mardi 15 mai 2007
La leçon de piano
C'est au moins la cinquième fois que vois ce film. Ce soir, un peu distraite, je n'ai pas tout regardé. Pourtant je me suis laissée bercer par cette musique qui fait tournoyer l'esprit et donne envie de pianoter. Même de jouer ce morceau, "The heart asks pleasure first".
Bon, ça n'est pas pour tout de suite, mais ça viendra.
Mais ce film, en attendant, je peux le regarder. Et voir ces couleurs en demi-tons somptueuses, cette harmonie colorée générale du film. Même Ada et sa fille, par leur pâleur, font écho au gris du ciel au blanc bleuté de l'écume des vagues. A aucun moment dans ce film on ne voit une couleur banche, saturée, tout est passé sous un filtre bleuté. Et je trouve cela absolument magnifique (je ne pourrai jamais être objective avec ce film je crois).
Et il y a donc cette musique, lancinante, répétitive, et très belle elle aussi. Qui colle aux bruits et mouvements des vagues sur la plage, aux gestes et aux courses chorégraphiées des personnages. Je repense à une scène superbe, quand Ada court dans les bois rejoindre Baines. Son mari se cache, la surprend, la rattrape rapidement, puis l'attrape, la serre contre lui, elle se débat, essaie de s'échapper, il s'accroche à sa crinoline, essaie de la déshabiller, elle tente de se faufiler sous des branches, et s'agrippe à des racines, pour ne pas se laisser entraîner. Et la pluie tombe, et la musique est là, prenante, et ce sont deux pantins qui dansent, pas ensemble, mais l'un contre l'autre, l'un après l'autre.
Et puis il y a, bien sûr, l'histoire. Pas trop compliquée ni emberlificotée pour qu'on y croie, et suffisamment creusée pour être captivante. Vous la connaissez sans doute déjà, alors je vous l'épargne. Mais c'est une belle et vraie histoire d'amour, sans le côté guimauve qui arrive trop souvent à l'esprit quand on parle d'"Amour".
Enfin il y a les acteurs. Holly Hunter fascinante dans ce rôle (SON rôle), celui d'Ada bien sûr, où elle joue une muette qui s'exprime si bien autrement, tout son corps, ses regards, parlent. Harvey Keitel presque torride dans Baines, son rôle d'homme brut, découpé à la machette, mais si touchant et sensible à la fois. Et Sam Neill, le mari jaloux, possessif, et brutal, amoureux mais blessé dans son amour propre. Enfin Anna Paquin, la très jeune Flora, bavarde, pleine de vie, et agaçante.
Pour ceux qui n'ont pas encore vu le film, rattrapez votre retard!
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