mercredi 12 septembre 2007

Quand on va voir Sicko


J'ai toujours bien aimé Michael Moore. Son côté dérangeant, ses gros sabots. On sait tout de suite où il veut aller, qui il veut dénoncer. Et avec Sicko, il ne fait pas exception à la règle.

Au contraire. Il persiste et signe. Ca peut ne pas plaire. Parce qu'il est vraiment démagogue ici. Et pourtant... Il y arrive. On s'attache à tous ces gens qui, n'étant pas couverts par l'assurance maladie, s'endettent jusqu'à vendre leur maison pour pouvoir se faire soigner. A ce papy de 79 ans qui travaille encore pour bénéficier de l'assurance et payer les médicaments de sa femme. A cet homme qui a dû choisir quelle phalange recoudre à sa main parce que c'était 60 000$ pour le majeur et 12 000$ pour l'annulaire...

Et on découvre, petit à petit, ces destins scellés par un immobilisme ahurissant du système de santé américain. Ce crédo qui est celui des grandes compagnies d'assurance "si on est malade, on ne peut pas être assuré". Et aussi "si on a été malade, on ne peut pas être assuré". Ce crédo qui fait mourir des hommes et femmes qui auraient pu être soignés. Et des enfants. Et voir enfin le parallèle entre leur système de santé et le nôtre. Ou celui des Canadiens, et des Anglais.

Ces systèmes qui (s'ils durent encore un peu) nous font bénéficier des soins gratuitement, ou presque. Qui ne nous feront pas débourser 500 000$ pour être soigné. Certes Michael Moore a une vision unilatérale de ces systèmes. Très "ici c'est bien, aux Etats-Unis, c'est mal". Et comme il ne met aucun argument dans la partie adverse, on a du mal à peser le pour et le contre. Même si on se doute qu'il ne doit pas être loin de la réalité. On sait aussi que le système français n'est pas parfait, mais il est (pour l'instant) en haut de la liste des systèmes médicaux dans le monde. En même temps c'est la liste de Michael Moore.

En fait, en voyant ce film, il faut savoir garder un regard extérieur et objectif sur tout ça, parce que Michael Moore est là pour commencer la polémique. Il attend forcément que quelqu'un lui réponde. Et puis, par moments, on rit au milieu de tout ça, ce désespoir, tout est parfois si pathétique que ça en devient drole.

La machine Micheal Moore est en marche... Et ça fonctionne.

Aucun commentaire: