jeudi 4 février 2010

Ma vie à Montréal

Petit à petit, les choses se casent, les habitudes se prennent.

Le trajet du matin, la course pour ne pas arriver trop tard au travail, parce que je suis toujours en retard... Les travaux qui démarrent à 7h en semaine, juste en bas de ma fenêtre, et on m'a dit que c'était souvent le cas ici. Le petit dej de temps en temps sauté, et les tranches de pain que j'emmène pour me faire mon cass'dale au travail, parce qu'il y a : un grille pain, du café, du beurre de cacahuète, du lait. Et aussi pour le midi un four à micro ondes, un four, un grill, des plaques électriques et une casserole et une passoire... Tout ce qu'il faut pour manger. Bref, une vraie cuisine.

Le café au lait du matin, préparé par mes soins ou ceux de ma chef ou de son assistant. Quand on se lance on fait trois tasses de café, on fait mousser le lait, on passe au micro-ondes et la mousse gonfle, c'est fou ! Ça peut même déborder. Sauf quand la mousse ne tient pas, ou alors que dans une seule des trois tasses (celle de la chef bien sûr) et on se moque de moi en disant que je fais du favoritisme (même pas vrai).

Et la couture. Je touche à tout. Ca va de la fleur en volants : sous vos yeux ébahis 18 mètres environ de bande de tissu vert froncé, magnifiquement agencé par mes soins...


... à la brassière verte (tout ça pour une pub activia, avec des costumes que l'on a refait 4 fois...) en passant par le manteau en cachemire, le repassage divers, les housses de coussins, les housses de robes, des préparations de robes, de jupes, un pantalon, des retouches, beaucoup.

Et puis ces coussins de Diane Dufresne, qui, en plus d'être chanteuse :



Vous voyez de qui je parle du coup ? Parce que moi avant de faire des recherches sur le net, j'avais un peu oublié...

... est aussi artiste peintre. Du coup elle a monté une exposition avec son compagnon qui a disposé et sculpté ses œuvres, quelques costumes, et différentes installations. Ce qui fait que j'ai pu aller à un vernissage, et croiser plein de stars québécoises ! A ce qu'on m'a dit, parce qu'en fait, je n'en connaissais aucune ! Sauf Diane du coup, parce que j'avais fait des recherches avant.


En fait, pour cette expo, avec mes collègues, j'ai travaillé sur les coussins que vous voyez accrochés à droite de l'image au-dessus, et sur des housses de vêtements, faites de toiles peintes par elle, desquelles sortaient certains de ses costumes de scène... Bon sur ceux-là j'ai été un peu déçue, vu qu'on ne voyait pas les costumes, ou à peine. Mais j'étais heureuse de participer à cet évènement, comme si je faisais déjà un peu partie de la vie culturelle d'ici. Et puis j'étais avec une amie, et les discussions se lançant, le verre de vin se remplissant continuellement, je suis restée, un peu plus que prévu.

Mais, pour en revenir à mon métier, le travail c'est aussi : des collègues qui chantent fort, et faux, mais pas si souvent faux, moi qui commence à les accompagner en essayant de vaincre ma timidité vocale, des pipis cacas pets (on dit "pètes") gaz farcin (je vous laisse chercher par vous même) morve et autres choses pas trop ragoûtantes dont ils parlent très souvent, j'avais prévu de mettre des petits bâtons sur une feuille à chaque mot comme ça prononcé, mais je suis déjà perdue loin derrière, la musique donc, constante et bonne, les mêmes goûts que moi, dont plusieurs CDs que je possède également, des bêtises, des blagues pas drôles mais qui me font quand même rire, une vraiment bonne ambiance avec eux...

Et par dessus ça : des cours de québécois, quelque chose comme "à chaque jour suffit son expression". En gros, ça donne une Léa qui ne comprend pas tout ce que ses collègues disent, et qui doit demander à chaque fois qu'elle ne comprend pas. Et j'ai appris :

- une efface : ben une gomme, ça peut paraître simple comme ça, mais au milieu de nulle part, c'est bizarre,
- l'eau au cave : c'est à peu près notre équivalent à "la pêche aux moules", et quand du coup je leur ai dit notre expression, ils ont fait la même tête que moi quand je ne connais pas
- quétaine : hum... je saurais pas trop l'expliquer mais c'est un truc genre "démodé, de mauvais goût" et là ils m'ont dit que pour me le figurer il fallait que j'imagine une grosse dame de 50 ans avec des fuseaux (vous voyez, le caleçon avec des élastiques sous les pieds ?) et un T-Shirt avec un aigle dessus (chez nous ça serait Johnny) et là vous avez quétaine
- un beigne : un beignet, mais alors, pareil que pour l'efface, c'est proche mais alors j'ai encore fait ma tête "je ne comprends pas"
- c'est platte : c'est nul, ça craint, c'est dommage, etc, ça dépend du contexte, mais en tout cas ce n'est pas positif
- ostie, cibole, criss, calice, calvaire... : des jurons, j'aime bien

Et plein d'autres encore mais là ce soir je ne m'en rappelle plus... Quand ça me reviendra je ferai un autre billet.

Et puis tout simplement, le reste de la vie : une amie qui vient de Boston pour passer le week end à Montréal, les balades dans le Vieux Montréal, le Vieux Port, sur le Mont-Royal, dans la ville, au musée McCord sur l'histoire canadienne, redécouvrir la ville que je ne voyais plus en tant que touriste.


Et des soirées où je rentre tard, dans le froid, mais où je me suis bien amusée.

Et une rencontre pas tout à fait fortuite, mais très appréciée, d'une demoiselle que j'aimerais bien revoir à son retour de France...

Des lectures, des films vus, la vie quoi. Même si ma carte UGC me manque énormément !

Enfin, je ne suis encore qu'une néophyte de Montréal, de mon quartier... A moi de prendre le temps de découvrir où aller prendre un bon brunch, acheter du fromage qui ne coûte pas la peau des fesses, bouger mes fesses justement...

2 commentaires:

Machenka a dit…

Chouette, chouette, chouette :) !!
Vive le lait moussu pas plate, les jolis tissu et les belles soirées...

Banancosmic a dit…

Machenka > ^___^

Oui vive tout ça... Et le reste! Bisous mademoiselle :)