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mercredi 1 décembre 2010

En transit.


Quand j'ai écrit mon dernier billet, il y a un mois, je sortais d'une période de travail intense. Après elle, j'ai eu l'impression d'être délivrée. Et j'abordais mon dernier mois montréalais avec impatience.

Mais au fond de moi, je sentais déjà poindre la tristesse de la fin de l'année à venir. Et maintenant.

Maintenant elle est là, bien présente. J'essaie sincèrement de me réjouir de mon retour en France, mais je suis encore à l'heure québécoise.

Cette année aura été tellement riche en rencontres, en voyages, en découvertes, en apprentissage de langues (et je ne parle pas que de l'anglais, le québécois est une langue à part entière), en petites et grandes joies, en moments difficiles parfois. Tout aura été rendu plus intense grâce à la sensation d'accomplir les choses par moi-même. Et avoir à affronter les difficultés seule aussi.

Je ne peux pas dire que ma vie sur place aura été solitaire. Au contraire. Là encore, pour la première fois, j'ai vécu au sein d'une communauté. Des colocs qui étaient ma famille sur place. Et des amies comme des sœurs.

Des occupations, des spectacles, des cours de chant et de danse.

Et sur la fin, un bel américain.

Alors oui. Je suis triste d'être rentrée. Je suis triste de ce que je laisse derrière. La ville, les amis, l'américain, la vie montréalaise, le travail.

Je suis heureuse aussi de ce que je retrouve, la maison, la famille, les amis. Et bientot Paris. Mais j'ai besoin de temps pour me réjouir de tout ça. Ne plus penser à ce que j'ai quitté mais à ce que je retrouve.

Et laisser la place aux rêves et aux projets. Trouver des choses qui seront compatibles avec celle que je suis devenue. Que j'ai peut être toujours été, mais qui avait besoin de grandir un peu pour s'épanouir.

mercredi 27 octobre 2010

Quelques points

De couture bien sûr, d'abord. De tricot alors, ensuite.

Des pointillés qui marquent mes passages ici, et qui reflètent à quel point je suis occupée, ou que je cours toujours à droite à gauche, un spectacle s'est monté, patiemment, pendant que les petites mains étaient à leur affaire.


Et moi ? Je suis presque morte de fatigue, mais je renais de mes cendres, parce que le spectacle continue ! Les spectacles continuent ! Arrive Casse-Noisette, que je ne verrai pas pour cause de retour en France et de fin de visa...

Et tout ça, tout ça, la fin d'une année qui approche, et pas l'angoisse, non, qui s'y lie, mais quelque chose de plus sourd, de plus triste, comme laisser un bout de moi ici, ne pas vouloir partir mais ne pas être prête à vouloir rester non plus. Le paradoxe des "pvtistes" comme on s'appelle entre nous. De belles choses qui m'attendent de nouveau de l'autre côté de l'Atlantique, sans doute. Et, la chose la plus grande de toutes, l'impression d'avoir grandi justement. Passé des caps. Vaincu certaines peurs. Et laisser des choses derrière moi, pour mon bien. Une maturité pas désagréable. Comme une petite fille finit par ranger dans un placard ses vêtements préférés, mais trop petits. Et passer à autre chose...

Voilà ce qui m'arrive en ce moment, une certaine confusion, mais agréable malgré tout. Et une certitude : demain je me lève tôt parce que je travaille.

jeudi 12 août 2010

Aie aie aie!

Au secours ! Je me noie !

Fatigue quand tu nous tiens... Des journées de travail qui commencent à 8h45 pour finir à 23h... Heureusement que c'est sur du court terme, je ne tiendrais pas longtemps sinon ! Mais les costumes seront beaux, et espérons... Solides !

A bientôt à ceux qui passent encore par ici...

jeudi 20 mai 2010

Ces départs

Demain, j'ai un coloc qui s'en va. Il part retrouver son pays de Galles natal. J'ai un peu le cœur lourd, parce que ce coloc, c'est celui qui m'a accueillie, qui m'a nourrie quand j'étais malade et déprimée, et qui a eu les mots qui réconfortent. C'était, je dois l'avouer, mon coloc chouchou. Et puis quelque part, ça me met devant mon départ futur, dans six mois certes, mais les six premiers sont passés tellement vite !

Alors je sais qu'il va en Angleterre, et que ça ne sera pas loin de la France quand moi aussi je serai rentrée, mais, moi qui n'avais jamais été en coloc avant, si j'ai appris à apprécier cela, c'est en partie grâce à lui, et aux autre quand même qui sont super. Alors sans lui, ça ne sera pas tout à fait pareil. Et puis on parlera moins anglais au loft, et ça ça me faisait un bien fou, cette parenthèse anglophone. Car oui Montréal est une ville mixte pour les anglophones et les francophones, mais les deux mondes ne se mélangent pas toujours, sauf si on fait partie de la grande famille du cirque. Ce qui est un peu le cas dans cette coloc en fait.

Mais en tout cas, Lyndall (c'est son prénom) est une personne que je suis contente de connaître, et j'irai le visiter un jour, dans ses Wales adorées, pleines de montagnes, de lacs et de verdure, et j'irai voir sa caravane, et le cirque pour lequel il travaillera, et je passerai de bonnes vacances!

dimanche 2 mai 2010

Un samedi de française...


Aujourd'hui, journée calme et pluvieuse. Montréal m'avait habituée à du beau temps les week ends ces derniers temps. Soit, c'est pas grave, on fait avec.

Depuis le temps que j'ai commencé les cours de chants je découvre que je peux réussir un peu à vaincre mes blocages, mais certains restent ancrés. Heureusement, ma prof sait y faire avec moi, et petit à petit, certaines choses se lâchent. C'est agréable de voir que des choses en nous n'étaient qu'endormies et qu'on arrive à les réveiller. Ça et les débuts de cours de danse africaine, c'est comme une petite libération. Le corps qui fait mal un peu, mais pas trop. Juste assez pour savoir que ce n'est pas commun, et cette petite fierté de se bouger enfin les fesses...

Et puis après le chant, un tour vers Jean Talon avec une copine. Pour ceux qui ne savent pas, à Montréal, le marché Jean Talon est très connu, il est grand et les étals sont beaux, les fruits et légumes appétissants. Mais il y aussi, dans le coin, le paradis des costumières et couturières de tout bord : la rue St-Hubert et ses magasins de tissus et fournitures. Et aujourd'hui c'était le bonheur pour moi... Au vu du petit projet dans lequel je me lance, j'ai fait le plein de trucs. Ah oui je n'en parle pas plus, pour laisser une part de suspense...

Enfin, nous avons fini par le marché en lui même, et là, l'appel a été trop fort. Je n'ai pas pu ne pas m'arrêter à la fromagerie Hamel. Petit paradis pour la française mangeuse de fromage que je suis. Réalisant que j'avais passé un cap psychologique d'acceptation du prix, j'ai acheté pour presque 14$ de fromage, alors que mes morceaux étaient tout petits ! Enfin je saurai faire durer le plaisir en le mangeant par petits bouts.

