jeudi 24 juin 2010

Et on prend une respiration

Trois semaines sans nouvelles, trois semaines durant lesquelles... J'ai travaillé. Beaucoup. Et quand je ne travaillais pas je pensais au travail. Et quand je ne pensais pas au travail je sortais, et je voyais des amies, et des concerts.

Et ce soir... Ce soir j'ai un peu le temps de revenir. Mon esprit s'est vidé, plus de costumes qui attendent dans un coin de ma tête en me répétant "Couds-moi ! Couds moi ! Ma future propriétaire m'attend !" Là je donne des dates, et des indisponibilités. Car oui je suis quelqu'un de très occupée, ici ou là, Paris ou Montréal, même combat. Comment réussir à faire tout ce que je veux faire dans une semaine de sept jours et des journées de vingt-quatre heures ? Oh ça commence doucement à ressembler à une complainte... Non non non ! J'aime ces semaines où j'ai le temps de voir les gens, où je le prends. Mais arrive le moment où ce n'est plus possible... Ce moment où tu veux, tu dois voir des amis... Mais tu tombes de fatigue, comme une larve un vendredi à 21h30. Les batteries, vidées.

On fait alors tenir le plus qu'on peut, s'accrochant à l'imminence d'une livraison (ah non deux, puis trois) et des deux jours de repos pour se dire qu'on tient. Mais le fil devient de plus en plus ténu, et le matin, on se lève en pensant déjà au soir quand on retournera se coucher. En plus on emmène du travail à la maison. Oh ! Pas grand-chose... Des boutons pressions, des biais à finir à la main, mais qu'on finit devant la télé. Mais on finit à minuit et demi. Et puis on se couche en faisant des listes dans sa tête pour en gros : "alors demain je fais d'abord les altérations, ensuite je finis les guêtres, et sur la robe il me reste à faire : les coutures anglaises sur les cotés, sur les épaules, poser les manches, poser le zip, ah mince j'oubliais les fronces du dos !"



Penser couture, vivre couture... Telle est ma croix. Mais quand enfin le miracle se fait, que le dernier point est cousu, les étoiles reviennent dans les yeux, et le besoin de montrer à tout le monde "Regarde je l'ai finie, regarde comme c'est beau !" telle une petite fille qui a besoin de l'approbation de ses parents. Réaliser finalement que ce n'est pas toujours nécessaire, que plus on avance, plus le doigté et l'expérience sont là. Et la confiance en ce que l'on fait aussi.

Je réalise que je parle beaucoup de mon métier. Mais comme je l'expliquais il occupe une grande partie de ma tête, j'espère que vous n'êtes pas trop tannés (hop mot québécois) de ça...

3 commentaires:

marie (unefillelatoile) a dit…

Wow ! Ça a changé par ici (c'est chouette !). Moi j'aime bien quand tu parles de ton boulot... et je suis bien contente qu'il t'occupe aussi, vu que la dernière fois qu'on s'est vu tu le regrettais... A bientôt !

Karine a dit…

j'adore ton nouveau décor ! et cette robe... magnifique ! (heu sinon, tu prends les commandes ?) ;o)
(dans le mot antispam que je dois entrer, y a "hem". dingue, non ?)

Banancosmic a dit…

Marie > Oui j'avais besoin un peu d'été ici aussi :) Bon je suis contente que ça ne soit pas trop saoulant alors, c'est vrai qu'en ce sens c'est mieux que je sois trop occupée par lui plutôt que pas assez, et j'ai l'agréable sensation que ça se lance ici, doucement...

Karine > Merci beaucoup ^__^ (pour le décor et la robe) et sinon oui je prends les commandes ^^ (mais à distance c'est un peu plus difficile...) et c'est quoi ce mot antispam qui parle d'ourlets??? je suis harceléeeee! au secours!!!