avance, plus le doigté et l'expérience sont là. Et la confiance en ce que l'on fait aussi.

Je réalise que je parle beaucoup de mon métier. Mais comme je l'expliquais il occupe une grande partie de ma tête, j'espère que vous n'êtes pas trop tannés (hop mot québécois) de ça...

vendredi 4 juin 2010

Christine Tassan et les Imposteures

Parce qu'à chaque moment, chaque travail, est associée une musique, à ce contrat s'associe ceci :



Christine Tassan et les Imposteures qui l'accompagnent, c'est de la musique manouche de Montréal, c'est du soleil pendant la couture... Et même si elles chantent qu'elles aiment "les nuits de Montréal" elles parlent de la Place Pigalle... Et moi... Ça me donne envie de rentrer.

Après six mois ici, et malgré toutes les questions que je me pose sur une éventuelle prolongation de mon séjour... Paris c'est chez moi. C'est dit.

jeudi 20 mai 2010

Ces départs

Demain, j'ai un coloc qui s'en va. Il part retrouver son pays de Galles natal. J'ai un peu le cœur lourd, parce que ce coloc, c'est celui qui m'a accueillie, qui m'a nourrie quand j'étais malade et déprimée, et qui a eu les mots qui réconfortent. C'était, je dois l'avouer, mon coloc chouchou. Et puis quelque part, ça me met devant mon départ futur, dans six mois certes, mais les six premiers sont passés tellement vite !

Alors je sais qu'il va en Angleterre, et que ça ne sera pas loin de la France quand moi aussi je serai rentrée, mais, moi qui n'avais jamais été en coloc avant, si j'ai appris à apprécier cela, c'est en partie grâce à lui, et aux autre quand même qui sont super. Alors sans lui, ça ne sera pas tout à fait pareil. Et puis on parlera moins anglais au loft, et ça ça me faisait un bien fou, cette parenthèse anglophone. Car oui Montréal est une ville mixte pour les anglophones et les francophones, mais les deux mondes ne se mélangent pas toujours, sauf si on fait partie de la grande famille du cirque. Ce qui est un peu le cas dans cette coloc en fait.

Mais en tout cas, Lyndall (c'est son prénom) est une personne que je suis contente de connaître, et j'irai le visiter un jour, dans ses Wales adorées, pleines de montagnes, de lacs et de verdure, et j'irai voir sa caravane, et le cirque pour lequel il travaillera, et je passerai de bonnes vacances!

jeudi 29 avril 2010

5 mois et toutes mes dents


Arf la rime ne marche pas mais quand même !

Peu de nouvelles du front mais tout va bien ici. Comme promis le printemps est une véritable bouffée d'air pur... Quand il ne se décide pas à disparaître sous quelques centimètres de neige ! Eh oui, la grande surprise était hier, quand la neige s'est décidée à tomber, un 27 avril. On n'a pas idée, même si la météo avait prévu tout ça. Mme la météo a aussi prévu 19°C pour vendredi, et 22°C pour samedi. Je veux bien la croire, vu qu'elle a prévu la neige !


Voilà, ça c'est de nuit parce que je n'ai pas voulu mettre le nez dehors de la journée, mais le soir, comme le mardi le cinéma est moins cher, je me suis prise en main pour aller voir Greenberg, avec Ben Stiller. Hier, en sortant du film, j'étais plutôt mitigée, parce que le personnage n'est pas si attachant, que je n'étais pas moi non plus au top de ma bonne humeur... Mais à posteriori, je crois que j'ai bien aimé ce film. Il correspondait bien à mon humeur du moment (mi figue-mi raisin) et je dois admettre que j'aime bien les films de bras cassés, de gens paumés qui ne savent pas ce qu'ils veulent, où ils vont. Ils font chier les autres autour, sont trop compliqués pour eux-mêmes, et, même si on a envie de leur mettre une bonne paire de claques, au bout du compte, on les aime bien. Voilà l'effet que m'a fait ce film.


Sinon, pour revenir à mon habituel "bilan" mensuel... Le travail est fini pour l'instant, mais je travaille à créer de nouveaux liens, qui peut-être déboucheront sur des contrats, je l'espère en tout cas. Et puis, cette dernière semaine, j'ai profité de la présence du Doc pour me relâcher un peu... Pis de toute façon je bossais pas.