Ce fromage et du bon pain ce soir ont conclu ma soirée. Et c'était parfait, après avoir été regarder le film sur lequel travaillait ma coloc depuis des mois...

jeudi 29 avril 2010

5 mois et toutes mes dents


Arf la rime ne marche pas mais quand même !

Peu de nouvelles du front mais tout va bien ici. Comme promis le printemps est une véritable bouffée d'air pur... Quand il ne se décide pas à disparaître sous quelques centimètres de neige ! Eh oui, la grande surprise était hier, quand la neige s'est décidée à tomber, un 27 avril. On n'a pas idée, même si la météo avait prévu tout ça. Mme la météo a aussi prévu 19°C pour vendredi, et 22°C pour samedi. Je veux bien la croire, vu qu'elle a prévu la neige !


Voilà, ça c'est de nuit parce que je n'ai pas voulu mettre le nez dehors de la journée, mais le soir, comme le mardi le cinéma est moins cher, je me suis prise en main pour aller voir Greenberg, avec Ben Stiller. Hier, en sortant du film, j'étais plutôt mitigée, parce que le personnage n'est pas si attachant, que je n'étais pas moi non plus au top de ma bonne humeur... Mais à posteriori, je crois que j'ai bien aimé ce film. Il correspondait bien à mon humeur du moment (mi figue-mi raisin) et je dois admettre que j'aime bien les films de bras cassés, de gens paumés qui ne savent pas ce qu'ils veulent, où ils vont. Ils font chier les autres autour, sont trop compliqués pour eux-mêmes, et, même si on a envie de leur mettre une bonne paire de claques, au bout du compte, on les aime bien. Voilà l'effet que m'a fait ce film.


Sinon, pour revenir à mon habituel "bilan" mensuel... Le travail est fini pour l'instant, mais je travaille à créer de nouveaux liens, qui peut-être déboucheront sur des contrats, je l'espère en tout cas. Et puis, cette dernière semaine, j'ai profité de la présence du Doc pour me relâcher un peu... Pis de toute façon je bossais pas.

Enfin je dis me relâcher, mais j'ai aussi arpenté les cours de danse avec une amie, et j'ai découvert qu'en fait j'aimais bien me remuer le popotin. Ouh la la je suis vraiment très classe ce soir ! Mais ceci dit, c'est très vrai. Aller à ces cours de danse m'a fait réaliser que j'aime ça, danser, même si je me sens gauche et pas du tout gracieuse, il y a un bien-être qui en découle qui est très appréciable. Une énergie et un sourire sur mon visage à la sortie du cours de danse africaine... Les jours passant, après mes 3 cours sur 3 jours consécutifs, le sourire s'est un peu figé pour laisser place à un "j'ai mal" beaucoup plus approprié à la situation de vendredi soir. Mais avec cette satisfaction d'avoir essayé ce que je voulais, et de finalement m'être inscrite à la danse africaine.

Et maintenant que j'y suis, je ne me trouverai pas d'excuse pour y échapper, après tout, ça fait du bien, et je sais que je vais pouvoir progresser (merci monsieur le prof optimiste).

Pour le reste, je passe du bon temps. J'ai "écouté ma première game de hockey" dans un bar lundi soir. Pour la traduction littérale : j'ai regardé mon premier match de hockey dans un bar lundi soir. On m'a expliqué les règles rapidement "C'est comme au foot sauf que les joueurs peuvent passer derrière le but et se battre" et c'était parti. Pas de bol (ou si justement) pour moi, l'écran était dans mon dos, donc je ne me retournais qu'aux cris des gens dans le bar, du coup je loupais toutes les actions, mais en même temps, je discutais aussi avec mes copines, et j'étais dans l'ambiance, donc, même si ce n'est pas encore le jour où j'ai pu comprendre le jeu, j'ai passé une très bonne soirée.

Et puis je commence à faire comme les gens ici... Le week end je pense brunch, c'est une religion ici. D'ailleurs je suis allée à l'Evidence, sur St-Denis, et c'était gargantuesque, pas trop cher, et bon avec un jus de fruits frais qui déchirait sa race ! (oui ça me manque de jurer en français, ça me manque de jurer tout court) Et l'assiette en elle-même se défendait pas mal non plus. Après ce brunch on est allé digérer dans un parc, à Lafontaine, écouter les musiciens manouches d'à côté, en compagnie de plein de gens qui viennent passer leurs weeks ends ensoleillés dans les parcs...

Je vais aussi à Juliette et Chocolat, faire des cures de vrai chocolat. Avec un chocolat viennois à l'ancienne, et un brownie au coulis de caramel au beurre salé... L'ensemble est une tuerie mais la prochaine fois je veillerai à les prendre séparément pour être sûre de ne pas frôler l'overdose.


Et en me baladant dans les magasins vintages (à ce stade ce n'est plus une simple friperie) sur St-Laurent, j'achète une barrette à plumes rouges, comme celle de mon amie Aude, parce que c'est beau et que c'est bien de pouvoir faire un peu cancan certains jours...


Et je vais au théâtre, voir des pièces pour lesquelles j'ai fait des costumes, comme Red Noses, une pièce finalement assez obscure vu qu'elle était en anglais et déclamée avec un accent anglais moyennageux très difficile à comprendre... Heureusement que j'avais la tête à regarder les costumes et qu'il y avait beaucoup de moments de "spectacle" pur. Ou d'autres pour lesquelles je n'ai pas fait de costumes, comme Félicité. Et là encore, comme pour Greenberg, il faut un peu de recul pour dire si on a ou non aimé la pièce. Et dans mon cas, j'ai aimé, même si (ou justement parce que) c'est complètement barré, on rit, puis on rit jaune, puis on rit moins, puis on re-rit... On est perdu mais on se laisse porter.

Et demain soir je vais voir la première de Et Vian! Dans la gueule! au TNM. Puis un spectacle de cirque. Puis la présentation du film de ma coloc.



Ce qui est bien en tout cas, c'est que j'ai beau ne pas travailler, je ne m'ennuie pas ! Même si j'ai hâte de retravailler...

jeudi 15 avril 2010

Montréal au printemps

Bon voilà. Tout plein de trucs à raconter depuis un mois en fait. Parce que voilà, déjà plus de quatre mois et demi ici, soit plus du tiers de mon année de PVT.

Et tellement de choses ces derniers temps. En fait je triche un peu. Parce qu'il y a un mois tout pile, j'avais le moral dans les chaussettes. Mais les amis, loin ceux de longtemps, près les plus récents, ont su trouver les mots pour m'aider. Et peu à peu, le printemps s'y est mis, et de fil en aiguille, le travail aussi.

