vendredi 25 mars 2011

Elle.

Beaucoup de rencontres dans ma vie m'ont faite celle que je suis. Certes quelques traits de caractère doivent m'être propres, mais je suis convaincue que l'on se forge au gré des personnes que l'on croise, plus ou moins longtemps, et que certaines personnes ont une influence si forte sur nous que nous ne serions pas tels que nous sommes sans elles.

L'une d'entre elles est une des personnes qui me connaît le mieux au monde, et qui, même si je peux dire que je la connais beaucoup, a encore beaucoup de secrets à me livrer : ma grand-mère.

C'est une personne de cette génération où le travail, comme le mariage, c'était pour la vie, qui a connu la guerre, la faim, la misère. Pour qui je fais un travail insensé, qui s'inquiète à chaque instant pour moi, qui voudrait que je change de métier pour avoir une vie plus stable. C'est sans doute un de nos rares sujets de dispute. Ou plutôt de désaccord. Elle s'inquiètera toujours pour moi, et je lui tiendrai sans doute toujours tête à ce niveau là : ce métier, cette vie, je les ai choisis. Le jour où ils me rendront trop malheureuse, j'arrêterai. Pour l'instant j'aime trop ce que je fais pour ça.

Mais malgré ce point de vue différent à ce sujet, on s'aime, et sa présence au long de ma vie a toujours été nécessaire. Elle m'a aidé à grandir, a été présente toujours, et généreuse et douce. Elle est le genre de grand-mère que je veux devenir si un jour j'ai des petits-enfants.

Et elle est malade. Elle est âgée. C'est le genre de choses qui arrivent à son âge. Que je comprends mais que je n'envisage pas. Ou que j'envisage mais que je ne comprends pas. Elle va se faire opérer dans 10 jours. Et seulement aujourd'hui, je réalise que c'est possible de la perdre.

Et ça ça n'est simplement pas possible.

3 commentaires:

Didier a dit…

courage

Anonyme a dit…

Je ne sais pas comment je suis arrivée sur ton blog, là, aujourd'hui, ce soir, sur cet article.
Mais j'ai réalisé récemment aussi que c'est possible de le(s) perdre. Et que ce n'est simplement pas possible. Et que quoi qu'il arrive, ce que l'on est, ce que l'on fait, le sang qui bat dans nos veines ne vient pas de nulle part. Quoi qu'il arrive, ils resteront là, au creux de nous.
Merci, fait du bien de lire ça ce soir.

Doc Fusion a dit…

Tu as un art pour les cliffhangers...