Enfin je dis me relâcher, mais j'ai aussi arpenté les cours de danse avec une amie, et j'ai découvert qu'en fait j'aimais bien me remuer le popotin. Ouh la la je suis vraiment très classe ce soir ! Mais ceci dit, c'est très vrai. Aller à ces cours de danse m'a fait réaliser que j'aime ça, danser, même si je me sens gauche et pas du tout gracieuse, il y a un bien-être qui en découle qui est très appréciable. Une énergie et un sourire sur mon visage à la sortie du cours de danse africaine... Les jours passant, après mes 3 cours sur 3 jours consécutifs, le sourire s'est un peu figé pour laisser place à un "j'ai mal" beaucoup plus approprié à la situation de vendredi soir. Mais avec cette satisfaction d'avoir essayé ce que je voulais, et de finalement m'être inscrite à la danse africaine.

Et maintenant que j'y suis, je ne me trouverai pas d'excuse pour y échapper, après tout, ça fait du bien, et je sais que je vais pouvoir progresser (merci monsieur le prof optimiste).

Pour le reste, je passe du bon temps. J'ai "écouté ma première game de hockey" dans un bar lundi soir. Pour la traduction littérale : j'ai regardé mon premier match de hockey dans un bar lundi soir. On m'a expliqué les règles rapidement "C'est comme au foot sauf que les joueurs peuvent passer derrière le but et se battre" et c'était parti. Pas de bol (ou si justement) pour moi, l'écran était dans mon dos, donc je ne me retournais qu'aux cris des gens dans le bar, du coup je loupais toutes les actions, mais en même temps, je discutais aussi avec mes copines, et j'étais dans l'ambiance, donc, même si ce n'est pas encore le jour où j'ai pu comprendre le jeu, j'ai passé une très bonne soirée.

Et puis je commence à faire comme les gens ici... Le week end je pense brunch, c'est une religion ici. D'ailleurs je suis allée à l'Evidence, sur St-Denis, et c'était gargantuesque, pas trop cher, et bon avec un jus de fruits frais qui déchirait sa race ! (oui ça me manque de jurer en français, ça me manque de jurer tout court) Et l'assiette en elle-même se défendait pas mal non plus. Après ce brunch on est allé digérer dans un parc, à Lafontaine, écouter les musiciens manouches d'à côté, en compagnie de plein de gens qui viennent passer leurs weeks ends ensoleillés dans les parcs...

Je vais aussi à Juliette et Chocolat, faire des cures de vrai chocolat. Avec un chocolat viennois à l'ancienne, et un brownie au coulis de caramel au beurre salé... L'ensemble est une tuerie mais la prochaine fois je veillerai à les prendre séparément pour être sûre de ne pas frôler l'overdose.


Et en me baladant dans les magasins vintages (à ce stade ce n'est plus une simple friperie) sur St-Laurent, j'achète une barrette à plumes rouges, comme celle de mon amie Aude, parce que c'est beau et que c'est bien de pouvoir faire un peu cancan certains jours...


Et je vais au théâtre, voir des pièces pour lesquelles j'ai fait des costumes, comme Red Noses, une pièce finalement assez obscure vu qu'elle était en anglais et déclamée avec un accent anglais moyennageux très difficile à comprendre... Heureusement que j'avais la tête à regarder les costumes et qu'il y avait beaucoup de moments de "spectacle" pur. Ou d'autres pour lesquelles je n'ai pas fait de costumes, comme Félicité. Et là encore, comme pour Greenberg, il faut un peu de recul pour dire si on a ou non aimé la pièce. Et dans mon cas, j'ai aimé, même si (ou justement parce que) c'est complètement barré, on rit, puis on rit jaune, puis on rit moins, puis on re-rit... On est perdu mais on se laisse porter.

Et demain soir je vais voir la première de Et Vian! Dans la gueule! au TNM. Puis un spectacle de cirque. Puis la présentation du film de ma coloc.



Ce qui est bien en tout cas, c'est que j'ai beau ne pas travailler, je ne m'ennuie pas ! Même si j'ai hâte de retravailler...

jeudi 15 avril 2010

Montréal au printemps

Bon voilà. Tout plein de trucs à raconter depuis un mois en fait. Parce que voilà, déjà plus de quatre mois et demi ici, soit plus du tiers de mon année de PVT.