Parce que oui, le travail était ma préoccupation première ces derniers temps... Et quand il est revenu, un poids s'est soulevé. Comme à chaque fois d'ailleurs. Je me demande quand viendra le temps où je m'habituerai à cet état non permanent du travail de costumière ? Alors que c'est justement ce qui me plaît, c'est ce qui me fait aussi le plus peur. Mais pour l'instant croisons les doigts pour que ça continue, les contrats s'enchainent.

Récemment j'ai travaillé pour l'université Concordia, une université anglophone de Montréal. C'était pour une pièce qui s'appelle Red Noses, et qui se passe en France au Moyen Age, avec en fond historique la peste noire. A priori c'est une comédie satirique, on verra bien, je vais aller voir ça dimanche.

Ce qui est chouette là encore c'est les rencontres que j'ai faites en travaillant là-bas, notamment la fille qui a fait appel à moi, elle fait du roller derby, je ne sais pas si vous connaissiez, moi non avant qu'elle m'en parle, mais j'ai trop envie d'aller voir ses matches maintenant quand elle en aura. Ca a l'air complètement fou ce sport. Du coup c'est drôle quand je parlais d'elle à des gens qui la connaissent, ils m'ont tous dit qu'elle était un peu tarée, et ça tombe bien, j'aime bien les gens un peu tarés.

J'ai fini ce travail (et les robes médiévales qui allaient avec) lundi, et ça tombait bien, parce que lundi matin j'avais dans ma boîte mail un mail de quelqu'un qui avait besoin d'aide pour un rush de costumes... Je suis donc arrivée à la rescousse aujourd'hui, tel un chevalier blanc sur son fier destrier !... Et de nouveau j'ai rencontré de chouettes filles, j'ai parlé anglais, et français, et franglais. Mais surtout anglais. Moi qui avait peur de ne pas parler anglais ici je suis rassurée. Je suis dans une coloc internationale, je bosse avec des anglophones, mon anglais ne se porte pas trop mal. Ouf!

Et puis je n'ai pas trop parlé de la vie ici ces derniers temps, mais outre le travail, je profite de la ville et du printemps. Comme tout le monde ici en fait ! Je n'avais jamais vu une ville se réveiller comme ça... Quoique je n'ai pas vu Oslo ou Stockholm sortir de l'hiver, j'imagine que ça doit être plutôt impressionnant là-bas. Mais ici, même si l'hiver n'a pas été si froid, il a été long, et on sent que les gens sont habitués à hiberner dans le sens réel du terme, pas comme en France où on réduit les sorties mais où on en fait quand même. Ici il y a quelque chose de plus latent. Par contre, il y a ce truc de quand on sort, c'est pour profiter de la neige, alors on chausse ses patins, ses raquettes, ses skis... Et on file ! Mais bon, ça je ne l'ai pas trop vu finalement.

Par contre, j'assiste au réveil du printemps, et je le vis aussi ! L'euphorie est collective et communicative. Et donnez nous un week end à 25°C de moyenne, et là, c'est physique, on se sent bien, on est de bonne humeur, on a envie de rire et de danser, de tourner dans le grand couloir de l'appartement, de sautiller en poussant des petits cris ! Et aussi, de s'acheter une nouvelle jolie robe. Surtout quand on part en quête d'une veste de mi-saison. Bon ben déjà premier constat : les vestes de mi-saison ça existe pas ici. On passe de la veste d'hiver en laine à... rien. Ou si, une veste en jean. Mais moi ça me va pas. Il me faut un truc qui me ceintre la taille sinon ça me fait des grosses fesses. Bon ça m'embête pas, je me connais, je le sais. Sauf que les Canadiens ils sont pas trop au courant. Alors ma quête pour l'instant ne fait que commencer (et non je ne veux pas d'un gilet). Seulement quand on met une Léa frustrée de veste dans un Urban Outfitters, ben ça fait une victime beaucoup plus réceptive à une jolie robe.

Voilà l'objet du délit. Bon je franchis des caps sur ce blog en mettant une photo de ma tenue, mais j'avais quand même envie de partager avec vous (mais surtout mes copines qui lisent) : vous avez vu comme c'était impossible de résister ? En plus étrangement ça fonctionnait vraiment bien avec mes collants roses fluo et mes bottes rouges... Bon c'est vrai que j'ai pas peur des mélanges toniques en général, mais là ça l'était vraiment.

Et du coup j'ai pu me balader dans la ville juste comme ça, sans rien sur le dos (ben oui il faisait 25 dehors) mais j'avais quand même mon gilet dans mon sac, au cas où.

Et puis j'ai pu fixer un peu plus les couleurs de la ville en me promenant. Montréal n'est pas une ville facile d'accès quand on arrive au début de l'hiver. On a beau savoir que la ville se réveille au printemps et pétille l'été, on se dit que ça ira mieux, mais ce n'est quand même pas facile. Et puis, au soleil, quelque chose se passe. Même si les couleurs avaient toujours été là, c'est différent, maintenant, on les voit. Et on découvre vraiment l'art urbain des tags. C'est un moyen d'expression qui m'a toujours plu et touchée, mais jamais je ne l'ai trouvé autant approprié qu'ici. Je vous laisse avec quelques photos de la ville, parmi d'autres...











Et puis, comme ces temps-ci je ne fais que passer (juste ces temps-ci me direz vous ? et vous auriez tout à fait raison) sur mon blog, j'espère que vous allez bien et que le printemps vous réussit à vous aussi.

vendredi 5 mars 2010

Mon auberge espagnole


C'est bien le hasard de m'être retrouvée ici. Même si je n'y crois pas complètement.

L'amie d'une amie, la magie de Facebook (eh oui Facebook peut être utile parfois), le bon timing, la rencontre en décembre, et l'arrivée avec mes valises en janvier...

Et là le bonheur d'être ici. Des colocs sympas, juste des artistes de cirque, et moi. Notre auberge espagnole sans espagnols : trois françaises, un suisse, un anglais, une québécoise, et de passage : un américain, un autre français, des amis, beaucoup d'amis. Des fêtes, des soirées au calme, des dîners entre colocs, des longues discussions, des silences. L'organisation du ménage, nos noms qui se répartissent dans le mois, le tri des poubelles, la vaisselle qui s'entasse ou pas, faire la queue pour l'unique salle de bain.

Et découvrir que c'est bien d'être une costumière au milieu de tous ces artistes de cirque. Penser aux futurs costumes, commencer à faire les retouches, entendre parler d'une costumière, prendre des contacts. Récupérer la machine à coudre (neuve!!!) de ma super coloc qui ne va pas s'en servir tout de suite à cause de sa tournée, faire des plans. Relever des patrons, faire des essayages.

Et puis rire ensemble, mais savoir aussi que chacun a sa chambre, son lieu, son intimité. Essayer de ne pas se marcher dessus, tout en étant heureux de vivre ensemble.

Bien sûr le lieu n'est pas parfait, il pourrait avoir plus de fenêtres, être mieux isolé, on pourrait ne pas entendre les voisins du dessus comme s'ils étaient chez nous...

Mais ici j'ai trouvé mon auberge espagnole. Et je n'en bougerai pas.

lundi 1 mars 2010

3 mois

Aujourd'hui cela fait trois mois tout pile que je suis ici. Et en trois mois ma vie a changé mais pas tant que ça. Le fond est le même, je suis toujours une blonde un peu lunaire, célibataire et qui cherche un travail. Temporairement du moins.

Parce qu'ici, dans le monde du costume, le Cirque du Soleil, c'est Dieu, et Dieu, c'est Lui qui décide des choses, si les jeunes costumières arrivantes auront du tavail ou non. Le pire c'est que je ne travaille même pas sur leurs costumes ! Mais comme les commandes se réduisent, mes collègues qui travaillent dessus, elles, se retrouvent coincées sans rien à l'atelier, et font donc le travail que je suis sensée réaliser... Et moi, on prolonge mes vacances. Merci bien le Cirque du Soleil. Sauf que des vacances forcées, c'est tout de suite moins apprécié.

En trois mois, j'ai appris donc à ne pas trop aimer cette grosse machine, qui semble tout engloutir sur son passage ici. On ne peut pas nier les emplois qu'elle apporte cette machine, mais on ne peut pas fermer les yeux sur ceux qu'elle prend.

Mais en trois mois j'ai aussi changé de coloc, et ça, c'est bien. Je me sens bien ici avec ces gens, ces artistes de cirque qui ont des idées pour moi, et qui me font voir le monde un peu différemment. J'aime voir le monde à travers les yeux des artistes, ce sont eux qui y mettent un peu d'étoiles, et font rêver.

En trois mois, j'ai voyagé presque la moitié du temps, en allant jeter un peu plus qu'un oeil à New-York :


Toronto :

Boston :

Kingston :

Re-Toronto :

Ottawa :

Et puis après dans les Laurentides, à Saint-Donat... Mais ça c'est encore une autre histoire, de chiens, de traineau, de trappeur...

Tout ça pour dire qu'en trois mois, j'ai pu visiter un peu les alentours. Quand on regarde la carte, fait quand même une sacrée distance parcourue...


Agrandir le plan

Mais en trois mois il n'y a pas que le travail, la coloc et les voyages. Il y a aussi toutes ces petites choses du quotidien. La fierté de tricoter une paire de moufles "Bella" trouvées chez Knit Spirit, les amitiés qui se forment doucement avec une costumière parisienne en PVT, une autre française en PVT, mes collègues de travail avec qui je dois aller à un 5 à 7 après le travail même si je ne travaille pas, mes colocs justement... Et puis des trucs idiots, mais être heureuse parce que je découvre qu'il y a des coquillettes Barilla dans mon IGA, alors ne pas en acheter, vu que maintenant il y a la possibilité de le faire (c'est bête une fille des fois).

Et penser à la France. Un peu. Beaucoup parfois. Parfois moins. Mais y penser. Et avoir la certitude que je ne suis que de passage ici, mais déjà un an c'est bien, un an c'est beau.

Et ce soir, dormir dans des draps propres et une chambre rangée, et rien que ça, c'est exceptionnel !..

jeudi 4 février 2010

Ma vie à Montréal

Petit à petit, les choses se casent, les habitudes se prennent.

Le trajet du matin, la course pour ne pas arriver trop tard au travail, parce que je suis toujours en retard... Les travaux qui démarrent à 7h en semaine, juste en bas de ma fenêtre, et on m'a dit que c'était souvent le cas ici. Le petit dej de temps en temps sauté, et les tranches de pain que j'emmène pour me faire mon cass'dale au travail, parce qu'il y a : un grille pain, du café, du beurre de cacahuète, du lait. Et aussi pour le midi un four à micro ondes, un four, un grill, des plaques électriques et une casserole et une passoire... Tout ce qu'il faut pour manger. Bref, une vraie cuisine.

Le café au lait du matin, préparé par mes soins ou ceux de ma chef ou de son assistant. Quand on se lance on fait trois tasses de café, on fait mousser le lait, on passe au micro-ondes et la mousse gonfle, c'est fou ! Ça peut même déborder. Sauf quand la mousse ne tient pas, ou alors que dans une seule des trois tasses (celle de la chef bien sûr) et on se moque de moi en disant que je fais du favoritisme (même pas vrai).

Et la couture. Je touche à tout. Ca va de la fleur en volants : sous vos yeux ébahis 18 mètres environ de bande de tissu vert froncé, magnifiquement agencé par mes soins...


... à la brassière verte (tout ça pour une pub activia, avec des costumes que l'on a refait 4 fois...) en passant par le manteau en cachemire, le repassage divers, les housses de coussins, les housses de robes, des préparations de robes, de jupes, un pantalon, des retouches, beaucoup.

Et puis ces coussins de Diane Dufresne, qui, en plus d'être chanteuse :



Vous voyez de qui je parle du coup ? Parce que moi avant de faire des recherches sur le net, j'avais un peu oublié...

... est aussi artiste peintre. Du coup elle a monté une exposition avec son compagnon qui a disposé et sculpté ses œuvres, quelques costumes, et différentes installations. Ce qui fait que j'ai pu aller à un vernissage, et croiser plein de stars québécoises ! A ce qu'on m'a dit, parce qu'en fait, je n'en connaissais aucune ! Sauf Diane du coup, parce que j'avais fait des recherches avant.


En fait, pour cette expo, avec mes collègues, j'ai travaillé sur les coussins que vous voyez accrochés à droite de l'image au-dessus, et sur des housses de vêtements, faites de toiles peintes par elle, desquelles sortaient certains de ses costumes de scène... Bon sur ceux-là j'ai été un peu déçue, vu qu'on ne voyait pas les costumes, ou à peine. Mais j'étais heureuse de participer à cet évènement, comme si je faisais déjà un peu partie de la vie culturelle d'ici. Et puis j'étais avec une amie, et les discussions se lançant, le verre de vin se remplissant continuellement, je suis restée, un peu plus que prévu.

Mais, pour en revenir à mon métier, le travail c'est aussi : des collègues qui chantent fort, et faux, mais pas si souvent faux, moi qui commence à les accompagner en essayant de vaincre ma timidité vocale, des pipis cacas pets (on dit "pètes") gaz farcin (je vous laisse chercher par vous même) morve et autres choses pas trop ragoûtantes dont ils parlent très souvent, j'avais prévu de mettre des petits bâtons sur une feuille à chaque mot comme ça prononcé, mais je suis déjà perdue loin derrière, la musique donc, constante et bonne, les mêmes goûts que moi, dont plusieurs CDs que je possède également, des bêtises, des blagues pas drôles mais qui me font quand même rire, une vraiment bonne ambiance avec eux...