Et tellement de choses ces derniers temps. En fait je triche un peu. Parce qu'il y a un mois tout pile, j'avais le moral dans les chaussettes. Mais les amis, loin ceux de longtemps, près les plus récents, ont su trouver les mots pour m'aider. Et peu à peu, le printemps s'y est mis, et de fil en aiguille, le travail aussi.

Parce que oui, le travail était ma préoccupation première ces derniers temps... Et quand il est revenu, un poids s'est soulevé. Comme à chaque fois d'ailleurs. Je me demande quand viendra le temps où je m'habituerai à cet état non permanent du travail de costumière ? Alors que c'est justement ce qui me plaît, c'est ce qui me fait aussi le plus peur. Mais pour l'instant croisons les doigts pour que ça continue, les contrats s'enchainent.

Récemment j'ai travaillé pour l'université Concordia, une université anglophone de Montréal. C'était pour une pièce qui s'appelle Red Noses, et qui se passe en France au Moyen Age, avec en fond historique la peste noire. A priori c'est une comédie satirique, on verra bien, je vais aller voir ça dimanche.

Ce qui est chouette là encore c'est les rencontres que j'ai faites en travaillant là-bas, notamment la fille qui a fait appel à moi, elle fait du roller derby, je ne sais pas si vous connaissiez, moi non avant qu'elle m'en parle, mais j'ai trop envie d'aller voir ses matches maintenant quand elle en aura. Ca a l'air complètement fou ce sport. Du coup c'est drôle quand je parlais d'elle à des gens qui la connaissent, ils m'ont tous dit qu'elle était un peu tarée, et ça tombe bien, j'aime bien les gens un peu tarés.

J'ai fini ce travail (et les robes médiévales qui allaient avec) lundi, et ça tombait bien, parce que lundi matin j'avais dans ma boîte mail un mail de quelqu'un qui avait besoin d'aide pour un rush de costumes... Je suis donc arrivée à la rescousse aujourd'hui, tel un chevalier blanc sur son fier destrier !... Et de nouveau j'ai rencontré de chouettes filles, j'ai parlé anglais, et français, et franglais. Mais surtout anglais. Moi qui avait peur de ne pas parler anglais ici je suis rassurée. Je suis dans une coloc internationale, je bosse avec des anglophones, mon anglais ne se porte pas trop mal. Ouf!

Et puis je n'ai pas trop parlé de la vie ici ces derniers temps, mais outre le travail, je profite de la ville et du printemps. Comme tout le monde ici en fait ! Je n'avais jamais vu une ville se réveiller comme ça... Quoique je n'ai pas vu Oslo ou Stockholm sortir de l'hiver, j'imagine que ça doit être plutôt impressionnant là-bas. Mais ici, même si l'hiver n'a pas été si froid, il a été long, et on sent que les gens sont habitués à hiberner dans le sens réel du terme, pas comme en France où on réduit les sorties mais où on en fait quand même. Ici il y a quelque chose de plus latent. Par contre, il y a ce truc de quand on sort, c'est pour profiter de la neige, alors on chausse ses patins, ses raquettes, ses skis... Et on file ! Mais bon, ça je ne l'ai pas trop vu finalement.

Par contre, j'assiste au réveil du printemps, et je le vis aussi ! L'euphorie est collective et communicative. Et donnez nous un week end à 25°C de moyenne, et là, c'est physique, on se sent bien, on est de bonne humeur, on a envie de rire et de danser, de tourner dans le grand couloir de l'appartement, de sautiller en poussant des petits cris ! Et aussi, de s'acheter une nouvelle jolie robe. Surtout quand on part en quête d'une veste de mi-saison. Bon ben déjà premier constat : les vestes de mi-saison ça existe pas ici. On passe de la veste d'hiver en laine à... rien. Ou si, une veste en jean. Mais moi ça me va pas. Il me faut un truc qui me ceintre la taille sinon ça me fait des grosses fesses. Bon ça m'embête pas, je me connais, je le sais. Sauf que les Canadiens ils sont pas trop au courant. Alors ma quête pour l'instant ne fait que commencer (et non je ne veux pas d'un gilet). Seulement quand on met une Léa frustrée de veste dans un Urban Outfitters, ben ça fait une victime beaucoup plus réceptive à une jolie robe.

Voilà l'objet du délit. Bon je franchis des caps sur ce blog en mettant une photo de ma tenue, mais j'avais quand même envie de partager avec vous (mais surtout mes copines qui lisent) : vous avez vu comme c'était impossible de résister ? En plus étrangement ça fonctionnait vraiment bien avec mes collants roses fluo et mes bottes rouges... Bon c'est vrai que j'ai pas peur des mélanges toniques en général, mais là ça l'était vraiment.