Et par dessus ça : des cours de québécois, quelque chose comme "à chaque jour suffit son expression". En gros, ça donne une Léa qui ne comprend pas tout ce que ses collègues disent, et qui doit demander à chaque fois qu'elle ne comprend pas. Et j'ai appris :

- une efface : ben une gomme, ça peut paraître simple comme ça, mais au milieu de nulle part, c'est bizarre,
- l'eau au cave : c'est à peu près notre équivalent à "la pêche aux moules", et quand du coup je leur ai dit notre expression, ils ont fait la même tête que moi quand je ne connais pas
- quétaine : hum... je saurais pas trop l'expliquer mais c'est un truc genre "démodé, de mauvais goût" et là ils m'ont dit que pour me le figurer il fallait que j'imagine une grosse dame de 50 ans avec des fuseaux (vous voyez, le caleçon avec des élastiques sous les pieds ?) et un T-Shirt avec un aigle dessus (chez nous ça serait Johnny) et là vous avez quétaine
- un beigne : un beignet, mais alors, pareil que pour l'efface, c'est proche mais alors j'ai encore fait ma tête "je ne comprends pas"
- c'est platte : c'est nul, ça craint, c'est dommage, etc, ça dépend du contexte, mais en tout cas ce n'est pas positif
- ostie, cibole, criss, calice, calvaire... : des jurons, j'aime bien

Et plein d'autres encore mais là ce soir je ne m'en rappelle plus... Quand ça me reviendra je ferai un autre billet.

Et puis tout simplement, le reste de la vie : une amie qui vient de Boston pour passer le week end à Montréal, les balades dans le Vieux Montréal, le Vieux Port, sur le Mont-Royal, dans la ville, au musée McCord sur l'histoire canadienne, redécouvrir la ville que je ne voyais plus en tant que touriste.


Et des soirées où je rentre tard, dans le froid, mais où je me suis bien amusée.

Et une rencontre pas tout à fait fortuite, mais très appréciée, d'une demoiselle que j'aimerais bien revoir à son retour de France...

Des lectures, des films vus, la vie quoi. Même si ma carte UGC me manque énormément !

Enfin, je ne suis encore qu'une néophyte de Montréal, de mon quartier... A moi de prendre le temps de découvrir où aller prendre un bon brunch, acheter du fromage qui ne coûte pas la peau des fesses, bouger mes fesses justement...

jeudi 14 janvier 2010

Et le froid dans tout ça ?


J'y ai pensé aujourd'hui...

En voyant la neige tomber, je me suis rappelé à quel point les gens me parlaient du froid à Montréal, comment j'allais y survivre... Et surtout à quel point ils disaient ne pas pouvoir vivre dans un pays où il fait si froid !

Eh bien pour tout vous dire, jusqu'à maintenant c'est très largement supportable. Je suis contente d'avoir mon manteau bleu bien sûr mais j'aurais pu tenir plus longtemps sans. Il me sera surtout pratique si je veux aller me balader dans la neige, et me rouler dedans qui sait ? Chose que je n'aurais pas pu faire avec mon manteau en mouton. Mais en fait ça va. Une fois que les couches sont enfilées, on se sent prête à aller partout.

Et d'une façon plutôt étrange... Je n'ai jamais eu aussi chaud qu'ici ! Ne vous méprenez pas. Il fait froid. Mais comme on s'habille en conséquence, dès qu'on arrive dans une station de métro ou une boutique... On étouffe. Enfin moi du moins. Ce n'est d'ailleurs pas rare que je croise des filles en T-Shirt dans le métro, avec leurs manteau/écharpe/pull/gants à la main. Moi je suis juste trop flemmarde pour en faire autant alors j'ai chaud.

En passant sur mes petits constats canadiens, ou québécois, je ne sais pas comment ça se passe le bus ailleurs qu'à Montréal, mais la chose m'a vraiment surprise ici, même si j'en avais entendu parler avant : les gens font la queue pour le bus. Oui, ceux qui ne savent pas, vous lisez bien : la queue ! Premier arrivé, premier monté, et on laisse bien les gens descendre avant. Et pas de tricherie. Si quelqu'un arrive après vous mais se place avant, je ne sais pour quelle raison, trottoir étroit par exemple, il vous laisse passer, jusqu'à ce que ça soit vraiment son tour. Moi ça m'épate !

Voilà, c'est tout pour ce soir...

Bientôt, comme sur beaucoup de blogs de français au Québec, les découvertes linguistiques.

mardi 12 janvier 2010

A mois +1 (et quelques)

L'avenue McGill, encore décorée de Noël

Désolée par avance de l'incohérence de ce billet, mais l'heure tardive et les bouchons dans les oreilles m'empêchent de penser proprement... Ainsi c'est jeté là mais c'est dans l'esprit du moment !..

Ma vraie vie à Montréal, elle a commencé la semaine dernière, et ce n'était pas facile... Revenir de trois semaines tellement remplies, tellement magiques ! J'en avais pris tellement dans les mirettes que Montréal me semblait terne et triste à côté.

Et puis quelle idée de parler français en Amérique du Nord aussi ? Oui, pendant trois semaines, j'ai pu parler anglais, découvrir en anglais, et même un tout petit peu penser en anglais. Du coup le français du retour et l'accent québécois ça faisait beaucoup...

Et petit à petit, la nouvelle colocation avec de nouvelles têtes, parler anglais avec mes colocs, savoir que je vais rester ici deux mois, vraiment, et me poser.

L'affiche en face de chez moi

Enfin commencer le travail, ça aussi ça aide à repartir du bon pied. Après une première journée où j'ai fait des retouches hors costume, je sens que je vais bien aimer mes collègues, mon chef me rappelle mon prof chouchou de tailleur du temps où j'étais étudiante costumière (sauf qu'il a un accent québécois bien sûr !). Et ma responsable directe, elle est très avenante, et rigolote, tout pour me plaire aussi. Évidemment c'est le premier jour, évidemment je me laisse emporter par ma gaieté, mais le feeling passe bien, et c'est un premier pas.

Et puis profiter des dons de mes colocs qui déménagent à Chicago pour décorer un peu la chambre qui était toute nue...

La fenêtre de ma chambre, mon lit, la mezzanine, et ma nouvelle guirlande...

Ah et puis il y a aussi ce manteau bleu, que j'ai été chercher pour enfin avoir une protection efficace contre le froid. Surtout une fermeture éclair sur mon manteau en fait, parce que 3 boutons sur le devant, ça laisse rentrer le vent... Et avec ça je me sens vraiment équipée et un peu plus locale.


Et puis quoi ? Ah oui un concert samedi soir, celui de Monday Rose, et c'était très drôle. Ce n'était certainement pas fait pour être drôle mais c'est pour ça que ça l'était... Un chanteur qui se prenait pour une star, dans une toute petite salle, un concert qui ressemble un peu à un strip-tease tellement il fait tomber les couches, et une façon de se dandiner et de se frotter aux musiciens qui rappelle quelque peu Julio Iglesias, avec un soupçon de Francis Lalane pour la crinière et la main qu'il passait dans ses cheveux toutes les trente secondes, parce qu'il le valait bien... Cela donnait un drôle de cocktail. Et si vous avez souri à cette évocation, vous pouvez imaginer à quel point j'ai dû me retenir de rire pendant le concert ! Sans parler de ce moment unique... Un cadeau qu'il a fait à mon humble personne sans doute ? Il m'a serré la main. Après, là encore, j'ai dû me retenir d'éclater de rire... Heureusement que c'était à un moment où il avait encore son T-Shirt sur lui, sinon, je n'aurais pas tenu...

mardi 5 janvier 2010

En ce début d'année...

Hum. Moi qui m'étais promis d'être beaucoup plus active ici quand je serais au Canada... Eh bien... Non ce n'est pas le cas. On va mettre ça sur le compte de toutes mes vadrouilles à travers l'Amérique du nord.

Je généralise parce que depuis le 13 décembre (précisément) je suis allée à :
- New York pendant 5 jours (j'ai un billet qui attend depuis deux semaines dans mes tiroirs)
- Montréal de nouveau pour deux petits jours
- Toronto pour 5 jours, puis Windsor pour Noël, puis re-Toronto

On arrive donc au 28 décembre, déjà, date où je suis partie retrouver une amie et ses sœurs à Boston. Et où je suis restée 6 jours, avant de revenir, hier, à Montréal.

Et me revoilà. Ainsi je suis encore dans les temps pour vous souhaiter, comme il se doit, une merveilleuse année 2010. Pas seulement bonne, non, merveilleuse. Une année qui fasse un peu rêver, qui mette des étoiles dans les yeux. On en a tous besoin non ?


samedi 5 décembre 2009

Une semaine ici

A semaine + 1... Mes premières impressions.

Il ne fait pas si froid. J'ai même eu du soleil le premier jour et dans la semaine. Bon, le thermomètre a l'air de descendre en dessous de zéro pour la semaine qui arrive, alors on va voir comment je vais vivre le froid qui arrive vraiment. Mais pour l'instant j'arrive à me promener en jupe (avec une paire de collants et des leggins par dessus, certes).

J'ai trouvé une colocation, mais je sens déjà que je ne vais pas y rester. Je suis chez un frère et une sœur, qui sont somme toute très sympas, mais je suis chez eux, et j'ai le sentiment que je ne serai jamais chez moi ici...

Ainsi je commence les visites d'appartements. Hier une coloc très sympa qui m'a bien plu, mais on verra. Demain une autre, suite à une rencontre complètement issue du fruit du hasard : deux filles attendaient le bus avec moi hier, l'une d'elle quitte Montréal à la fin de décembre, elle m'a dit que sa coloc était super, bien placée, et pas trop chère... Que si ça m'intéressait je pouvais passer ! Chose que je vais faire demain...

A une semaine ici je cherche du travail, les choses ne changent pas où que l'on soit. J'ai déjà un entretien de prévu, c'est une chose assez positive. Mais je démarche beaucoup, j'espère que ça portera ses fruits. Et surtout dans mon domaine... Le costume ici a l'air de n'être pas un milieu très accessible... Comme à Paris en fait.


Quoi d'autre ?.. Je ne sens pas vraiment Noël arriver. J'ai cette drôle d'impression que Noël sans mes parents et ma soeur ce n'est pas vraiment Noël. Il ne faut pas que je me laisse gagner par ça parce que je serai entourée, par de la famille qui plus est. Et en plus je vais passer quelques jours à New York dans une semaine. Et après Toronto. Et après Windsor. Et après Boston. Alors non je ne vais pas me lamenter.

Mais quand même. Je réalise que cette première semaine n'était pas des plus faciles au niveau émotionnel. Gérer le "qu'est ce que je fais là?" plus le "Tu vas pas te lamenter sur ton sort tu as de la chance d'être là tu l'as voulu!" et simplement le "pour l'instant ce ne sont pas des vacances ici..." Ben tout ça ce n'est pas facile. Je n'ai pas de regrets, juste des craintes. Qui ne seront pas trop justifiées je l'espère.

Et puis l'habitude d'être entourée et d'avoir des gens à appeler en cas de spleen... Ça viendra mais pour l'instant je fais sans, par contre je fait marcher msn !...


Bon sinon les points positifs de tout ça, parce que outre les doutes, Montréal est une ville accueillante. Je suis allée à une soirée VIP. Comprendre "Virus d'Improvisation Picturale". Une très chouette initiative. C'est comme un match d'impro, mais avec de la peinture : un thème, une peinture en 15 minutes. Ca peut donner des choses très belles, d'autres... Un peu moins !...


J'habite un quartier plutôt sympathique, loin de ce que j'ai connu à Paris, avec une atmosphère de quartier très développée justement. Bon c'est sûr, ça risque de ne pas durer si je déménage, mais je tâcherai de n'être pas trop trop loin. J'aime bien ici. Et ça fait peut-être cliché la française qui aime le Plateau mais après tout, mon chez moi à Paris était bien un cliché aussi, dans la rue des Grands Magasins...

Voilà pour l'instant le début de ma vie ici. C'est calme mais ça ne va pas le rester !

jeudi 26 novembre 2009

J-2

Je vais continuer mes petites listes parce que j'aime ça...

A J-2 :

- je fais une prise de sang histoire de partir en sachant que mon cholestérol et tout le tintouin sont bons, et s'ils ne le sont pas, ça me fera une belle jambe, mais on mettra ça sur le compte de mon alimentation des dernières semaines qui tient de "Je m'en fiche de ce que je mange je me fais plaisir c'est tout." et hier soir n'a pas fait exception à la règle avec un kebab,

- suite à ce que dit juste au-dessus, je fais des réserves (de graisse il s'entend), ben oui, il va faire froid là-bas, autant que je me prépare tout de suite !

- j'écris un billet sur mon blog avant de finaliser mes valises... Procrastination mon amie... On ne se refait pas,

- je continue les "dernières soirées" et je bois un peu trop, mais bon c'est la faute au barman du nouveau bar découvert à Orléans qui fait que c'est un peu comme à la maison et que c'est bien les bars où tu te sens comme à la maison et que tu sais que pour une fois le barman fait pas semblant de se souvenir de toi il s'en souvient vraiment alors que t'es venue qu'une fois et qu'en plus la dernière fois il était bourré et que si tu bois en fait c'est de sa faute et pas du tout la tienne

- je suis de plus en plus de mauvaise foi

- je vais déjeuner avec ma sœur et je suis contente de passer un moment juste avec elle, c'est vraiment important

- outre me faire charcuter le bras pour la prise de sang (j'ai un bleu en forme de fleur), je vais aussi me faire charcuter les dents... au moins je suis sûre que je pars sans carie, sans tartre, après tout, je voyagerai plus léger...