Et du coup j'ai pu me balader dans la ville juste comme ça, sans rien sur le dos (ben oui il faisait 25 dehors) mais j'avais quand même mon gilet dans mon sac, au cas où.

Et puis j'ai pu fixer un peu plus les couleurs de la ville en me promenant. Montréal n'est pas une ville facile d'accès quand on arrive au début de l'hiver. On a beau savoir que la ville se réveille au printemps et pétille l'été, on se dit que ça ira mieux, mais ce n'est quand même pas facile. Et puis, au soleil, quelque chose se passe. Même si les couleurs avaient toujours été là, c'est différent, maintenant, on les voit. Et on découvre vraiment l'art urbain des tags. C'est un moyen d'expression qui m'a toujours plu et touchée, mais jamais je ne l'ai trouvé autant approprié qu'ici. Je vous laisse avec quelques photos de la ville, parmi d'autres...











Et puis, comme ces temps-ci je ne fais que passer (juste ces temps-ci me direz vous ? et vous auriez tout à fait raison) sur mon blog, j'espère que vous allez bien et que le printemps vous réussit à vous aussi.

lundi 8 mars 2010

Un signe de tête

Parfois, on ne croit plus aux choses, et lorsque finalement elles arrivent... On découvre que ce n'est que pour une toute petite période.

Alors, on prend une grande respiration, et on essaie d'en profiter sur cette petite période.

Et on secoue la tête pour s'enlever les douces illusions qui viennent s'y coller.

Une semaine, et c'est tout.

lundi 1 mars 2010

3 mois

Aujourd'hui cela fait trois mois tout pile que je suis ici. Et en trois mois ma vie a changé mais pas tant que ça. Le fond est le même, je suis toujours une blonde un peu lunaire, célibataire et qui cherche un travail. Temporairement du moins.

Parce qu'ici, dans le monde du costume, le Cirque du Soleil, c'est Dieu, et Dieu, c'est Lui qui décide des choses, si les jeunes costumières arrivantes auront du tavail ou non. Le pire c'est que je ne travaille même pas sur leurs costumes ! Mais comme les commandes se réduisent, mes collègues qui travaillent dessus, elles, se retrouvent coincées sans rien à l'atelier, et font donc le travail que je suis sensée réaliser... Et moi, on prolonge mes vacances. Merci bien le Cirque du Soleil. Sauf que des vacances forcées, c'est tout de suite moins apprécié.

En trois mois, j'ai appris donc à ne pas trop aimer cette grosse machine, qui semble tout engloutir sur son passage ici. On ne peut pas nier les emplois qu'elle apporte cette machine, mais on ne peut pas fermer les yeux sur ceux qu'elle prend.

Mais en trois mois j'ai aussi changé de coloc, et ça, c'est bien. Je me sens bien ici avec ces gens, ces artistes de cirque qui ont des idées pour moi, et qui me font voir le monde un peu différemment. J'aime voir le monde à travers les yeux des artistes, ce sont eux qui y mettent un peu d'étoiles, et font rêver.

En trois mois, j'ai voyagé presque la moitié du temps, en allant jeter un peu plus qu'un oeil à New-York :


Toronto :

Boston :

Kingston :

Re-Toronto :

Ottawa :

Et puis après dans les Laurentides, à Saint-Donat... Mais ça c'est encore une autre histoire, de chiens, de traineau, de trappeur...

Tout ça pour dire qu'en trois mois, j'ai pu visiter un peu les alentours. Quand on regarde la carte, fait quand même une sacrée distance parcourue...


Agrandir le plan

Mais en trois mois il n'y a pas que le travail, la coloc et les voyages. Il y a aussi toutes ces petites choses du quotidien. La fierté de tricoter une paire de moufles "Bella" trouvées chez Knit Spirit, les amitiés qui se forment doucement avec une costumière parisienne en PVT, une autre française en PVT, mes collègues de travail avec qui je dois aller à un 5 à 7 après le travail même si je ne travaille pas, mes colocs justement... Et puis des trucs idiots, mais être heureuse parce que je découvre qu'il y a des coquillettes Barilla dans mon IGA, alors ne pas en acheter, vu que maintenant il y a la possibilité de le faire (c'est bête une fille des fois).