- je râle sur ma chienne un peu folle et qui saute tout le temps mais je l'aime bien quand même et je câline mes chats et j'assume mon rôle de gaga des chats même si j'essaie de faire croire des fois que j'ai un cœur de pierre tout ça tout ça en fait je suis une sensible

- je pleure avec l'amie à un portail et je m'enfuis un peu parce que je sais que si je reste je vais être une vraie madeleine

- on m'offre une tour Eiffel à emmener avec moi elle est mignonne et légère et elle ira très bien à côté de la petite carte postale de tour Eiffel dessinée en mètre ruban de couturière la carte parfaite pour moi et comme ça j'aurai toujours Paris et mon parrain avec moi et ma marraine dans mes livres avec son marque page en bois et jade ils me connaissent bien en fait

- je réalise que je vais enfin pouvoir mettre mes mitaines en opossum

- j'écris cette phrase juste au dessus rien que pour le plaisir de taper le mot "opossum" si joli je trouve, alors qu'en soi un opossum ce n'est pas si joli :


- je devrais dormir un peu, parce que demain soir n'est pas le soir qui me permettra de me reposer... ni de dormir tout court je pense.

mercredi 18 novembre 2009

J-10


A J-10, je vais voir des amis. Plein. Des chouettes.

A J-10, j'ai envie d'être de l'autre côté, là-bas, là où il fait froid. Mais pas tant que je m'y attendais vu les températures que je vois sur la météo de google. Bah, ça ne devrait pas durer.

A J-10, je me motive pour vider mon appartement. Il est grand temps.

A J-10, je vais donner un cours de tricot à une amie, il faut bien qu'elle s'occupe, elle est enceinte.

A J-10, des amies vont débarquer chez moi pour m'aider à remplir des cartons. C'est chouette.

A J-10, j'ai envie d'écrire plein de billets. Du coup au moins un ce soir. Ça tombe bien.

A J-10, j'ai envie de faire comme le commentaire que j'ai laissé chez elle dire plein de choses en longue phrase sans ponctuation regarder Paris être nostalgique un peu mais avoir vraiment envie de partir et d'habiter à Montréal dans une rue qui a un nom de cliché canadien et de m'acheter là-bas un manteau qui a de la moumoute sur le col parce que sinon ce n'est pas drôle et puis des bottes fourrées bien sûr aussi paraît qu'on peut les choisir en fonction de la température à laquelle on veut que ça résiste j'ai envie de prospecter pour un travail intéressant en croisant les doigts pour ne pas me retrouver serveuse ou pire encore mannequin cabine de toute façon je ne compte pas dessus paraît il que je suis large maintenant et surtout j'essaie de ne pas me vexer.

A J-10, je me demande comment seront les au-revoir avec les gens, certains ont déjà été déchirants, alors que finalement un an ce n'est pas si long et ça sera sûrement bien rempli. Mais bon j'aime les gens autour de moi alors je serai sûrement bien triste...

A J-10, je me couche tard alors que j'ai des tonnes de choses à faire dans quelques heures.

A J-10, je vous souhaite une bonne nuit, et j'essaie de comprendre un peu comment ça marche les autres plateformes de blogs pour pouvoir bientôt faire un blog tout nouveau tout neuf quand le bout de mes pieds (gelés) sera au Canada.

vendredi 9 octobre 2009

Ces histoires qu'on nous raconte #11

Aujourd'hui, pas un livre mais un auteur. Je viens enfin de percer le mystère de mon affection pour son écriture.

Car ce n'est pas parce qu'il est norvégien que je l'aime, Erlend Loe. Ca pourrait etre une raison, mon amour de la Norvège et du souvenir qu'elle m'a laissé est inconditionnel, du coup je me suis mise à lire des auteurs norvégiens, pour retrouver un peu l'atmosphère si particulière qui est présente dans ce pays. Qui doit l'être dans les pays nordiques en général, mais je ne peux parler que de ce que je connais. Et ma Norvège à moi doit maintenant être une sorte de rêve, de fantasme, puisque mon voyage là bas remonte à 2000, et que je n'y voyage plus que par les livres.

Et dernièrement, les livres d'Erlend Loe.

Ce que j'aime chez cet auteur, c'est la surprise qu'il nous fait, ce cadeau en quelque sorte. Il nous emmène dans l'absurde, mais un absurde totalement plausible. Quelque chose de cocasse et touchant -voire troublant- à la fois. Je suis littéralement tombée en amour du premier livre que j'ai lu de lui, Naïf, Super.

Je ne sais pas si c'était son premier livre, mais c'est celui qui m'a fait la plus forte impression. On y suit les réflexions du narrateur, personnage principal de l'histoire, dont on ne connaît pas le nom. A la suite d'un choc émotionnel parti de presque rien, une sorte de bagarre avec son frère, son monde et ses certitudes s'effondrent. Plus rien n'a de sens à ses yeux. Ainsi, pour reconquérir sa vie, et savoir quelle direction il doit prendre, il fait des listes. Beaucoup de listes.

J'ai lu tout à l'heure dans une interview d'Umberto Eco pour Télérama que les et cætera des listes que l'on fait, que les auteurs écrivent dans leurs livres, et que tout le monde touche du doigts, ces et caetera là sont tous les possibles, toutes les pièces manquantes qu'on espère un jour trouver, pour combler les vides de nos existences. "Le et cætera, c'est le sublime. Au fond, c'est la définition de Dieu... qui n'est qu'un énorme et caetera !" (Umberto Eco dans Télérama)

Naif. Super. m'a laissé approcher ce sublime. Peut-être que ce n'est pas le cas de tout le monde qui l'aura lu, mais c'est bel et bien le mien. Parce qu'il m'a mise dans un état permanent de ravissement, post-lecture. Je n'avais pas besoin de lire tout le livre sans le lâcher pour le savourer. Comme une tablette de chocolat si bon qu'on en déguste chaque morceau, l'un après l'autre, en prenant soin de la garder sur une semaine ou plus. Ainsi, la surprise du goût est toujours au rendez-vous et le plaisir intact jusqu'à la prochaine fois. Et je sais que je le relirai, je le dégusterai à nouveau, saisie par la surprise et la magie qui opère par ses mots simples, quasi enfantins, car le narrateur retombe dans un état proche de l'enfant qui vient de naître et doit tout apprendre. Et je rirai à nouveau de l'absurdité de certaines réflexions, qui semblent naïves dans la tête d'un adulte, mais le sont-elles dans la tête d'un enfant, finalement ? En un mot, je me laisserai reconquérir, et cueillir.

Je crois que je n'ai toujours pas expliqué pourquoi les romans d'Erlend Loe me touchent autant. Outre la magie si présente dans ses livres, c'est le changement, et le retour à zéro qui me font aimer cette lecture. Cette possibilité entrevue que rien n'est fixé, définitif, et que l'on peut changer. Les deux autres livres que j'ai lus de lui, Doppler, et Autant en emporte la femme, abordent cela aussi. Ce changement radical de vie, qui partent d'une volonté, non pas de fuite, mais de réadaptation à la personne qu'ils sont au moment où c'est nécessaire.