Et penser à la France. Un peu. Beaucoup parfois. Parfois moins. Mais y penser. Et avoir la certitude que je ne suis que de passage ici, mais déjà un an c'est bien, un an c'est beau.

Et ce soir, dormir dans des draps propres et une chambre rangée, et rien que ça, c'est exceptionnel !..

jeudi 4 février 2010

Ma vie à Montréal

Petit à petit, les choses se casent, les habitudes se prennent.

Le trajet du matin, la course pour ne pas arriver trop tard au travail, parce que je suis toujours en retard... Les travaux qui démarrent à 7h en semaine, juste en bas de ma fenêtre, et on m'a dit que c'était souvent le cas ici. Le petit dej de temps en temps sauté, et les tranches de pain que j'emmène pour me faire mon cass'dale au travail, parce qu'il y a : un grille pain, du café, du beurre de cacahuète, du lait. Et aussi pour le midi un four à micro ondes, un four, un grill, des plaques électriques et une casserole et une passoire... Tout ce qu'il faut pour manger. Bref, une vraie cuisine.

Le café au lait du matin, préparé par mes soins ou ceux de ma chef ou de son assistant. Quand on se lance on fait trois tasses de café, on fait mousser le lait, on passe au micro-ondes et la mousse gonfle, c'est fou ! Ça peut même déborder. Sauf quand la mousse ne tient pas, ou alors que dans une seule des trois tasses (celle de la chef bien sûr) et on se moque de moi en disant que je fais du favoritisme (même pas vrai).

Et la couture. Je touche à tout. Ca va de la fleur en volants : sous vos yeux ébahis 18 mètres environ de bande de tissu vert froncé, magnifiquement agencé par mes soins...


... à la brassière verte (tout ça pour une pub activia, avec des costumes que l'on a refait 4 fois...) en passant par le manteau en cachemire, le repassage divers, les housses de coussins, les housses de robes, des préparations de robes, de jupes, un pantalon, des retouches, beaucoup.

Et puis ces coussins de Diane Dufresne, qui, en plus d'être chanteuse :



Vous voyez de qui je parle du coup ? Parce que moi avant de faire des recherches sur le net, j'avais un peu oublié...

... est aussi artiste peintre. Du coup elle a monté une exposition avec son compagnon qui a disposé et sculpté ses œuvres, quelques costumes, et différentes installations. Ce qui fait que j'ai pu aller à un vernissage, et croiser plein de stars québécoises ! A ce qu'on m'a dit, parce qu'en fait, je n'en connaissais aucune ! Sauf Diane du coup, parce que j'avais fait des recherches avant.


En fait, pour cette expo, avec mes collègues, j'ai travaillé sur les coussins que vous voyez accrochés à droite de l'image au-dessus, et sur des housses de vêtements, faites de toiles peintes par elle, desquelles sortaient certains de ses costumes de scène... Bon sur ceux-là j'ai été un peu déçue, vu qu'on ne voyait pas les costumes, ou à peine. Mais j'étais heureuse de participer à cet évènement, comme si je faisais déjà un peu partie de la vie culturelle d'ici. Et puis j'étais avec une amie, et les discussions se lançant, le verre de vin se remplissant continuellement, je suis restée, un peu plus que prévu.

Mais, pour en revenir à mon métier, le travail c'est aussi : des collègues qui chantent fort, et faux, mais pas si souvent faux, moi qui commence à les accompagner en essayant de vaincre ma timidité vocale, des pipis cacas pets (on dit "pètes") gaz farcin (je vous laisse chercher par vous même) morve et autres choses pas trop ragoûtantes dont ils parlent très souvent, j'avais prévu de mettre des petits bâtons sur une feuille à chaque mot comme ça prononcé, mais je suis déjà perdue loin derrière, la musique donc, constante et bonne, les mêmes goûts que moi, dont plusieurs CDs que je possède également, des bêtises, des blagues pas drôles mais qui me font quand même rire, une vraiment bonne ambiance avec eux...

Et par dessus ça : des cours de québécois, quelque chose comme "à chaque jour suffit son expression". En gros, ça donne une Léa qui ne comprend pas tout ce que ses collègues disent, et qui doit demander à chaque fois qu'elle ne comprend pas. Et j'ai appris :

- une efface : ben une gomme, ça peut paraître simple comme ça, mais au milieu de nulle part, c'est bizarre,
- l'eau au cave : c'est à peu près notre équivalent à "la pêche aux moules", et quand du coup je leur ai dit notre expression, ils ont fait la même tête que moi quand je ne connais pas
- quétaine : hum... je saurais pas trop l'expliquer mais c'est un truc genre "démodé, de mauvais goût" et là ils m'ont dit que pour me le figurer il fallait que j'imagine une grosse dame de 50 ans avec des fuseaux (vous voyez, le caleçon avec des élastiques sous les pieds ?) et un T-Shirt avec un aigle dessus (chez nous ça serait Johnny) et là vous avez quétaine
- un beigne : un beignet, mais alors, pareil que pour l'efface, c'est proche mais alors j'ai encore fait ma tête "je ne comprends pas"
- c'est platte : c'est nul, ça craint, c'est dommage, etc, ça dépend du contexte, mais en tout cas ce n'est pas positif
- ostie, cibole, criss, calice, calvaire... : des jurons, j'aime bien

Et plein d'autres encore mais là ce soir je ne m'en rappelle plus... Quand ça me reviendra je ferai un autre billet.

Et puis tout simplement, le reste de la vie : une amie qui vient de Boston pour passer le week end à Montréal, les balades dans le Vieux Montréal, le Vieux Port, sur le Mont-Royal, dans la ville, au musée McCord sur l'histoire canadienne, redécouvrir la ville que je ne voyais plus en tant que touriste.


Et des soirées où je rentre tard, dans le froid, mais où je me suis bien amusée.

Et une rencontre pas tout à fait fortuite, mais très appréciée, d'une demoiselle que j'aimerais bien revoir à son retour de France...

Des lectures, des films vus, la vie quoi. Même si ma carte UGC me manque énormément !

Enfin, je ne suis encore qu'une néophyte de Montréal, de mon quartier... A moi de prendre le temps de découvrir où aller prendre un bon brunch, acheter du fromage qui ne coûte pas la peau des fesses, bouger mes fesses justement...

mardi 12 janvier 2010

A mois +1 (et quelques)

L'avenue McGill, encore décorée de Noël

Désolée par avance de l'incohérence de ce billet, mais l'heure tardive et les bouchons dans les oreilles m'empêchent de penser proprement... Ainsi c'est jeté là mais c'est dans l'esprit du moment !..

Ma vraie vie à Montréal, elle a commencé la semaine dernière, et ce n'était pas facile... Revenir de trois semaines tellement remplies, tellement magiques ! J'en avais pris tellement dans les mirettes que Montréal me semblait terne et triste à côté.

Et puis quelle idée de parler français en Amérique du Nord aussi ? Oui, pendant trois semaines, j'ai pu parler anglais, découvrir en anglais, et même un tout petit peu penser en anglais. Du coup le français du retour et l'accent québécois ça faisait beaucoup...

Et petit à petit, la nouvelle colocation avec de nouvelles têtes, parler anglais avec mes colocs, savoir que je vais rester ici deux mois, vraiment, et me poser.

L'affiche en face de chez moi

Enfin commencer le travail, ça aussi ça aide à repartir du bon pied. Après une première journée où j'ai fait des retouches hors costume, je sens que je vais bien aimer mes collègues, mon chef me rappelle mon prof chouchou de tailleur du temps où j'étais étudiante costumière (sauf qu'il a un accent québécois bien sûr !). Et ma responsable directe, elle est très avenante, et rigolote, tout pour me plaire aussi. Évidemment c'est le premier jour, évidemment je me laisse emporter par ma gaieté, mais le feeling passe bien, et c'est un premier pas.

Et puis profiter des dons de mes colocs qui déménagent à Chicago pour décorer un peu la chambre qui était toute nue...

La fenêtre de ma chambre, mon lit, la mezzanine, et ma nouvelle guirlande...

Ah et puis il y a aussi ce manteau bleu, que j'ai été chercher pour enfin avoir une protection efficace contre le froid. Surtout une fermeture éclair sur mon manteau en fait, parce que 3 boutons sur le devant, ça laisse rentrer le vent... Et avec ça je me sens vraiment équipée et un peu plus locale.