Voilà. J'ai mis le doigt dessus. C'est parce que ça me concerne en fait. Ma vie est dans un état où tout est plus ou moins imprévisible, et où ce projet de changement de vie, ce voyage, prend une place importante, voire centrale, même si ce n'est que temporaire. Et même si je ne sais pas où je vais, je sais que je fais le bon choix. Et ces livres me rappellent que, si plein de choses sont instables chez moi, un de mes buts (dans la vie donc) est sûr, je serai toujours prête à changer de vie, si cela devient nécessaire. J'ai trop d'exemples de gens autour de moi que je trouve aigris et chiants, tout simplement, parce qu'ils n'ont pas su saisir leur chance de changement au moment où elle se présentait à eux. Je ne deviendrai pas comme ça.

Et voilà comment j'ai réussi à parler de moi à travers la littérature. Mais, pour de vrai, Erlend Loe, lisez-en, c'est bien et ça fait du bien.

lundi 11 mai 2009

Petit à petit...

Ce coup de gueule de Siro m'a fait réfléchir la semaine dernière. Cette histoire de chance. Et du coup mon commentaire à moi sur la volonté et les ruptures brutales pour avancer. Oui il faut tout lire parce que ce n'est pas le sujet ici. Pas de coup de gueule en vue.

Et la rupture brutale, je suis en plein dedans. L'approche de mes 26 ans joue aussi peut-être. L'âge ne m'effraie pas finalement, je vis plutôt bien le fait de grandir. Payer plus, ça me réjouit un peu moins par contre. Mais tout ça n'est pas une histoire de sous non plus, à mon niveau on gère toujours, comme on peut, mais on gère.

Non. C'est grandir. Ce week-end j'ai eu l'impression de grandir. Regarder les choses avec plus de détachement. Le départ qui se profile à l'horizon. Ce n'est pas lui que je regarde avec détachement, non, mes yeux sont fixés sur lui, ma tête aussi. Mais toutes ces petites choses insignifiantes. Matérielles. Cette chambre que j'ai connue depuis mon enfance et que je cède petit bout par petit bout. Que je me refusais à céder parce que, quelque part, j'avais peur de n'être plus chez moi chez mes parents à un moment. Mais finalement, quels que soient les changements, ma chambre sera toujours ma chambre, et il y aura toujours un "chez moi" qui m'attendra chez mes parents. Je ne sais pas pourquoi j'ai mis autant de temps à l'accepter.

Alors ce week-end j'ai trié, à petite échelle, dans ma chambre. Il me faudra y revenir car les punaises qui accrochent les vieux posters sont difficiles à enlever. J'y laisserai ma trace, mais si elle n'est plus là quand je reviendrai, pas grave, le lit sera là, m'attendra, la fenêtre n'aura pas bougé, et il y aura toujours ce petit bruit d'eau dans le radiateur...

Et dans ma vie doucement, je commence à trier aussi. Les choses essentielles et les autres. Mais ne faisons pas comme si j'arrivais complètement à me maîtriser côté shopping... Les choses que je dois faire. Celles que je fais. Ma liste interne. Celle des choses à faire avant le Canada. Les cases se cochent. Quelque part je suis fière de moi. Des choses avancent. Pas forcément dans le sens où je voudrais, mais elles quittent le stade stationnaire.

Toutes les choses qu'il me reste encore à faire ne sont pas forcément faciles, et tout ce changement à venir me fait vraiment peur en fait, mais petit à petit, par petits bouts, je dompte tout ça. Ça n'empêchera pas la peur de l'inconnu, mais au moins, ça m'aura aidé à me connaître un peu plus, et à me faire grandir.

J'ai beau parler de détachement au niveau matériel, et de tout ça, le jour où il faudra que je vide mon appart à Paris par contre... C'est vraiment une autre histoire. Mais pas pour tout de suite.

mercredi 29 avril 2009

Hors saison

Certes les beaux jours sont là (sauf aujourd'hui et hier et avant hier ça va de soi), mais en ce moment, une chose m'obsède : le Canada. Et un chose en plus de cela, le Canada, en novembre.

Mon dieu mondieupetitjésusbouddhaallah (ça vient de Un bonheur insoupçonnable, lisez le) comment vais-je survivre dans ce froid ? Mais oui, comment va-t-elle faire ? Et comment vais-je rester jolie dans ce froid ? Vous avez déjà vu des chaussures de neige vous ? Eh bien c'est moche. Oui je sais, la santé de mes pieds, et du reste de mon corps, parce que, tout le monde le sait, la mort s'attrape par les pieds. On vous l'a déjà dit non, le fameux "Tu vas attraper la mort" quand vous marchiez pieds nus, petits ?

Donc, moi et le Canada on a un problème. J'aime les chaussures, et lui veut tuer mes pieds à petit feu si je ne me chausse pas chaudement, ou alors, il veut tuer mon amour des chaussures si je le fais. Du coup, ma lubie du moment, enfin, de ce matin où j'ai eu cette révélation, c'est de regarder si je peux trouver des bottes de neige un peu jolies. Et en fait oui !
Là ce sont des Aigle, qui ont la bonne idée d'êtres bicolores, avec ce petit laçage dans le dos, j'approuve totalement. Et il y a cette paire avec le laçage devant :

Des Columbia cette fois, moins chères que les précédentes, plus fines, et un peu moins jolies aussi je trouve. Bref, pour l'instant, ce n'est que du repérage, et il y a fort à parier que de toute façon je les achèterai au Canada, mais bon, j'aime l'idée que je n'aurai pas des trop moches pieds une fois là-bas.

Par contre il me reste la délicate question du manteau...

mardi 10 mars 2009

Je reviendrai...

... à Montréal... 

Je pourrais aussi revenir par ici, ça ne serait pas un mal. 
J'ai plein de choses à raconter, mais ce n'est pas le plus important en ce moment.

Le plus important, c'est que j'ai fait des muffins. A la myrtille. Moelleux et fondants. Délicieux quoi. Avec un peu de crumble à la cannelle dessus. Pour le croustillant. Ou le crépitant.

Mais je les ai fait pour une raison particulière. C'était ma façon à moi de...

Fêter... MON DÉPART POUR LE CANADA !!!!! 

Le service des visas a validé ma demande, je peux partir ! Youpiiiii !

Et maintenant, je peux dormir tranquille, c'est la fête. 

J'ai plus qu'à trouver un logement, un travail, acheter mes billets, vérifier que mon passeport est toujours valide, m'occuper de l'assurance qu'ils demandent pour le PVT, vérifier que je suis capable de les comprendre ces québécois, brouillonner mes lettres de résiliation de comptes de téléphone et internet, trier mes affaires, ranger... 

Siro, il faudra que tu m'expliques comment tu as fait !