Et puis quoi ? Ah oui un concert samedi soir, celui de Monday Rose, et c'était très drôle. Ce n'était certainement pas fait pour être drôle mais c'est pour ça que ça l'était... Un chanteur qui se prenait pour une star, dans une toute petite salle, un concert qui ressemble un peu à un strip-tease tellement il fait tomber les couches, et une façon de se dandiner et de se frotter aux musiciens qui rappelle quelque peu Julio Iglesias, avec un soupçon de Francis Lalane pour la crinière et la main qu'il passait dans ses cheveux toutes les trente secondes, parce qu'il le valait bien... Cela donnait un drôle de cocktail. Et si vous avez souri à cette évocation, vous pouvez imaginer à quel point j'ai dû me retenir de rire pendant le concert ! Sans parler de ce moment unique... Un cadeau qu'il a fait à mon humble personne sans doute ? Il m'a serré la main. Après, là encore, j'ai dû me retenir d'éclater de rire... Heureusement que c'était à un moment où il avait encore son T-Shirt sur lui, sinon, je n'aurais pas tenu...

samedi 5 décembre 2009

Une semaine ici

A semaine + 1... Mes premières impressions.

Il ne fait pas si froid. J'ai même eu du soleil le premier jour et dans la semaine. Bon, le thermomètre a l'air de descendre en dessous de zéro pour la semaine qui arrive, alors on va voir comment je vais vivre le froid qui arrive vraiment. Mais pour l'instant j'arrive à me promener en jupe (avec une paire de collants et des leggins par dessus, certes).

J'ai trouvé une colocation, mais je sens déjà que je ne vais pas y rester. Je suis chez un frère et une sœur, qui sont somme toute très sympas, mais je suis chez eux, et j'ai le sentiment que je ne serai jamais chez moi ici...

Ainsi je commence les visites d'appartements. Hier une coloc très sympa qui m'a bien plu, mais on verra. Demain une autre, suite à une rencontre complètement issue du fruit du hasard : deux filles attendaient le bus avec moi hier, l'une d'elle quitte Montréal à la fin de décembre, elle m'a dit que sa coloc était super, bien placée, et pas trop chère... Que si ça m'intéressait je pouvais passer ! Chose que je vais faire demain...

A une semaine ici je cherche du travail, les choses ne changent pas où que l'on soit. J'ai déjà un entretien de prévu, c'est une chose assez positive. Mais je démarche beaucoup, j'espère que ça portera ses fruits. Et surtout dans mon domaine... Le costume ici a l'air de n'être pas un milieu très accessible... Comme à Paris en fait.


Quoi d'autre ?.. Je ne sens pas vraiment Noël arriver. J'ai cette drôle d'impression que Noël sans mes parents et ma soeur ce n'est pas vraiment Noël. Il ne faut pas que je me laisse gagner par ça parce que je serai entourée, par de la famille qui plus est. Et en plus je vais passer quelques jours à New York dans une semaine. Et après Toronto. Et après Windsor. Et après Boston. Alors non je ne vais pas me lamenter.

Mais quand même. Je réalise que cette première semaine n'était pas des plus faciles au niveau émotionnel. Gérer le "qu'est ce que je fais là?" plus le "Tu vas pas te lamenter sur ton sort tu as de la chance d'être là tu l'as voulu!" et simplement le "pour l'instant ce ne sont pas des vacances ici..." Ben tout ça ce n'est pas facile. Je n'ai pas de regrets, juste des craintes. Qui ne seront pas trop justifiées je l'espère.

Et puis l'habitude d'être entourée et d'avoir des gens à appeler en cas de spleen... Ça viendra mais pour l'instant je fais sans, par contre je fait marcher msn !...


Bon sinon les points positifs de tout ça, parce que outre les doutes, Montréal est une ville accueillante. Je suis allée à une soirée VIP. Comprendre "Virus d'Improvisation Picturale". Une très chouette initiative. C'est comme un match d'impro, mais avec de la peinture : un thème, une peinture en 15 minutes. Ca peut donner des choses très belles, d'autres... Un peu moins !...


J'habite un quartier plutôt sympathique, loin de ce que j'ai connu à Paris, avec une atmosphère de quartier très développée justement. Bon c'est sûr, ça risque de ne pas durer si je déménage, mais je tâcherai de n'être pas trop trop loin. J'aime bien ici. Et ça fait peut-être cliché la française qui aime le Plateau mais après tout, mon chez moi à Paris était bien un cliché aussi, dans la rue des Grands Magasins...

Voilà pour l'instant le début de ma vie ici. C'est calme mais ça ne va pas le rester !